L’élection du nouveau président, ce vendredi 13 janvier 2023, aura lieu dans une ambiance délétère. Le leader du RN, Laurent Jacobelli a décidé de saisir la Haute autorité pour la transparence de la vie publique et des association anti-corruption « sur le cas Rottner ».
Il est parti comme un voleur, le 20 décembre, prétextant « des impératifs familiaux ». Jean Rottner, 55 ans, président de la Région Grand Est depuis 2017, réélu en 2021, a définitivement quitté la vie publique pour se lancer en fait dans le business. Il a été recruté par un groupe immobilier, REALITES.
Un mélange des genres malsain
Nos confrères des Dernières Nouvelles d’Alsace révélaient plus récemment que Jean Rotter, président de la région Grand Est, a travaillé d’octobre 2019 à mars 2022 comme consultant pour une société de conseils, Adhoc, et percevait une rémunération de 5.000 € par mois. De quoi arrondir son indemnité d’élu.
Cette société Adhoc a été créée par Hugues Anselin, associé à Philippe de Fursac dans le cadre d’un cabinet de recrutement du secteur public Fursac-Anselin. Ce cabinet a pour mission d’aider les collectivités à recruter les cadres dont elles ont besoin. Or Fursac-Anselin a permis à la région Grand Est de recruter plusieurs de ses cadres. Un mélange des genres plutôt malsain.
« Des activités parallèles »
Ce que ne manque pas de relever Laurent Jacobelli, président du groupe RN et apparentés au Conseil régional. Dans un communiqué, l’élu d’opposition écrit : « Tout ce que nous apprenons sur la fin de carrière politique de Jean Rottner est accablant et peut poser un problème déontologique. Alors président de la Région, il semblait user de sa médiatisation, de sa fonction et de son carnet d’adresses dans le cadre de ses discrètes activités parallèles. Le mélange des genres vient frôler l’indécence, quand on ajoute qu’il exerçait en tant que consultant dans un cabinet chargé de recruter des cadres pour la Région qu’il présidait. Alors qu’il est toujours si prompt à répondre aux journalistes, je m’étonne du silence de Jean Rottner. Il est temps qu’il s’exprime, se justifie et réponde aux légitimes doutes qui pèsent sur sa fin de règne. Pour ma part, j’alerte immédiatement la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique et vais contacter les associations anti-corruption, afin d’imaginer toutes actions possibles pour connaître la vérité » ajoute l’élu RN de la Moselle.
C’est dans cette ambiance lourde de sous-entendus que les élus du Conseil régional Grand Est procèderont vendredi 13 janvier 2023 à l’élection du nouveau président. Franck Leroy, maire d’Épernay, président par intérim, est donné favori.