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Afrique du Nord et Afrique subsaharienne dans la Grande guerre 1914-1918

Dans la continuité des sessions tenues à Rabat, en novembre 2014, et à Tunis, en mai 2015, la construction de la mémoire de la mobilisation des troupes d’Afrique et de l’implication du Maghreb actuel et de l’Afrique subsaharienne dans la guerre 1914- 1918 est ici proposée à travers le champ patrimonial (archives, musées, lieux de mémoire), de l’après-guerre à nos jours, dans un regard croisé et une mémoire partagée de part et d’autre de la Méditerranée.

les Poilus d'Afrique du NOrd
Couverture du livre de Paul Nicolas

Un siècle s’est écoulé depuis le déclenchement de la Grande Guerre, qui, en 52 mois, a laissé derrière elle 18 millions de morts, autant de blessés et des dizaines de millions survivants, dont les derniers sont aujourd’hui décédés. Ce cataclysme imprévisible dans l’histoire du monde, associé à une dimension pour la première fois proprement mondiale, des pertes matérielles considérables et un véritable traumatisme moral, spirituel et intellectuel, hante l’esprit du monde entier. Il n’a pas empêché l’enchaînement infernal qui, une génération plus tard, allait précipiter le monde dans la Seconde Guerre mondiale.

En ce début du XXIe siècle, le retour de la crise économique et la montée des tensions au Moyen-Orient incitent penseurs et historiens à revenir sur ce drame fondateur du siècle précédent :

Comment est-il né? Comment a-t-il changé la face du monde ? Comment les peuples l’ont-ils vécu, et le cas échéant, quelles leçons en ont-ils tirées ?

Depuis le lancement, en 2014, des commémorations du Centenaire, en France et à l’étranger, de nombreuses initiatives voient le jour pour renouveler notre regard sur ces questions et réfléchir aux conditions de la transmission et de la pérennisation de la mémoire de cet événement hors du commun. Parmi les nombreux champs visés, on ne saurait négliger la place des peuples du monde dans cette Grande guerre, et parmi ceux-ci la contribution militaire et laborieuse des peuples coloniaux, mobilisés à cette fin par centaines de milliers d’hommes. Dans le cas de l’empire français, l’Armée d’Afrique et les troupes coloniales ont donné un rôle de premier plan aux pays d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne, dont les soldats ont été progressivement employés et utilisés par centaines de milliers, afin de soutenir une armée française saignée à blanc.

Parrains d’honneur

  • Stéphane AUDOIN ROUZEAU, Historien, directeur d’études à l’EHESS, Président du Centre international de l’Historial de la Grande Guerre de Péronne (Somme). Il est l’auteur de multiples ouvrages sur la Guerre de 14-18 dont l’un des derniers est1914-1918, La violence de la guerre, Paris, Gallimard, 2014
  • Jean Pierre CHRÉTIEN, Directeur de recherches émérite du CNRS, est l’auteur de nombreux ouvrages sur l’Histoire de l’Afrique orientale (notamment de l’Afrique des Grands lacs) aux XIXème et XXème siècles, la Colonisation allemande (fin XIXe s. – début XXe s.), l’Histoire du Burundi  dans la longue durée
  • Marc MICHEL, Historien Professeur émérite à l’Université de Provence spécialiste médiatisé de la Grande Guerre. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles, dont par exemple L’Afrique dans l’engrenage de la grande guerre(1914-1918), Paris Karthala, 2013

Comité scientifique

  • David GUILLET, directeur adjoint du Musée de l’Armée, Paris
  • Alain ARTISSON, directeur Mission centenaire, au conseil départemental Meuse
  • Michel ROUGER, Directeur du Musée de la grande guerre de Meaux
  • Mme Clotilde HOUOT, doctorante Paris 1 et Oxford
  • Louis BLIN, vice consul à Djeddah, conseiller aux MAE (orient), Docteur en Histoire
  • Philippe PETRIAT, Maître de conférences en Histoire, Paris 1 Panthéon Sorbonne
  • Mme Alya AGLAN, professeur d’histoire, Paris 1 Panthéon Sorbonne
  • Pierre VERMEREN, professeur d’histoire, Paris 1 Panthéon Sorbonne

Organisation

Manifestations organisées par l’UMR SIRICE et l’Université Paris 1- Panthéon-Sorbonne (Alya Aglan, Pierre Vermeren), les Archives nationales (Jean-Pierre Bat, Isabelle Chave, Françoise Lemaire), Marina Lafay, le musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux (Elena Le Gall, Anne Pageot), le musée de l’Armée (François Lagrange) et Paul Nicolas.

