Voilà, c’est fait. Emmanuel Macron a officialisé ce matin sa candidature à la présidence de la République. En se positionnant en dehors des partis, il brouille les cartes. A gauche comme à droite.
C’est la fin d’un faux suspense. Ce matin, à Bobigny, l’ancien ministre de l’Economie s’est enfin déclaré : « Je suis candidat à la présidence de la République parce que je crois plus que tout que nous pouvons réussir, que la France peut réussir. »
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette annonce a été savamment orchestrée. Depuis le 30 août, date de sa démission de Bercy et la fondation en avril de son parti En Marche ! Emmanuel Macron a attendu le bon moment.
C’est-à-dire avant que François Hollande ne fasse connaître sa décision, quelle qu’elle soit, pour ne pas apparaître comme le candidat « par défaut ». Et à quatre jours du premier tour de la primaire à droite, histoire de jouer les trouble-fêtes. Car ce jeune loup de la politique qui se dit « ni de droite ni de gauche » entend mordre sur l’électorat centriste. Et donc rogner sur le capital électoral d’un Juppé et peut-être même d’un Fillon. « Mon objectif n’est pas de rassembler la droite ou la gauche mais de rassembler les Français ».
Ces subtilités politiques montrent assez l’esprit dans lequel Emmanuel Macron veut faire la course à l’Elysée : pas question de faire de la figuration dans cette compétition ; pas question de laisser aux appareils politiques le choix des armes. Il se présente pour mener campagne et, au bout du bout, pour être élu président de la République.
Emmanuel Macron a dit pourquoi il se situait en dehors des partis. « J’ai vu de l’intérieur la vacuité de notre système politique qui empêche les majorités d’idées, qui ne poursuit plus l’intérêt général mais son propre intérêt. »
Candidat hors système, Macron place sa candidature sous le signe de l’espérance. « Je crois que rien n’est jamais écrit, c’est pourquoi je veux porter l’optimiste de la volonté. La France n’est pas un château de cartes, elle a surmonté tant d’épreuves bien plus redoutables. La seule force dont nous devons nous réclamer c’est la force de la France. »
Reste à savoir si les Français vont adhérer à ce mouvement et à son leader qui a décidé non plus de marcher vers l’Elysée, mais d’y courir.
E.L.