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« Sky Dome 2123 », la fin du monde est pour demain

Mélange d’images réelles et d’animation, le film de Tibor Banoczki et Sarolta Szabo est un récit de science-fiction et d’une métamorphose, notre futur possible dans une centaine d’années.

Un film au superbe graphisme, un design post-moderne très esthétique.

C’est un monde futuriste peu engageant qu’ont imaginé Tibor Banoczki et Sarolta Szabo dans leur film « Sky Dome 2123 » (« White Plastic Sky », sortie le 24 avril). Dans ce récit de science-fiction, le duo de réalisateurs hongrois a projeté notre planète dans un avenir relativement proche, un futur possible dans une centaine d’années, où la terre est devenue stérile, où il n’y a plus de vie animale ni végétale, et où la durée de la vie humaine est limitée à cinquante ans.

Comme quelques autres villes qui n’ont pas été anéanties, Budapest est sous cloche, enfermée sous un dôme qui protège la cité de l’univers extérieur. En-dehors, tout a été dévasté, pluies acides, sécheresse, et autres catastrophes, naturelles ou pas, ont tout détruit. Ne subsistent que ruines dans des déserts arides. Dans cette société où tout le monde aimerait avoir plus de temps, Stefan découvre avec horreur le bracelet au poignet de sa femme Nora, un compte à rebours fatidique indiquant qu’il lui reste à peine une journée à vivre.

Nora n’a pourtant que 32 ans mais elle a choisi de partir avant l’heure, d’être volontaire pour le sacrifice, d’accepter l’implant d’une graine dans son cœur, une plante qui poussera à l’intérieur de son corps ; car pour la survie de l’espèce, les humains obsolètes sont désormais transformés en végétaux. Jusqu’alors respectueux de l’ordre établi, Stefan va se démener pour sauver son épouse, la faire opérer, extraire cette satanée graine avant qu’il ne soit trop tard.

Un univers post-apocalyptique

Jusqu’alors respectueux de l’ordre établi, Stefan va se démener pour sauver son épouse Nora, prématurément condamnée.

Méliès d’argent au Festival du Film Fantastique de Strasbourg, sélectionné notamment aux Festivals d’Annecy et de Berlin, « Sky Dome 2123 » raconte une métamorphose, mais il est lui-même un film de conception hybride, un mélange d’images réelles, de véritables acteurs redessinés « à la main », de photos, de maquettes en 3D, et d’une animation au superbe graphisme, un design post-moderne très esthétique. Tibor Banoczki et Sarolta Szabo ont questionné des géologues, botanistes, météorologistes… pour imaginer un univers post-apocalyptique, comme si la Terre avait subi en un siècle le réchauffement climatique, des crises énergétiques, des guerres, des pandémies…

Si la fin du monde est pour demain, celui d’aujourd’hui ressemble de plus en plus à celui inventé par le cinéma. Dans ce catastrophisme, on peut aussi déceler une forme de poésie dans le fait qu’un être humain donne naissance à un arbre, et un peu d’espoir dans une belle histoire d’amour.

Patrick TARDIT

« Sky Dome 2123 », un film d’animation de Tibor Banoczki et Sarolta Szabo (sortie le 24 avril).

Alors que la terre est devenue stérile, qu’il n’y a plus de vie animale ni végétale, les villes sont enfermées sous un dôme qui les protège de l’univers extérieur.
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