Le monde agricole est en deuil. La disparition brutale du patron du puissant syndicat des exploitants agricoles à l’âge de 58 ans est perçu comme « une perte immense » chez les paysans français.
Xavier Beulin, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), est mort dimanche 19 février 2017 à l’âge de 58 ans, d’une crise cardiaque. Dans un communiqué annonçant la disparition de son président, la FNSEA déplore une « perte immense ». Elle rappelle que Xavier Beulin était engagé depuis l’âge de 17 ans pour défendre l’agriculture française et il a donné « au syndicalisme et aux filières agricoles des lettres de noblesse et un élan incomparable. » En effet, Xavier Beulin, était à la tête du syndicat depuis 2010. Il avait mené les négociations avec le gouvernement pendant la crise d secteur de l’élevage en 2015.
A la tête d’une exploitation céréalière de 500 ha dans la Beauce, Xavier Beulin était aussi patron du groupe agroalimentaire Avril. Numéro des huiles de table en France, au Maroc et en Roumanie, le groupe détient les marques Lesieur, Puget et Matines (les œufs) et fabrique aussi des biocarburants. Il a réalisé en 2015 un chiffre d’affaires de 6,1 milliards d’euors.
Ce « mélange des genres » lui a souvent été reproché.
« Un champion français »
La disparition de Xavier Beulin a suscité de nombreuses réactions, à commencer par celle du président de la République. François Hollande déplore « une perte majeure pour la France » dit-il. « Xavier Beulin était un agriculteur passionné, attaché aux valeurs du syndicalisme paysan. C’était aussi un chef d’entreprise particulièrement dynamique qui avait su construire, avec le groupe Avril, un champion français dont il était extrêmement fier des performances en matière d’emplois et d’exportations. C’est toute l’agriculture française qui est endeuillée par cette soudaine disparition. »
Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a salué en Xavier Beulin « un pilier du syndicat agricole… Au-delà de nos différences, j’ai toujours travaillé à trouver des solutions pour soutenir une agriculture qui traverse des moments difficiles. »
E.L.