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Triste écologie politique

agroécologie
L’écologie politique, cela ne veut plus rien dire, selon Gérard Charollois

Point-de-vue. « Tous les partis sans exception peuvent s’afficher écologistes, puisque cela ne veut plus rien dire » déplore Gérard Charollois dans sa lettre hebdomadaire.

L’écologie fut d’abord une science comme l’indique son nom. Science de notre maison commune qu’est la Terre, science de la biosphère, science du monde du vivant et des rapports entre les espèces et leur milieu de vie.
Puis, l’écologie devint une éthique, donc une politique. Si elle n’avait été qu’une science, nul courant de pensée ne se serait constitué en son nom.

Morale et politique

Les spécialistes de la gravitation, de la force électromagnétique et de la relativité n’ont pas songé à ériger leurs disciplines en partis politiques.
C’est parce qu’elle est à la fois une science et une éthique que l’écologie émergea sur la scène morale et politique. Alors que l’homo economicus, bien peu sapiens, perdure à détruire la nature, à réifier l’animal et à exploiter son semblable, tous les partis politiques et tous les auto-proclamés leaders sautent sur leurs petites chaises, comme l’aurait dit le Général, en criant : « Transition écologique, transition écologique, transition écologique ». Ils ne vont guère au-delà de cette incantation qui, sans contenu, ne veut rien dire.
Cela permet au très petit homme, membre de la classe politique, de convoiter avidement un fauteuil républicain qui s’offre à son appétit sans encourir le risque de déplaire.

Rien de plus…

Qui pourrait bien être contrarié par une « transition écologique » ?
Ces écologistes politiques ne veulent pas d’un pouvoir qu’ils sont incapables d’exercer, mais ses apparences et ses avantages.
Et voilà nos apôtres de l’écologie ministres, parlementaires et autres, sans que Dame Nature n’en éprouve le moindre soulagement.
Nos écologistes politiques servent de faire-valoir aux dociles amis des lobbies de la finance, de la chasse, de l’agrochimie, des bétonneurs et bitumeurs obsessionnels.
Accéder à des fonctions publiques électives est un honneur pour celui qui sert une cause et fait avancer la civilisation, mais une honte poisseuse pour celui qui ne fait que satisfaire son plan de carrière.
Or, présentement, il faut bien constater que nos écologistes politiques qui cautionnent le régime n’obtiennent rien et ne sollicitent d’ailleurs rien en faveur de la nature.
Ils vont psalmodiant : « transition écologique » en pensant que le bon peuple sera médusé par leur audace et la profondeur de leur engagement en faveur du climat, de la planète, leitmotiv de leurs discours convenus.
Que font-ils pour la faune, la flore, les milieux naturels ?
Comment appréhendent-ils la croissance démographique et l’artificialisation de l’espace ?
Quand exigent-ils l’abolition de la corrida, mort spectacle, et la chasse, mort loisir ?
Quel degré de violence et d’injustice entre les hommes dénoncent-ils ?
Non, ils sont pour « la transition écologique ».
Vous n’obtiendrez rien de plus, rien qui risque de déranger un lobby. Non sans prôner le respect de la vie et l’amour de la nature, ils récitent doctement : « transition écologique ».

Tueurs d’oies sauvages

Bien sûr, ils souhaitent l’arrêt des centrales électriques au charbon et couvrir le pays d’éoliennes, hachoirs à oiseaux et à chauves-souris. C’est un peu court comme perspective éthique et révolution de civilisation.
C’est que nos candidats députés, sénateurs ou ministres respectent d’abord le président qui leur ouvrira les portes des palais nationaux et donc les lobbies qui ont fait le roi.
Je pense qu’un écologiste politique de carrière qui dirait le mot « chasse », dans un média, aurait le sentiment de commettre un blasphème et de griller ses ambitions égotistes.
Au fond, avouons que ces très petits personnages, trop pusillanimes pour une grande et belle idée, nous offrent la contemplation de leur vanité creuse. Donnez-nous des écologistes politiques honnêtes, courageux, estimables par leurs engagements contre les lobbies de la mort et du saccage de la biosphère !
Pour l’heure, ceux qui occupent les médias officiels sont bien dignes de finir chez Manuel Valls, le tauromaniaque, ou chez Emmanuel Macron, ami des veneurs et des tueurs d’oies sauvages !

Le combat des idées

Avec de tels écologistes, tous les partis sans exception peuvent s’afficher écologistes, puisque cela ne veut plus rien dire. Notre temps abime tout, même les mots aliénés en slogans publicitaires.
Professionnels de la politique, essayez d’être cohérents, concrets, intellectuellement honnêtes et parlez-nous de la nature, de l’empathie envers tout être sensible, de l’équité entre les humains et du soin à apporter à la vie.
Merci de ne plus nous enfumer avec votre « transition écologique », simple élément de langage sans portée éthique. Je sais qu’il vous faudrait, en devenant honnêtes, en étant ce que vous prétendez être, assumer le combat des idées et des valeurs, affronter des groupes de pressions, susciter des débats de fond et de cela, vous n’êtes guère capables.

Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
UNE FORCE POUR LE VIVANT

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