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Le Grand Est expérimente le premier train régional hybride !

Après des essais concluants en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine, c’est au tour de la Région Grand Est de tester son premier train régional hybride. Du 15 juillet au 24 novembre 2024, cette rame Régiolis hybride circulera, en service commercial, sur la ligne Strasbourg-Sarreguemines. Durant cette période, des tests seront également effectués pendant un mois avec des biocarburants B100.

© Régiolis hybride lors de sa première circulation commerciale en Grand Est en gare de Mommenheim (67) – Région Grand Est
© Régiolis hybride lors de sa première circulation commerciale en Grand Est en gare de Mommenheim (67) – Région Grand Est

Ce train régional hybride bi-mode (électrique ou Diesel+batteries) est le premier projet d’hybridation d’un train en France. Le projet a été lancé en 2018 par le Groupe SNCF et Alstom, avec la mobilisation et la participation financière des Régions Grand Est, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, et Centre-Val-de-Loire. Les objectifs de cette expérimentation portent sur la réduction de l’énergie consommée et la diminution des émissions de gaz à effet de serre, grâce à une solution permettant de modifier le parc thermique (Diesel) existant sans intervenir sur l’infrastructure.
Avec le train à hydrogène et le train à batteries, le train hybride constitue l’une des trois technologies de décarbonation que le Groupe SNCF développe avec ses partenaires Alstom et CAF au service du transport de voyageurs sur les lignes non électrifiées ou partiellement électrifiées en régions.

Un 3ᵉ système de traction par batteries

L’hybridation de la rame Régiolis a consisté à remplacer la moitié des moteurs Diesel d’une rame bimode électrique/Diesel par des systèmes de stockage d’énergie composés de batteries lithium-ion. Cette opération a été réalisée début 2021 sur le site CAF de Reichshoffen, après une première étape de validation des nouveaux systèmes de stockage d’énergie fin 2020 sur le site Alstom de Tarbes. La rame a ensuite fait l’objet de multiples tests techniques durant près de 18 mois.
Les premiers essais ont démontré que la rame se comportait conformément aux attentes. Le taux de récupération de l’énergie au freinage, servant à recharger les batteries, atteint un niveau très élevé, supérieur à 90%, permettant d’atteindre l’objectif d’économie d’énergie autour de 20% en fonction du parcours.

Durant l’année d’expérimentation, l’usage de biocarburants à la place de gazole sera testé sur le train hybride pour maximiser la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le mode « zéro émission » en autonomie sur batteries, également testé, permet de faire circuler le train sur quelques kilomètres sans devoir recourir aux moteurs thermiques, une fonctionnalité qui peut être utile pour des parcours en agglomération, notamment.

La configuration hybride de ce train désormais tri-mode conserve l’autonomie initiale du Régiolis lorsqu’il circule sur des voies non électrifiées. C’est un atout sur les réseaux régionaux qui comportent encore un grand nombre de lignes non électrifiées, parfois sur de longues distances.

L’hybridation renforce ainsi les qualités environnementales du transport ferroviaire régional et permet d’intervenir sur des trains déjà en circulation sans attendre leur remplacement (la durée de vie d’un train est supérieure à 30 ans) et sans devoir modifier le réseau ferré, notamment par des électrifications de lignes, dont les délais de réalisation sont longs.

Apte pour le service !

SNCF Voyageurs a préparé et déposé en juin dernier le dossier d’admission du Régiolis Hybride auprès de l’Établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF), qui a délivré le 3 novembre 2023 les autorisations nécessaires à son exploitation commerciale, après examen des preuves de sécurité apportées. Pour l’EPSF aussi, c’est une première et un symbole de l’évolution des technologies du transport ferroviaire.

SNCF Voyageurs a profité du délai d’instruction de ces autorisations pour former ses personnels de conduite et ses agents de maintenance dans chaque Région afin de réussir la mise en exploitation commerciale de la rame à partir du service annuel 2024.

