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L’appel au secours de Julian Assange

« Je suis en train de mourir. Lentement, mais sûrement », écrit le journaliste australien, fondateur des Wikileaks, depuis sa prison de haute sécurité de Belmarsh, au Royaume-Uni.

Julian Assange (Photo SNJ)
Julian Assange (Photo SNJ)

Dans un texte repris sur les réseaux sociaux, Julian Assange, 53 ans, ce journaliste australien et lanceur d’alerte poursuivi aux États-Unis pour avoir publié plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, fait savoir qu’il est épuisé, qu’il se sent mourir en prison. Il dit son inquiétude de voir la liberté de la presse et la démocratie disparaître avec lui.

Les crimes de guerre dénoncés

« Je suis en train de mourir lentement. Je suis épuisé et j’ai perdu beaucoup de poids. L’isolement à Belmarsh me tue. Les contacts avec le monde extérieur sont rares. Tout cela parce que j’ai rendu publics des crimes de guerre. Pour que la société ouvre les yeux et pour montrer ce que les gouvernements taisent. Je suis en train de mourir, et j’ai peur que la liberté de la presse et la démocratie meurent avec moi. »
Le fondateur de Wikileaks croupit depuis cinq ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh au Royaume-Uni, attendant de savoir s’il sera livré par Londres aux États-Unis où il risque jusqu’à 175 années de prison pour « espionnage ».

Le journaliste d’enquête criminalisé

En plus de l’immense injustice faite à un homme et à ses proches, la persécution de Julian Assange est aussi une tentative de criminalisation du journalisme d’investigation. C’est le droit d’informer et d’être informé qui est attaqué. Il s’agit d’une volonté d’intimider à la fois la presse, en particulier les journalistes qui seraient tentés de s’inspirer du travail de WikiLeaks, et les lanceurs d’alerte potentiels.
Le gouvernement britannique a accepté, en juin 2022, son extradition, mais Julian Assange a fait appel de cette décision. Il a été arrêté et incarcéré en 2019 après avoir passé sept ans reclus à l’ambassade d’Équateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite en 2019.

Pas d’asile politique en France

Le 9 mars 2023, l’association Robin des Bois a assigné l’État français en référé devant le tribunal de Créteil (94), dans le but de l’obliger à mettre tout en œuvre pour que le lanceur d’alerte Julian Assange puisse faire une demande d’asile en France depuis le Royaume-Uni où il est détenu. Mais le juge des référés n’a pas donné suite à cette requête. Motif : « La circonstance de sa privation de liberté ne permet pas de faire exception à la règle » dit en substance l’ordonnance du juge, car le droit français exige « la présence de l’individu requérant sur le territoire national ou de l’Union européenne. » Ce que conteste l’avocat de l’association Robin des Bois.
Le scandale continue. La soumission à la puissante Amérique aussi. Jusqu’à la mort de Julian Assange ?

Julian Assange va-t-il être extradé ?

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