Les révélations judiciaires dévoilent les liens complexes entre le financier déchu Jeffrey Epstein et les plus grandes institutions bancaires mondiales, soulevant des questions sur la complaisance du système financier face aux activités criminelles.

Donald Trump dans le collimateur
L’affaire Jeffrey Epstein continue de faire des vagues dans les sphères politiques américaines, particulièrement autour de Donald Trump après sa mise en cause par le Wall Street Journal. Les relations sociales documentées entre les deux hommes dans les années 1990 et 2000 suscitent des interrogations persistantes. Trump avait notamment déclaré connaître Epstein et le décrivait comme quelqu’un qui « aime les femmes très jeunes ».
Le nom de l’ancien président figure dans le carnet d’adresses d’Epstein, rendu public lors des enquêtes judiciaires, témoignant de relations sociales ou professionnelles. Bien qu’aucune accusation formelle n’ait été retenue contre Trump, son nom a été mentionné dans diverses dépositions. Trump affirme avoir coupé les ponts avec Epstein bien avant son arrestation en 2019, allant jusqu’à lui interdire l’accès à ses clubs privés, selon certaines sources.
De grandes banques dans la tourmente judiciaire
JPMorgan Chase : 290 millions de dollars d’amende
JPMorgan Chase, qui a été le banquier d’Epstein pendant quinze ans jusqu’en 2013, a fait face à de lourdes sanctions. En 2023, la banque a accepté de payer environ 290 millions de dollars pour régler les poursuites intentées par l’État des Îles Vierges américaines, sans admettre formellement de faute.
Les emails internes révélés lors du procès montrent que des cadres de la banque plaisantaient sur les transactions suspectes d’Epstein. Un cadre aurait écrit : « C’est un client très particulier, mais il rapporte beaucoup. » La banque a été accusée d’avoir maintenu ses relations avec Epstein malgré des signaux d’alerte évidents.
Deutsche Bank : des failles flagrantes
Après avoir quitté JPMorgan, Epstein est devenu client de Deutsche Bank de 2013 à 2018. En 2020, l’établissement allemand a été condamné à verser 150 millions de dollars d’amende par le régulateur financier de New York pour des manquements dans la surveillance des transactions d’Epstein.
L’enquête a révélé que Deutsche Bank avait autorisé de nombreuses transactions suspectes, incluant des paiements à des jeunes femmes identifiées ultérieurement comme des victimes potentielles, ainsi que l’achat d’avions privés et de biens immobiliers.
Un système financier sophistiqué pour dissimuler les flux
Epstein orchestrait un réseau complexe de sociétés-écrans enregistrées aux Îles Vierges, aux Îles Caïmans et dans d’autres juridictions offshore. Il utilisait des entités comme Southern Trust Company et Financial Trust Company, ainsi que des fondations pour donner une apparence philanthropique à ses transactions.
Les relevés bancaires révèlent des centaines de petits virements, souvent de 5 000 à 10 000 dollars, envoyés à des femmes plus tard identifiées comme victimes. Ces transactions, fractionnées pour éviter les seuils de déclaration automatique, illustrent une stratégie de « smurfing » typique du blanchiment d’argent.
Des connexions israéliennes qui alimentent les spéculations
Les liens entre Epstein et l’État d’Israël restent largement spéculatifs, mais plusieurs éléments nourrissent les interrogations. L’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a reconnu avoir reçu des financements via des sociétés liées à Epstein pour des projets technologiques. Des photos de 2019 montrent Barak entrant dans des propriétés appartenant à Epstein.
Epstein avait également investi dans des start-ups de cybersécurité, parfois associées à d’anciens membres des services israéliens. Certains journalistes d’investigation ont suggéré des liens possibles avec des opérations de renseignement, mais aucune preuve formelle n’a été établie à ce jour.
L’affaire Epstein continue de révéler les failles du système financier international et soulève des questions sur la capacité des grandes institutions à détecter et prévenir les activités criminelles de leurs clients les plus fortunés.
Mais il est un homme qui pourrait bien jouer les trouble-fête : il s’agit d’Elon Musk qui exige la publication des documents iés à l’affaire Epstein.