Après quatre mois de circulation en Occitanie, et autant en Nouvelle-Aquitaine, la rame hybride va circuler en Grand Est sur la ligne Strasbourg-Sarreguemines, de manière à vérifier son comportement et ses performances dans des environnements variés. Elle se rendra ensuite en Région Centre-Val de Loire avant de regagner sa région d’origine, l’Occitanie, pour terminer la campagne d’essais.

La SNCF et les constructeurs CAF et Alstom préparent d’ores et déjà la suite, dans la perspective d’un déploiement industriel de la solution d’hybridation sur les autres rames Régiolis bi-mode, dès que les Régions, autorités organisatrices du transport régional de voyageurs, l’auront décidé.

Les financements

  • SNCF et Alstom à hauteur de 3,8 millions d’euros chacun.
  • Les Régions Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Grand Est à hauteur de 3 millions d’euros chacune.
  • La Région Centre-Val de Loire à hauteur de 250 000 euros.

Budget total : 16,85 millions d’euros.

TER hybrides : un pas de plus dans la décarbonation de nos trains régionaux

« La Région est fière de participer à ce projet prometteur et se félicite de constater que cette expérimentation devient une réalité, visible pour les voyageurs, souligne Franck Leroy, président de la région Grand Est. C’est une nouvelle étape qui contribuera à construire une véritable filière en faveur du développement durable des mobilités, participant à la réindustrialisation et à la relance de l’emploi sur les territoires concernés. Cette technologie « verte » est également l’une des solutions qui peut rapidement concrétiser une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre, et s’inscrit pleinement dans la stratégie du Grand Est en faveur des mobilités décarbonées. »

Des lignes non électrifiées

« Près de la moitié des rames TER sont amenées à circuler sur lignes non électrifiées ou partiellement électrifiées, ajoute Jean-Aimé Mougenot, Directeur TER délégué SNCF Voyageurs. Dans le combat que nous menons au service des Régions pour la décarbonation des TER, nous avons fait le choix d’investir dans l’hybride qui est une solution utile pour réduire efficacement et rapidement des émissions de CO2. Les équipes de SNCF et Alstom / CAF mobilisées sur ce projet ont ouvert la voie avec cette première mise en service d’un train alimenté par batteries. Aux côtés de l’hydrogène, du 100% batteries, ou du biocarburant, l’hybride prend toute sa place dans le bouquet de technologies sur lesquelles nous misons dans le cadre de notre programme PLANETER pour sortir du gazole. »

L’essai du B100

« Après l’Occitanie et la Nouvelle Aquitaine, c’est maintenant à la Région Grand Est de tester en grandeur nature le TER Hybride, poursuit Stéphanie Dommange, directrice régionale TER Grand Est. Nous sommes très fiers d’accompagner notre autorité organisatrice dans ses actions en faveur d’une mobilité décarbonée en faisant circuler cette rame entre Strasbourg et Sarreguemines. L’essai du B100 viendra compléter cette expérimentation et proposera une alternative supplémentaire. Toutes les équipes sont mobilisées pour faire de ce test grandeur nature un véritable succès au service des voyageurs et de l’environnement. »

La décarbonation du transport ferroviaire

« La mise en service commercial du Régiolis hybride démontre que l’hybridation des trains thermiques est une solution réaliste, tant techniquement qu’économiquement, pour réduire la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre, affirme pour sa part Jean-Baptiste Eymeoud, président d’Alstom France. Alstom est particulièrement fier de voir la rame en Occitanie puisque c’est à Tarbes que nous avons conçu le système de stockage d’énergie, qui est la grande innovation de ce train ».
Enfin, Alain Picard, Directeur général de CAF en France, explique que « Les équipes de CAF ont conçu, assemblé et réalisé l’hybridation de cette rame Régiolis sur le site de Reichshoffen. L’accueil des voyageurs à bord de la première rame régionale hybride marque l’aboutissement de ce beau projet. Nous sommes fiers de participer au développement d’une version encore plus respectueuse de l’environnement, qui constitue une solution pour la décarbonation du transport ferroviaire ».

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