Point-de-vue- « Au lieu de vous déchirer pour figurer sur une liste sans vos idées, battez-vous pour une liste qui porte vos idées sans y figurer ! » exhorte Christian Eckert. L’ancien secrétaire d’Etat au Budget de François Hollande vient de claquer la porte du parti socialiste.
Par Christian Eckert
Mon départ du Parti Socialiste fait suite à des réflexions personnelles qu’il est inutile d’exprimer en détail ici.
Mais il est aussi lié à la préparation des élections de juin :
Mon nom avait été évoqué à l’automne dernier pour conduire la liste Régionale au titre du Parti Socialiste. Les socialistes mosellans en avaient clairement exprimé le souhait auprès de moi. A 65 ans et après un long parcours, j’hésitais fortement.
Après la réunion des premiers fédéraux socialistes d’octobre où cette option a pu être évoquée, il m’a été rapporté que cette idée n’avait pour le moins pas retenu l’attention. Puisqu’à l’évidence je ne rassemblais pas et que mon envie de me battre en interne pour ça n’était pas suffisante, je faisais alors connaître clairement mon désintérêt pour la chose. Je peux aussi comprendre que ma participation aux Gouvernements de François Hollande ne collait guère à l’image de la reconstruction du PS en cours. C’est injuste pour de multiples raisons, surtout quand on sait combien mon esprit de solidarité m’a conduit souvent à me taire. C’est néanmoins une réalité pour les électeurs. Encore aurait-on pu m’en parler et prendre parfois un peu plus mon avis.
Le sentiment de ne pas rassembler
Pour en plus tenir compte de notre effacement dès le premier tour des départementales face à nos « amis » de la gauche radicale dans une grande partie du Pays-Haut Meurthe et mosellan, j’insistais sur le besoin d’une place éligible aux Régionales pour ce secteur. Daniel Matergia faisait consensus pour cela.
Depuis, nationalement, régionalement, localement, les événements se sont enchainés – ou pas – et appartiennent au passé que la petite histoire analysera un jour.
Il faut faire l’union. Pour avoir des élus, pas forcément pour gagner en 2021. Soit.
Je me suis effacé parce que j’ai eu le sentiment de ne pas rassembler. Que d’autres y réfléchissent ! Je ne supportais pas (les mosellans non plus) qu’Aurélie Filippetti soit tête de liste départementale chez nous. Elle a de même fait part de son opposition à certaines candidatures socialistes. Chacun a ses raisons et pense avoir raison.
Alors chiche ! Rebattons les cartes, ensemble !
Puisque tous affirment ne pas militer pour obtenir un poste, qu’ils le prouvent. Faisons une liste commune sans les personnalités clivantes : au lieu de proposer à Aurélie Filippetti de conduire la liste 54 ou 57, proposons-lui de ne pas être candidate, et d’intégrer dans une liste commune celles et ceux qui l’ont rejointe. Faisons de même au PS avec Bertrand Masson et avec Pernelle Richardot. Les places ainsi libérées le seront pour des personnes jeunes, nouvelles, sans tenir compte des étiquettes stéréotypées.
Un engagement total de tout le monde derrière une liste de gauche et écologiste épurée des « notables » de tout bord, cela aurait de l’allure. Surtout si les « personnalités », souvent déjà en fonction, sont plus sur les tracts, les réseaux et le terrain que sur la liste ! Quand on voit la droite réunir sur ses listes tous les cumulards du Grand-Est, on se dit qu’on pourrait proposer une belle image de modernisation et d’aération de la vie politique !