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Elections : ça chauffe dans les états-majors

Les prochaines échéances électorales ont ravivé les querelles de personnes dans les appareils politiques, loin des préoccupations des électeurs en ces temps de crise sanitaire. Avec le risque d’une abstention record qui fera le jeu du Rassemblement national.

Elections régionales 2021 (DR)
Elections régionales 2021 (DR)

Le seul parti qui progresse d’élection en élection est celui des abstentionnistes. Comment pourrait-il en être autrement au regard du spectacle affligent que donnent nos élites ? A quelques semaines du scrutin des départementales et des régionales, les 20 et 27 juin 2021, on se déchire, on s’étripe, on s’invective à qui mieux mieux. Si les élections départementales ne suscitent pas un grand enthousiasme, il faut bien le reconnaître, c’est qu’elles ne représentent pas l’enjeu national des régionales à un an de la présidentielle.

 PACA : déflagration politique chez les Républicains

Prenons trois régions où ça chauffe plus qu’ailleurs. La région PACA, dans le sud, les Hauts-de-France, dans le Nord, et la région Grand Est.
En PACA, c’est le Premier ministre Jean Castex qui a mis le feu aux poudres en déclarant au JDD, le 2 mai, que la République en Marche ne présenterait pas de liste contre Renaut Muselier (LR).
D’où le coup de gueule de Christian Jacob, le patron des Républicains qui retire le soutien du parti gaulliste à Renault Muselier. Et les gros mots du député Eric Ciotti qui parle de « coup de poignard dans le dos ». En revanche Christian Estrosi, maire de Nice et ancien président de la région PACA apporte son soutien à Muselier. Il démissionne des Républicains tout comme le maire de Toulon, Hubert Falco. Bref, la famille gaulliste se déchire façon puzzle.
Face à cette déflagration politique, il a fallu calmer le jeu. Finalement les Républicains soutiendront bien Muselier et la République en Marche présentera une liste tirée par la ministre Sophie Cluzel.
Ouf, on a eu peur !

Hauts-de-France : la donne a changé

Dans les Hauts-de-France, la campagne est tout aussi mouvementée. Rappelons qu’en 2015 Marine le Pen, élue d’Hénin-Beaumont, avait fait une grosse frayeur à Xavier Bertrand : au premier tour elle est arrivée en tête avec 40,64% des suffrages contre 24,97% à Xavier Bertrand. Au second tour, Bertrand s’est imposé à 57,77% contre 42,23 à la présidente du RN.
Aujourd’hui, la donne a changé. La France de 2021 n’est plus celle de 2015. Xavier Bertrand n’est plus chez les Républicains. Mais il a ceci de commun avec Marine Le Pen que tous deux sont candidats à la présidentielle de 2022. C’est dire à quel point cette élection régionale est emblématique.
Voilà pourquoi sans doute le Garde des sceaux a décidé de se présenter. « Pour que cette terre ne file pas entre les mains du Rassemblement national ». Eric Dupond-Moretti originaire de Maubeuge ne fait pas dans la dentelle pour attaquer la présidente du RN. C’est sans doute contre-productif. Et c’est un autre candidat malheureux contre Le Pen qui pronostique le résultat de Dupont-Moretti : « Il va se faire plier » prédit Jean-Luc Mélenchon.
Reste que la présidente du RN ne se présente pas aux régionales. Xavier Bertrand fera face à : Sébastien Chenu pour le Rassemblement national, Laurent Pietraszewski pour la République en Marche, Karima Delli, tête de liste de l’union de la gauche, José Evrard pour Debout la France et Eric Pecqueur pour Lutte ouvrière.

Grand Est : règlements de comptes à droite

Dans le Grand Est, Jean Rottner (LR) l’actuel président de la Région a annoncé sa candidature le 3 mai. Il a reçu le soutien de nombreux maires de la région. Mais les règlements de comptes dans son parti risquent de le fragiliser. Nadine Morano, écartée de la liste en Meurthe-et-Moselle au profit de Valérie Debord, tire à boulets rouges sur Rottner qui, dit-elle « n’est pas digne de l’investiture LR »
Le président sortant reste favori de cette élection. Mais il devra compter avec la liste LREM de Brigitte Klinkert, ministre déléguée à l’insertion et ancienne présidente du Conseil départemental du Haut-Rhin. Elle a créé avec Frédéric Bierry, la Collectivité Européenne d’Alsace (CEA) qui réunit depuis le 1er janvier 2021 le Haut-Rhin et le Bas-Rhin.
Rottner devra aussi se méfier de Laurent Jacobelli, chef de file du RN et de Florian Philippot tête de liste des Patriotes. Ce sont ses principaux adversaires.
Les écologistes ont choisi Eliane Romani (EELV) pour les représenter. La gauche s’est regroupée autour d’Aurélie Filippetti et de son Appel Inédit. Se présente aussi Louise Fève chef de file de Lutte Ouvrière, Martin Meyer pour Unser Land.
En PACA comme dans les Hauts-de-France, dans le Grand Est comme dans les 17 régions de France, les dés sont jetés. La campagne sera courte, violente, implacable. Mais ces chicayas politiciennes intéressent-elles vraiment les Français ? Ne risquent-elles pas de les détourner encore un peu plus des bureaux de vote ?

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