Provence-Alpes-Côte d'Azur
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L’enjeu national des élections régionales

Les élections régionales des 20 et 27 juin 2021 préfigurent ce qui va se passer, dans un an, pour les présidentielles : les jeux d’alliances parfois contre nature vont se nouer pour barrer la route à Marine Le Pen. Il va y avoir du sport.

Election des 20 et 27 juin 2021
Élection des 20 et 27 juin 2021 en respectant les gestes barrière (DR)

Les 20 et 27 juin 2021 les Français iront aux urnes pour renouveler le conseil régional de nos 17 régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Centre-Val de Loire, Corse, Grand Est, Guadeloupe, Guyane, Hauts-de-France, Ile-de-France, La Réunion, Martinique, Normandie, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Mais une élection peut en cacher une autre : on votera aussi ces deux dimanches de juin pour élire les Conseils départementaux. On voit d’ici l’embrouillamini.

Les résultats scrutés à la loupe

Si les départementales sont des élections locales, comme le sont généralement les municipales [en dehors de l’intérêt que présentent quelques grandes métropoles] les régionales en revanche ont une dimension politique nationale.
D’abord, parce que la loi NOTRe du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République, accorde à ces grands territoires de nouvelles prérogatives en matière économique ou médico-sociale par exemple. Ensuite, parce que les élus de ces nouvelles grandes régions, et spécialement leur président, ont eux-mêmes une envergure nationale.
Voilà pourquoi les résultats de ces élections, premier et deuxième tour, vont être scrutés à la loupe par les observateurs.

Alliance des Marcheurs et des Républicains en PACA

A moins de deux mois du scrutin on sent monter la fièvre. Et l’on voit se dessiner les petites et grandes manœuvres électorales. Comme en Provence-Alpes Côte d’Azur où le président du Conseil régional, Renaud Muselier a décidé de faire alliance avec le parti présidentiel. Ainsi, la candidate de LREM, Sophie Cluzel, a-t-elle retiré sa candidature pour laisser le champ libre à Muselier. D’où le coup de sang de Christian Jacob, le patron des Républicains, qui a aussitôt retiré l’investiture du parti à Muselier.
Rappelons qu’en 2015, Christian Estrosi (auquel Muselier a succédé en 2017) a été élu avec 54,78% des suffrages contre 45,22% à Marion Maréchal-Le Pen. Et que celle-ci était arrivée en tête du premier tour avec 20,42% des voix contre 13,33% pour Estrosi et 8,35 pour Christophe Castaner, alors ministre de l’Intérieur. Bref, c’était bien chaud.

Grand Est : Les Patriotes en embuscade

L’équation est à peu près la même dans toutes les régions de France. Les partis de droite comme ceux de gauche devront consentir des alliances parfois contre nature avec le parti présidentiel pour essayer de faire barrage aux partis d’extrême droite : Rassemblement National ou Patriotes.
Dans le Grand Est par exemple, en 2015, Philippe Richert (Union de la droite et du centre) a été élu avec 48,40% des suffrages devant Florian Philippot (alors FN, désormais Les Patriotes) 36,08% des voix et 15,51% pour le socialiste Jean-Pierre Masseret.
Au premier tour, Philippot était arrivé en tête avec 16,50% des suffrages suivi de Richert (11,82% et de Masseret 7,37%)
Dans deux mois, Jean Rottner (LR qui a succédé en cours de mandat à Richert) semble tenir la corde. Mais il devra affronter à nouveau Florian Philippot et surtout Brigitte Klinkert, ministre déléguée à l’Insertion, ancienne présidente du Conseil départemental du Haut-Rhin qui est l’initiatrice, avec Frédéric Bierry, de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA).
Fort heureusement pour Rottner, Les Patriotes ont leurs propres concurrents à l’extrême droite puis la liste du RN sera tirée par Laurent Jacobelli qui, en 2015 représentait Debout la France.
Bref, rien n’est joué. Et les accommodements entre appareils politiques ne préjugent en rien du choix des Français. Après plus d’un an de crise sanitaire, de confinement, de restrictions, de privations, les citoyens pourraient bien exprimer dans les urnes leurs ressentiments voire leurs frustrations à l’égard des élus de tous bords.
Jusqu’où ira leur colère ? La réponse au soir du 27 juin 2021 permettra d’y voir plus clair. Et rebattra vraisemblablement les cartes en vue de la présidentielle.

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