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Mélancolie de « La comédie humaine »

Avant « Harmonium », « L’Infirmière », ou « Love Life », voici le premier film du cinéaste japonais Koji Fukada, un drame en trois actes sur la solitude des êtres.

Ce film est composé d’une série de trois sketches, trois courts-métrages reliés, trois histoires entrecroisées.

Voici quelques années déjà que le public français a pu découvrir les films de Koji Fukada, « Hospitalité », « Au revoir l’été », « Harmonium » (Prix du Jury à Cannes), « L’Infirmière », « Suis-moi je te fuis, Fuis-moi je te suis »… et « Love Life », dernier en date dont le premier scénario fut imaginé avant même « La comédie humaine », tout premier long-métrage du cinéaste japonais, réalisé en 2008, que sort aujourd’hui son distributeur français Art House Films.

Si le titre est emprunté à l’œuvre de Balzac, c’est notamment parce que le cinéaste utilise la méthode de l’écrivain français pour porter son regard sur la société japonaise. On retrouve ainsi dans sa « Comédie humaine » ses thèmes de prédilection, dont la solitude (principe même de la condition humaine), les souffrances, les difficultés à communiquer entre les êtres, la recherche de relations apaisées et du réconfort, et l’angoisse de la mort.

Des ponts d’une histoire à l’autre

Que du mélancolique qui affleure ici dans un drame en trois actes, une série de trois sketches, trois courts-métrages reliés, trois histoires entrecroisées. Tout d’abord une rencontre, une possible histoire d’amitié entre deux femmes autour d’un spectacle de danse, l’une a égaré son billet et l’autre en a un en trop, son fiancé n’arrivant pas. Elles verront le spectacle, « magnifique », dîneront ensemble, papoteront. En instance de divorce, la plus âgée est un personnage secondaire du récit suivant, dans la galerie photo de son mari, où une artiste autoproclamée prépare son exposition.

Personne ne viendra, sinon un pique-assiette, au vernissage de la photographe du dimanche, qui termine la soirée à la fête de mariage d’une ancienne connaissance. Le jeune couple sont les personnages principaux de l’histoire suivante : enceinte, la jeune épouse raconte déjà des histoires à son futur bébé ; renversé par un camion-poubelle, le mari est amputé de son bras droit. Viré de l’atelier de menuiserie où il travaillait, le manchot consulte un psy pour atténuer la douleur fantôme de ce membre disparu qui le fait pourtant souffrir.

Tel un pont reliant une histoire à l’autre, l’époux ira acheter des fleurs chez la « divorcée » du début, acte banal qui sans le savoir apporte de la matière à « La comédie humaine », aux hasards et coïncidences de la vie.

Patrick TARDIT

« La comédie humaine », un film de Koji Fukada (sortie le 18 octobre).

Des personnages apparaissent au gré des trois récits, comme des liens entre eux.
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