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Le réchauffement climatique ne date pas d’hier

Le réchauffement climatique s’annonce pire que prévu selon les chercheurs de Météo France et du CNRS : + 3,8° d’ici à la fin du siècle. Si c’est inquiétant, ce n’est pas nouveau : la Terre a connu bien pire.

Réchauffement climatique (Unlimphotos)
Réchauffement climatique (Unlimphotos)

Il fait encore chaud en cette fin du mois d’octobre 2022, notamment dans le sud de la France où le thermomètre affiche encore 30°C. Les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes, intenses, précoces et touchent toutes les régions de la planète. Elles sont dues à l’impact du réchauffement climatique qui fait grimper le mercure au-delà des 40° C sur de longues périodes, provoque des incendies géants, des sècheresses durables, affecte notre santé, détruit nos cultures, bouleverse les paysages et menace la survie de nombreuses espèces.
Et ce n’est pas fini, nous disent les scientifiques de Météo France et du CNRS puisque, dans l’avenir, nous connaîtrons des étés bien plus chauds encore que celui de 2022 ! La température moyenne en France hexagonale augmentera de 3,8 °C en 2100. Inquiétant !

Les événements hyperthermiques

Le réchauffement climatique est observé depuis les années 50, ce qui correspondant au début de l’ère industrielle. Et les hommes cherchent à en limiter ses effets en limitant les émissions de CO2 dans l’atmosphère, cause principale, selon les scientifiques, du réchauffement climatique. Or, « les événements hyperthermiques sont fréquents tout au long de l’histoire de la Terre » explique le Dr Alain Préat, professeur émérite à l’Université Libre de Bruxelles, dans un article publié par Sciences, Climat et Energies. Il rappelle que deux historiens se sont penchés sur l’évolution du climat. Le premier, sans doute, est Joseph-Jean-Nicolas Fuster qui publie en 1845 un ouvrage intitulé : « Des changements dans le climat de la France ».
L’auteur y étudie rigoureusement l’évolution du climat de la France sur deux millénaires et explique que « lorsque Jules César envahit la Gaule, celle-ci connaît un climat bien différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. L’hiver commence en octobre et dure jusqu’à mai. L’hiver gaulois est rude, huit mois d’un froid excessif, des pluies diluviales, une humidité exubérante, des vents impétueux et des tempêtes furieuses. »
Des hivers rigoureux, des étés parmi les plus chauds, des sècheresses mémorables (en 357 on passait le Rhin à gué), des orages et des tempêtes phénoménales ont marqué les deux derniers millénaires en Europe.

Le second, plus près de nous, est l’historien Emmanuel Le Roy Ladurie qui a publié en 1967 deux volumes sur l’évolution du climat depuis l’an mil. L’auteur décrit des périodes qu’il y aurait « des répétitions d’au moins cinq cycles froids (glaciers) e type 1550-185 et chauds (décrue) de type 1860-2000 au cours des 3.500 dernières années ».

Il y a 56 millions d’années

Dans un article très documenté, Alain Préat et Albert Jacobs (« Événements hyperthermiques du Tertiaire : précurseurs de la situation actuelle? » montrent à leur tour que « la Terre a connu à de nombreuses reprises des températures bien plus élevées que celles d’aujourd’hui, avec des océans plus chauds, parfois plus acides et une atmosphère beaucoup plus riche en CO2 (ou en CH4) que l’actuelle. Et, affirment-ils, cela n’a jamais empêché la vie de se développer. »
Le premier et le plus marqué de ces événements, écrivent-ils, s’est déroulé il y a ~56 Ma (à la transition Paléocène/Eocène). Il est marqué par une augmentation de la température globale de plusieurs degrés « traduisant une injection massive de carbone 12 (12C) dans l’océan et dans l’atmosphère avec une acidification de l’océan profond. »
Les auteurs ajoutent que « la température globale fut pendant 2 millions d’années la plus élevée du Cénozoïque, il y a 65 millions d’années « de 5 à 8 °C par rapport à l’actuelle, et jusqu’à 10 °C suivant certains auteurs ». À cette époque, l’antarctique n’était pas recouvert de glace, mais de forêts.
De nombreuses causes à l’origine de ces événements hyperthermiques sont envisagées, concluent les auteurs. Le débat est toujours ouvert.

 

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