En partenariat avec la chaire Maghreb de Paris 1, l’Institut des mondes africains, l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, le centre Jacques-Berque, les directeurs des Archives nationales en Afrique, la société des amis du musée de la Grande Guerre, l’Ossuaire de Douaumont, l’Association des professeurs d’histoire et de géographie, RFI, le réseau Canopé.

Avec le soutien du ministère des Affaires étrangères et du Développement international, des ambassades de France à Alger et au Maroc, du ministère de la Défense, de l’Office national des Anciens Combattants et Victimes de guerre, de la Mission du Centenaire de la Grande Guerre, de l’Agence universitaire de la francophonie, de la Région Île-de-France, du Conseil départemental de la Meuse.

Programme

Lundi 12 septembre 2016

Faire mémoire

Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine. Dans le grand auditorium

  • 9 h 00 — Accueil des participants
  • 9 h 15 — Allocutions :
    • Hervé Lemoine, directeur des Archives de France
    • Pierre Vermeren, professeur d’histoire contemporaine, université Paris 1 Panthéon Sorbonne
    • Alya Aglan, professeur d’histoire contemporaine, université Paris 1 Paris 1 Panthéon Sorbonne
    • Serge Barcellini, président du Souvenir français
  • 10 h 15— Synthèse historiographique sur l’implication des tirailleurs dans la guerre 1914-1918, par Julie D’ANDURAINchargée de cours en Histoire du monde arabe contemporain XIXe-XXe s., Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne
  • 10 h 40 — Quels projets sur la mémoire des troupes d’Afrique dans le cadre du Centenaire ? Panorama 2014-2016 des projets labellisés, par Alexandre LAFON, directeur adjoint de la Mission du Centenaire 14-18
  • 11h00 Débat
  • 11 h 15— La Grande Guerre dans les manuels scolaires de la Tunisie indépendante, par le professeur Hedi JELLAB, directeur des Archives nationales de Tunisie
  • 11 h 40 — La participation des Marocains à la Grande Guerre : un choc avec l’altérité, par Jamaâ BAIDA, directeur des Archives du Maroc
  • 12 h 05— La Grande Guerre et les sources d’archives algériennes, Abdelmadjid Chikhi directeur des Archives nationales d’Algérie

12 h 30 Déjeuner et projection en accès libre à partir de 13 h 15 :  La Mission militaire française au Hedjaz (1916-1918), film-documentaire de 35’ de P. Pétriat et L. Blin

  • 14 h 00 — Tirailleurs sénégalais et grippe espagnole de 1918 : apport des sources conservées aux Archives du Sénégal, par Saliou MBAYE,Professeur Titulaire des Universités (UCAD/EBAD), ancien Directeur des Archives du Sénégal
  • 14 h 30 Les combattants africains dans les dossiers de l’Office national des anciens combattants et des victimes de guerre aux Archives nationales, par Michèle CONCHON, conservateur en chef, responsable du pôle Première Guerre mondiale aux Archives nationales
  • 14 h 50 Du protectorat allemand au protectorat français : le Cameroun en 1917-1918 (histoire, paysages, ethnies), à travers les photos de Frédéric GADMER, opérateur de la section photographique et cinématographique de l’Armée, par Véronique GOLOUBINOFF, responsable de collections, fonds Première guerre mondiale, Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense
  • 15h20 Débat
  • 15 h 30 La représentation de l’implication des troupes d’Afrique dans la production cinématographique de 1914 à 1918, par Laurent VÉRAY, professeur en études cinématographiques à l’université Sorbonne Nouvelle, président de la Cinémathèque universitaire
  • 16 h 00 — Une nouvelle muséographie pour le Musée de l’Armée, par le lieutenant-colonel Christophe BERTRAND, conservateur du département des Deux Guerres mondiales, Musée de l’Armée

Musée de l’Armée, hôtel des Invalides, Paris (sur invitation)

17 h 30 – 19 h 00 —    Accueil et découverte des tombeaux liés au souvenir de 14-18 dans le Dôme des Invalides —   Cocktail offert par l’ONAC-VG 

Mardi 13 septembre 2016

Transmettre.

Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux. Dans l’auditorium du Musée

  • 9 h 30 — Accueil des participants
  • 10 h 00— Ouverture de la journée : par Pierre VERMEREN et Michel ROUGER
  • 10 h 15 — L’objet comme vecteur de mémoire :
    • La constitution d’une collection 14/18 sur la question des troupes d’Afrique, par Jean-Pierre VERNEY
    • Le musée comme vecteur de mémoire : à partir de l’objet, proposer une visite immersive, par Michel ROUGER, directeur du Musée de la Grande Guerre de Meaux
  • 10h45 — Le froid et les troupes indigènes : découverte, adaptation, représentations, par Julien Fargettas, Directeur ONAC-VG de la Marne, chercheur associé CHERPA – Sciences Po Aix
  • 11 h 10 — Muséographier pour transmettre : visite commentée du musée, avec focus sur la place des troupes africaines dans la muséographie, par Michel ROUGER, Elena LE GALLet Johanne BERLEMONT

12 h 30 – 13h30 Le repas de la roulante 14/18 proposé par l’Association Mémoire de Poilus (sur inscription)

  • 13 h 30 — Le projet « La Force noire » pour le 150eanniversaire de la création des tirailleurs sénégalais : programme scientifique, expositions itinérantes en Europe et en Afrique, salle du musée des Forces armées de Bamako, par Eric DEROO, chercheur associé au CNRS
  • 14 h 00 — La préservation et la transmission du patrimoine de tradition des troupes indigènes dans l’armée française, par le lieutenant-colonel Antoine CHAMPEAUX, adjoint du général délégué au patrimoine de l’armée de Terre
  • 14 h 30 — Quelles actions sont menées aujourd’hui en Afrique du Nord dans le domaine de la patrimonialisation de la Grande Guerre ? Table ronde animée parPierre VERMEREN, avec la participation des historiens du Maghreb suivants :
    • Faysal CHERIF: « Mémoire enfouie, mémoire ressuscitée : le rôle du 4ème et du 8ème régiment des tirailleurs tunisiens lors de la bataille de Verdun »
    • Khaled ABID: Tirailleurs sénégalais et nord-africains à Bizerte au lendemain de la Grande Guerre : le choc d’une rencontre « imposée
    • Mohammed HATMI: Cette guerre est aussi la nôtre
    • Mohammed KENBIB: Guerre 1914-1918, guerre 1939-1945 et guerre d’Indochine : le recrutement des goumiers et des tirailleurs
    • Amar MOHAND AMER: La mémoire de la Première Guerre mondiale en Algérie
  • 15 h 45 — Les développements pédagogiques autour des fonds photographiques spécialisés du Musée d’histoire contemporaine par Céline LÈBRE, responsable pédagogique, Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC)
  • 16 h 15 — La Grande Guerre à travers la musique, par Karine LETHIEC, Ensemble Calliopée

Transfert (cars) pour Verdun 

Mercredi 14 septembre 2016

Commémorer

  • 9 h 00 Visites commentées du monument de la Victoire à Verdun, du fort et de l’ossuaire de Douaumont
  • 12h00 Déjeuner (sur inscription)

Sessions à l’auditorium de l’Ossuaire de Douaumont (140 places), Verdun

  • 14 h 00 — L’Office national des Anciens Combattants et Victimes de guerre : 100 ans de soutien de la mémoire combattante et de préservation des lieux de mémoire(titre provisoire), par un représentant(e) de l’ONACVG
  • 14 h 30 — Commémorer 1914-1918 d’une génération à l’autre : l’exemple de la contribution des associations mémorielles communautaires de Seine-Saint-Denis, par Laurence HADJ-BOAZA, directrice du service départemental de la Seine-Saint-Denis de l’ONACVG, avec la participation de l’Association pour la mémoire des tirailleurs comoriens
  • 15 h 00 — L’implication du Département de la Meuse dans la commémoration de la bataille de Verdun et dans la valorisation des lieux de mémoire, par le colonel Alain ARTISSON, conseiller Mémoire au Conseil départemental de la Meuse
  • 15h45 Transfert en cars vers Paris, Cocktail de clôture du colloque, Université Paris I Panthéon Sorbonne (sur invitation)
  • 19 h 30 – 20 h 30Discours protocolaires et bilan de la manifestation du Président de l’Université, Georges Haddad

Conditions d’inscription

Entrée libre, dans la limite des places disponibles, sur inscription.

L’inscription au colloque vaut pour les trois jours (le signaler, sinon, au contact ci-dessous).

Forfait repas et transport

Une participation aux frais est exigée pour les transports en car et pour les déjeuners des jours 2 (Meaux) et 3 (Verdun), partagés avec les intervenants et organisateurs.

  • Tarif tous publics : 45 euros
  • Tarif étudiants et doctorants (*) : 35 euros

(*) sur justificatif adressé par mail ou courrier

Les auditeurs hors forfait trouveront des offres de restauration aux Archives nationales (jour 1) et au musée de la Grande Guerre (jour 2) ou à proximité, et dans le centre-ville de Verdun (jour 3). L’hébergement reste à la charge des participants (tarif négocié à Verdun, voir Marina Lafay infra).

Informations, inscription et modalités de règlement

Marina Lafay, coordinatrice du colloque : colloque19141918@gmail.com

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