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Législatives : « Demain, on rase gratis » !

Pas la peine d’ergoter sur le programme des uns et des autres pour ces législatives anticipées. Les Français n’y comprennent rien et n’y croient plus puisqu’aucun président n’a jamais respecté ce qu’il avait promis.

élections (DR)
élections (DR)

Les sondages se suivent et se ressemblent. Tous donnent une nette avance au RN. Selon un sondage Opinionway publié samedi par Les Echos, le RN obtiendrait 33 % au premier tour des législatives, devant le Nouveau Front populaire (25 %) et la majorité présidentielle (20 %). Les Républicains sont crédités de 7% et Reconquête de 3%. Est-ce que les douze jours qui nous séparent du premier tour, le 30 juin, vont faire bouger sensiblement les lignes ? Pas sûr.

Des programmes bricolés sur un coin de table

Car, après les alliances de circonstance, qui nous ont permis d’assister à l’improbable mariage de la carpe et du lapin, les trois grands blocs politiques se disputent désormais les suffrages des Français en proposant leurs programmes. Des programmes électoraux bricolés en quelques heures sur un coin de table.
C’est promis-juré, la gauche hier déchirée aujourd’hui rassemblée au sein d’un bloc hétéroclite appelé le Nouveau Front Populaire, annonce « un programme de rupture avec le politique d’Emmanuel Macron ». C’est-à-dire ? Sur le Proche-Orient, l’alliance de gauche demande la libération des otages du Hamas et la libération des prisonniers politiques Palestiniens. Sur l’Europe, la fin des traités de libre-échange et une réforme de la PAC. Le NFP prévoit aussi l’abrogation de la réforme des retraites, l’annulation de la réforme du RSA, un coup de pouce au pouvoir d’achat, etc.

Des promesses irréalistes

Chez les Macronistes, c’est Gabriel Attal, le Premier ministre en sursis qui a dévoilé les mesures applicables en cas de victoire aux législatives en faveur du pouvoir d’achat des Français, des retraites, de la fiscalité, des impôts, sur la guerre en Ukraine, ou encore l’immigration. Un catalogue peu crédible puisque Gabriel Attal promet de faire demain ce qu’il n’a pas su faire hier.

Baisse de la TVA sur les énergies

Quant au Rassemblement national, que l’on dit proche de Matignon, il a révélé les principales mesures qu’il mettrait en œuvre dans l’hypothèse où il accèderait au pouvoir. À condition, assure Jordan Bardella, d’avoir la majorité absolue à l’Assemblée. Il prendrait alors des « mesures d’urgence » et des réformes de fond ensuite.
Parmi les mesures d’urgence, la baisse de la TVA à 5,5% sur les énergies et le carburant, faire baisser immédiatement les factures d’électricité de 30% grâce à une renégociation des tarifs avec la Commission européenne, renforcer l’offre de santé sur tout le territoire. Autres mesures « d’urgence » : des actions immédiates en faveur de l’insécurité et pour la lutte contre l’immigration.

Baisse de la TVA : un coût faramineux

Tout cela va coûter très cher et les propositions visant à compenser ces dépenses, aussi bien à gauche qu’à droite, relèvent plus des bonnes intentions que des calculs sérieux.
S’agissant de la baisse de la TVA proposée par Jordan Bardella, elle coûterait 24 milliards d’euros par an, selon Bercy. En plus de creuser le déficit public, la mesure risque de ne pas profiter aux Français, mais aux distributeurs.
Dans cette cacophonie politique et ces torrents de chiffres invérifiables, les Français ne croient plus à rien. On leur a trop souvent fait le coup des promesses non tenues. Qu’attendent-ils vraiment d’un nouveau gouvernement ? Qu’on ne les prenne plus pour des veaux. L’immigration est devenue insupportable dans les villes comme à la campagne. L’insécurité atteint des sommets. Il ne se passe pas de jour sans que l’on ne nous annonce des coups de feu ou des coups de couteau ici ou là. Le prix du gaz et de l’électricité plombe les artisans comme les ménages. Les agriculteurs ne peuvent plus vivre décemment sur leurs fermes, concurrencés par des produits pourris venant de l’étranger. L’accès aux soins est inaccessible pour de nombreux retraités.
Alors, les programmes électoraux, ils n’en ont rien à battre. On ne les prendra plus avec ces slogans éculés du genre « Demain, on rase gratis ». Et c’est tant mieux.

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