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Cinématerre, l’écologie sur grand écran

Une trentaine de films seront présentés lors de ce festival, qui se déroule à Metz du 21 au 24 novembre.

Parmi les 90 films proposés à Cinematerre, une vingtaine de courts, moyens et longs métrages sont sélectionnés en compétition.

En novembre 2018, s’était tenu à Metz la première édition d’un festival de cinéma dédié à la transition écologique, MaPlanet(e). « Puisque le public a répondu et qu’on a eu un très bon retour, on continue », assure Marie-Anne Isler-Béguin, Présidente de l’Institut Européen d’Ecologie, fondé à Metz par Jean-Marie Pelt. Changement pour ce festival, le nom, que Canal+ trouvait trop proche de celui de sa chaine Planète+. C’est donc sous l’appellation Cinématerre que se déroulera la seconde édition, du 21 au 24 novembre.

« Il faut parler d’écologie, expliquer la transition par la magie du cinéma de manière ludique, et prendre en considération cette urgence écologique, climatique », confiait l’ancienne députée européenne, lors de la conférence de presse de présentation. « On souhaite que la Ville de Metz porte ce festival, on a quand même accueilli ici le G7 de l’Environnement, mais c’est maintenant un projet transfrontalier, européen. On intègre la dimension européenne et on s’est engagés à aller au-delà de notre public, nous voulons aller vers un public dont les préoccupations premières se sont pas la culture et l’écologie », ajoute Marie-Anne Isler-Béguin.

Parmi les 90 films proposés à Cinematerre, une vingtaine de courts, moyens et longs métrages sélectionnés en compétition, et une dizaine de films présentés en Panorama, seront donc projetés au cinéma messin le Klub. « Certains portent une vision sur la biodiversité et le dérèglement climatique, mais peuvent être quand même légers », dit Catherine Godignon, vice-présidente de l’Institut Européen d’Ecologie et membre du comité de sélection. « Le cinéma reste pour moi un outil extraordinaire de prise de conscience, un outil extrêmement fort et extrêmement puissant », ajoute Jacques Fleurentin, membre du jury et ancien collaborateur de Jean-Marie Pelt.

« La donne écologique fait partie de notre vie quotidienne »

« Aujourd’hui, le cinéma grand-public s’est emparé de l’écologie, nous raconte des histoires et nous propose des solutions. L’écologie prend toute sa place dans nos cœurs et dans nos âmes », constate Michel Noll, président de l’association Ecrans du Monde. Le producteur promet ainsi de « belles découvertes » parmi les films de la programmation. Si l’écologie a souvent été abordée dans des documentaires dramatiques et alarmistes, le temps de la dénonciation laisserait maintenant une place à celui des solutions. « Dorénavant, la donne écologique fait partie de notre vie quotidienne, avec les thèmes abordés que sont l’énergie, les déchets, le climat, nos ressources, la diversité de la faune et de la flore, et des hommes, et le vivre ensemble. L’écologie moderne place l’homme au cœur de la compréhension », estime Michel Noll.

Après une soirée consacrée aux vidéastes et youtubeurs, et la présentation en ouverture de « Sea of shadows » (« Ombres sur la mer ») documentaire de Richard Ladkani, consacré au trafic de « cocaïne de la mer » et coproduit par Leonardo DiCaprio, les festivaliers pourront ainsi découvrir des œuvres aux sujets aussi différents que le coassement des crapauds, l’adaptation des insectes aux pesticides, des vaches indonésiennes qui se nourrissent sur une décharge d’ordures, la montée des eaux qui menacent des îles du Pacifique, des canards thaïlandais « protecteurs du riz », des villageois grecs qui font pousser leurs tomates bio avec l’aide de Wagner, les derniers chasseurs de glace, la consommation de viande animale, la décroissance, la pêche industrielle, un projet d’immense barrage au Brésil, le dernier rhinocéros blanc, le greenwashing, la destruction de la forêt amazonienne, les bienfaits de l’homéopathie, le recyclage du plastique, la colonisation spatiale, Tchernobyl, les loups…

Les organisateurs de Cinématerre souhaitant notamment s’adresser à la jeunesse, particulièrement sensible à l’environnement, l’entrée du festival est gratuite pour les moins de 25 ans, et afin de soutenir de jeunes talents, une Bourse du premier film sera décernée à un jeune réalisateur.

Patrick TARDIT

Cinématerre, du 21 au 24 novembre, cinéma Klub à Metz. Programmation complète sur www.cinematerre.fr

Parmi les films présentés dans le Panorama, un documentaire tourné en Ukraine par un collectif de youtubeurs, plus de trente ans après la catastrophe nucléaire.

PALMARES

• Prix des lycéens, le regard potache : Journal de bovins, de David Darmadi & Lidia Afrilita (Indonésie).
• Prix Théodore Monod : Le sentier d’anaconda, d’Alessandro Angulo Brandestini (Colombie).
• Prix de la culture : La décroissance, du mythe de l’abondance à la simplicité volontaire, de Manu et Luis Picazo Casariego (Espagne).
• Noé-Noah, le trophée sans frontière : Silence, d’Isis Leterrier (France) et Un lien qui nous élève, d’Olivier Dickinson (France).
• Aquablier de bronze : L’homme renaturé, d’Egil Haskjold Larsen (Norvège).
• Aquablier d’argent : Grand et petit, de Camille Budin (Suisse).
• Prix spécial du jury : Poisson d’or, poisson africain, de Thomas Grand et Moussa Diop (Sénégal).
• Aquablier d’or : Enfants des neiges éternelles, de Zara Balfour et Marcus Stephenson (Royaume-Uni).
• Prix Bourse de la biodiversité du Rotary club de Metz : Utopia, à la recherche de l’équilibre, d’Adrien Prenveille et Fanny Rubia (France)
• Bourse du premier film : Quelle est la taille de l’univers ?, de Ksenia Elyan (Russie). La fondation [N.A!] Project attribue au lauréat un prix pour financer son 2e long métrage.

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