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Covid-19 : Les écoles bouillons de culture ?

Point-de-vue. Faut-il ou non fermer les écoles pour éviter la propagation du coronavirus? 

Bernard Aubin

Par Bernard Aubin

Le nuage de Tchernobyl s’était arrêté à nos frontières. Pour les forces de l’ordre, le port du masque était inutile au début de la pandémie, voire contre-productif. Dans les écoles françaises, la transmission du virus était anecdotique et de toute manière sans conséquences, à quelques petites fièvres près. Et puis, l’Etat y avait tout prévu pour éviter la contamination avec des dizaines de pages de directives applicables… sur le papier.
Pour des raisons économiques, sociales et sans doute électorales, l’Education Nationale doit à tout prix maintenir ses établissements ouverts. D’où la question de la première vocation de l’organisme : « éducation » ou « garderie nationale » ? Les nombreuses expressions de parents dans les médias vont plutôt dans le second sens : qui allait s’occuper de leurs petites têtes brunes ou blondes si les classes venaient à fermer ?
Mais une nouvelle fois, il ne suffit pas de contester les réalités pour les changer. Évidemment, les écoles, collèges, lycées sont devenus, depuis la pandémie, des bouillons de culture. Dans le mauvais sens du terme. D’autres pays ont refusé de pratiquer la politique de l’autruche. Angleterre, Écosse, Irlande, Autriche, Danemark, Pays-Bas, Belgique, Allemagne… ont fermé les classes.

Géométrie variable

En France, on est reste plus malin que les autres… Jusqu’à ce que les chiffres nous rappellent à l’ordre. Les mesures prises pour lutter contre le virus, ou plutôt cet embrouillamini de règles fluctuantes et contradictoires, démontrent leurs limites : le taux d’incidence dépasse 310 %, alors que le seuil d’alerte avait été fixé à 50 %… Le taux d’occupation des lits de réanimation approche les 100 %, mais avec des pointes à plus de 200 % dans les départements les plus touchés.
Avec l’arrivée de nouveaux variants, les jeunes autrefois réputés immunisés, sont désormais durement touchés. Chez les 10-19 ans, le taux d’incidence approche désormais les 400 %, avec une pointe à 670 en Ile de France. Le Ministre de l’Education Nationale reste pourtant toujours divisé quant à une fermeture des établissements scolaires. A l’image de son Gouvernement, Jean-Michel Blanquer semble toujours s’inscrire dans une fuite en avant. Les profs, pourtant aux premières loges, ne sont toujours pas vaccinés…
Tous ces atermoiements, approximations, confinements déconfinés, mesures à géométrie et à géographie variables auxquelles plus personne ne comprend rien, font le jeu du virus. A trop vouloir ménager la chèvre et le chou, Emmanuel Macron trône désormais à la tête de l’armée mexicaine qu’il s’est plu à ériger. Dans ces conditions, il devient difficile de gagner la « guerre ». Être chef, n’est-ce pas savoir prendre des décisions fermes quitte à être, un temps, impopulaire ? L’histoire jugera.

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