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INSEE : Fin de la grève

Après six semaines de grève reconductible, les grévistes ont repris le travail après l’acceptation de leur revendication par la direction de l’INSEE.

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Après plus de six semaines de grève contre la réforme des retraites et l’acception de leur revendication par la direction de l’Insee, les agents du service informatique du recensement de la population ont repris le travail le 7 juin.
Cette grève, dont la forme est inédite à l’Insee, est partie d’une conviction : les journées d’action, aussi massives soient-elles, ne suffisent pas à contraindre Macron à retirer sa réforme. Pour gagner, il faut bloquer au maximum l’activité normale du pays. D’où l’idée d’organiser une grève dans certains services ciblés de l’Insee où les conséquences de l’arrêt de travail sont plus immédiatement perceptibles, mais avec l’appui de l’ensemble des agents.

Depuis le 7 mars

Cette forme de grève a commencé avec l’équipe du maquettage de la direction régionale d’Île-de-France, à partir du 7 mars. L’exemple a ensuite été suivi par deux services informatiques de la direction générale (DG), qui se sont mis en grève à partir du 17 avril, puis par l’équipe informatique du recensement de la population à partir du 24 avril.
Plus du tiers des salariés de la DG et de nombreux collègues statisticiens ont signé une pétition de soutien et la caisse de grève a été bien alimentée (en interne et en externe).
Dans le pays, de nombreuses grèves reconductibles ont eu lieu, sous l’impulsion de syndicats ou de collectifs. Mais cela n’a pas suffi à obtenir le retrait de la réforme. Il a manqué une impulsion de l’intersyndicale nationale pour généraliser les grèves reconductibles.

Un protocole de reprise du travail

À la DG de l’Insee, il est rapidement devenu primordial pour les grévistes de visibiliser la grève : un secteur perçu habituellement comme « non bloquant » peut participer à ce mouvement d’ensemble contre la réforme autrement que par une participation aux journées d’action ou un simple soutien aux secteurs traditionnellement « moteurs ». Leur mouvement a eu un impact réel sur les opérations du recensement et nous avons voulu le faire savoir. C’est pourquoi les grévistes ont proposé à la direction de l’Insee, dès le 3 mai, un protocole de reprise du travail, modeste, mais concret : la mise en place d’une information sur le site de l’application du recensement (OMER) indiquant à l’ensemble des mairies de France que les retards étaient dus à la grève des agents contre la réforme des retraites.

Préparer la suite

La direction a mis plusieurs jours avant de daigner répondre qu’elle refusait le protocole proposé par les grévistes. Cette attitude visait à décourager ces derniers et à jouer la montre. Mais la grève a continué et les retards se sont accumulés. Finalement, la direction a fait savoir, le 5 juin, qu’elle indiquerait sur l’application OMER (message désormais visible ici) que le retard est dû à un mouvement de grève de l’équipe informatique. Autrement dit, la direction acceptait enfin ce que les grévistes exigeaient d’elle… plus d’un mois après leur demande. « Nous déplorons que la direction n’ait jamais accepté de rencontrer les grévistes, écrivent les agents grévistes de l’Insee. Nous nous félicitons de ce résultat, qui permet la reprise du travail avec un résultat tangible. La caisse de grève va permettre aux grévistes de ne pas perdre trop d’argent. C’est important sur le plan matériel, et aussi sur le plan humain : leur grève, c’était bien sûr la leur, mais c’était aussi la nôtre et celle de tous les travailleurs et toutes les travailleuses qui se battent contre la réforme des retraites. »
Des liens importants se sont tissés avec d’autres secteurs, au sein notamment de l’AG interpro du 92 sud. Le combat continue. Nous ne tournons pas la page. À cette étape de la mobilisation, l’heure est aux premiers bilans pour préparer une suite vraiment victorieuse !

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