Tout simplement parce qu’il n’est pas présent sur le territoire national, vient de dire trancher le tribunal de Créteil. Quelle hypocrisie !
L’association Robin des Bois a assigné l’État français en référé devant le tribunal de Créteil (94), le 9 mars 2023, dans le but de l’obliger à mettre tout en œuvre pour que le lanceur d’alerte Julian Assange puisse faire une demande d’asile en France depuis le Royaume-Uni où il est détenu. Mais le juge des référés n’a pas donné suite à cette requête.
175 ans de prison pour espionnage
Motif : « La circonstance de sa privation de liberté ne permet pas de faire exception à la règle » dit en substance l’ordonnance du juge, car le droit français exige « la présence de l’individu requérant sur le territoire national ou de l’Union européenne. »
Ce que conteste l’avocat de l’association Robin des Bois.
Rappelons que Julian Assange, journaliste australien, fondateur de WikiLeaks, est poursuivi aux États-Unis pour avoir publié plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines. Il encourt à ce titre des dizaines d’années en prison.
Le fondateur de Wikileaks Assange croupit depuis quatre ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh au Royaume-Uni, attendant de savoir s’il sera livré par Londres aux États-Unis où il risque jusqu’à 175 années de prison pour « espionnage ».
Le journalisme criminalisé
En plus de l’immense injustice faite à un homme et à ses proches, la persécution de Julian Assange est aussi une tentative de criminalisation du journalisme d’investigation. C’est le droit d’informer et d’être informé qui est attaqué. Il s’agit d’une volonté d’intimider à la fois la presse, en particulier les journalistes qui seraient tentés de s’inspirer du travail de WikiLeaks, et les lanceurs d’alerte potentiels.
Le gouvernement britannique a accepté, en juin 2022, son extradition, mais Julian Assange a fait appel de cette décision. Il a été arrêté et incarcéré en 2019 après avoir passé sept ans reclus à l’ambassade d’Équateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite en 2019.
🔴 Le refus de la #France d'accorder l'asile politique à #Assange montre qu’elle n'est pas la terre d'asile au sens idéaliste qu’elle prétend être : elle accueille des islamistes dangereux, n’expulse pas des étrangers qui violent et tuent des autochtones, mais refuse des… pic.twitter.com/nHMV6m5rUK
— Alexandre del Valle (@alexdelvalle3) September 7, 2023