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Palestine : Vers un État indépendant et souverain ?

Le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie reconnaissent officiellement l’État de Palestine, avant la France, ce lundi 22 septembre, à l’ONU. Un tournant diplomatique majeur.

Le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie reconnaissent l'État de Palestine (captureX)
Le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie reconnaissent l’État de Palestine (captureX)

Dans un mouvement historique, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie, trois poids lourds du Commonwealth et membres du G7, ont annoncé ce 21 septembre 2025 la reconnaissance officielle de l’État de Palestine. La décision, saluée comme un pas vers la revitalisation de la solution à deux États, intervient dans un contexte de tensions croissantes au Proche-Orient et marque un tournant diplomatique significatif, notamment en raison du rôle historique du Royaume-Uni dans la région.

La décision britannique : symbolique, mais très forte

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a officialisé la reconnaissance de l’État de Palestine dans une déclaration vidéo publiée sur son compte X. « Aujourd’hui, pour raviver l’espoir de paix et d’une solution à deux États, je déclare clairement, en tant que Premier ministre de ce grand pays, que le Royaume-Uni reconnaît officiellement l’État de Palestine », a-t-il affirmé. Cette annonce revêt une portée symbolique majeure, compte tenu du rôle clé joué par le Royaume-Uni dans la création d’Israël, notamment à travers la déclaration Balfour de 1917 et le mandat britannique en Palestine jusqu’en 1948.
Cette reconnaissance intervient après l’échec d’Israël de respecter les conditions fixées pour un cessez-le-feu et un processus de paix, selon Londres. Elle reflète également une prise de distance face aux politiques du gouvernement israélien, accusé par certains observateurs internationaux d’avoir recours à des méthodes extrêmes ayant choqué l’opinion mondiale.
Malgré les critiques attendues de la part d’Israël et de certains groupes pro-israéliens au Royaume-Uni, cette décision est perçue comme une obligation morale pour maintenir l’espoir d’une résolution pacifique du conflit.

Le Canada et l’Australie emboîtent le pas

Dans la foulée, le Canada et l’Australie ont également franchi le pas, dimanche. Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a annoncé sur X que son pays reconnaissait l’État de Palestine, soulignant un « effort international concerté » pour préserver la possibilité d’une solution à deux États.
« Le Canada offre de travailler en partenariat pour porter la promesse d’un avenir pacifique pour l’État de Palestine et l’État d’Israël », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance de l’autodétermination palestinienne.
De son côté, l’Australie, par la voix de son Premier ministre, a reconnu « l’État indépendant et souverain de Palestine », liant cette décision aux engagements de l’Autorité palestinienne à réformer sa gouvernance et à exclure le Hamas du pouvoir politique.
Canberra a réaffirmé son engagement de longue date en faveur de la paix et de la sécurité dans la région, tout en soulignant la nécessité de progrès concrets dans les réformes palestiniennes.

Un impact diplomatique évident

Ces reconnaissances, bien que tardives, portent une charge symbolique forte. Elles s’ajoutent à celles de plus de 148 États membres de l’ONU ayant déjà reconnu la Palestine. La décision britannique, en particulier, est considérée comme un signal fort, susceptible d’influencer d’autres pays occidentaux. Elle pourrait également renforcer la stature diplomatique de la Palestine à l’approche de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Cependant, ces annonces risquent de provoquer des réactions virulentes de la part des factions extrémistes au pouvoir en Israël. Certains observateurs craignent que le gouvernement israélien, dirigé par Benjamin Netanyahou, ne durcisse sa rhétorique, évoquant des mesures comme l’annexion de la Cisjordanie ou des menaces extrêmes, telles que l’« option Samson ».
Toutefois, les analystes s’accordent à dire qu’Israël reste dépendant du soutien militaire et financier des États-Unis, rendant ces menaces peu réalistes.

Vers une solution à deux États ?

Si ces reconnaissances ne résolvent pas immédiatement le conflit israélo-palestinien, elles marquent un tournant dans l’approche internationale de la question. En plaçant l’autodétermination palestinienne et la coexistence pacifique au cœur de leur discours, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie envoient un message clair : la solution à deux États reste une priorité, malgré les obstacles.
Les regards se tournent désormais vers les réformes promises par l’Autorité palestinienne et les prochaines étapes diplomatiques, notamment à l’ONU, où la Palestine pourrait gagner en légitimité sur la scène mondiale.
Alors que la France s’apprête à suivre cet élan dès lundi, ces décisions pourraient redessiner les contours de la diplomatie internationale au Proche-Orient, tout en ravivant l’espoir d’une paix durable, bien que fragile, dans une région marquée par des décennies de conflit.

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