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Un médecin vendéen poursuivi pour avoir défendu la liberté vaccinale

Le procès pénal du Dr Michel Procureur se tiendra le mercredi 5 novembre 2025 à 14 heures au tribunal judiciaire de La Roche-sur-Yon. Le praticien, déjà suspendu par l’ordre des médecins, dénonce une sanction “injuste”. Et plaide pour la liberté de soigner.

Manif à Nancy contre le pass sanitaire (DR)
Manif à Nancy contre le pass sanitaire le 21 août 2021 (DR)

Trente ans de carrière, une réputation solide et la volonté de soigner selon sa conscience. Le docteur Michel Procureur, ORL en Vendée, est aujourd’hui suspendu de son activité et poursuivi pour avoir délivré de faux pass sanitaires durant la crise du Covid-19. Son “crime” ? Avoir voulu protéger ses patients et ses proches d’une obligation vaccinale qu’il jugeait injuste et dangereuse.

Un médecin de terrain, puni pour ses convictions

Diplômé de l’Université catholique de Louvain (UCL) en Belgique, le Dr Michel Procureur exerce depuis trois décennies à Fontenay-le-Comte. En mai 2022, il est brutalement suspendu après une audition à la gendarmerie : on lui reproche d’avoir réalisé environ une centaine de certificats de vaccination fictifs pour ses enfants, ses patients et plusieurs soignants menacés de perdre leur emploi.
Tout est parti d’une dénonciation d’un pharmacien, inquiet après la visite d’un agent de l’ARS. Celui-ci se renseignait sur un médecin libéral qui vaccinait encore en cabinet, alors qu’un vaccinodrome fonctionnait déjà dans la commune.
“J’ai voulu aider des gens en détresse, menacés de tout perdre à cause d’une loi que je jugeais contraire à l’éthique médicale”, explique aujourd’hui le praticien.

Trois ans d’interdiction d’exercer et une retraite amputée

La chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins des Pays de la Loire a condamné le Dr Procureur à trois ans d’interdiction d’activité professionnelle. Une sanction sévère, contre laquelle il a fait appel.
À cela s’ajoutent des poursuites de la CPAM de Vendée, qui lui réclame le remboursement de tous les actes prescrits pendant qu’il exerçait sans être vacciné, entre octobre 2021 et mai 2022.
“Je n’ai jamais touché un centime pour ces actes. Les scanners et appareils auditifs prescrits auraient été réalisés de toute façon. On me punit pour avoir continué à soigner”, déplore-t-il.
Sa retraite a, elle aussi, été réduite de près de 20 %, le plaçant dans une situation financière difficile après des années de service à la population vendéenne.

Un procès pour les défenseurs de la liberté vaccinale

Le procès pénal du Dr Procureur se tiendra le mercredi 5 novembre à 14h, au tribunal judiciaire de La Roche-sur-Yon. Les collectifs de soignants suspendus et de citoyens opposés à l’obligation vaccinale appellent à venir nombreux le soutenir.
Déjà, le 13 septembre dernier, près de 200 personnes s’étaient rassemblées devant le Conseil régional de l’Ordre des médecins à Nantes. Blouses blanches, pancartes et messages de soutien accompagnaient ce médecin décrit comme “intègre” et “humain”. “Je ne pouvais pas faire autrement”, a-t-il déclaré lors de son audition. “Je l’ai fait par conviction. J’étais terrorisé par ce vaccin.”
Il cite notamment le cas d’Anthony Rio, jeune étudiant en médecine de 24 ans décédé d’une thrombose après une injection d’AstraZeneca. “Je n’ai jamais voulu enfreindre la loi, seulement protéger mes patients”
Michel Procureur insiste : il n’a jamais perçu la moindre contrepartie financière pour ces faux certificats. “J’aurais pu quitter mon poste, mais j’ai choisi de rester pour mes patients et mes enfants.”
Il quittera finalement son cabinet en mai 2022, après sa convocation à la gendarmerie, laissant derrière lui plusieurs mois de consultations déjà programmées. Aujourd’hui, il vit une retraite précoce et amputée, mais reste fidèle à ses convictions. “Je ne regrette rien. J’ai agi selon ma conscience de médecin.”

Symbole d’une époque troublée

Pour ses soutiens, le Dr Procureur est devenu le symbole d’une profession divisée et d’une liberté médicale menacée.
Les autorités, elles, défendent la légalité de l’obligation vaccinale : “Il fallait s’arrêter de travailler, c’était la loi”, a rappelé Jean-François Morin, président de l’Ordre des médecins de Vendée, à l’origine de la plainte.
Mais pour de nombreux soignants suspendus, cette affaire dépasse la question du droit : elle touche à la liberté de conscience, au droit de soigner et à la proportionnalité des sanctions.

Le 5 novembre prochain, Michel Procureur comparaîtra devant la justice. Ses soutiens promettent d’être présents “pour défendre non seulement un homme, mais une idée : celle de la liberté vaccinale et du respect du serment d’Hippocrate.”

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