Notre planète Terre, Gaïa chez les Grecs, considérée comme un être vivant, correspond régulièrement avec une autre planète de l’univers, Aurore Kepler 452 b dans la constellation du Cygne. Gilles Voydeville nous fait découvrir cette magnifique correspondance interstellaire.
Par Gilles Voydeville
Ma chère Aurore,
Je reçois à l’instant ta missive de juin et te remercie pour ta disponibilité à me conseiller. Sur ma terre, il se passe toujours quelque chose que j’ignore, que je veux ignorer ou parfois cacher. Mais du fait des réseaux, tout se sait vite. Et si ma lune te donne des infos en direct, tu connais encore un peu mieux qu’auparavant les situations complexes qui régissent le fonctionnement de ma biodiversité. Effectivement il existe un feuilleton « Ours Blanc » qui est en cours de tournage. Tous les épisodes ne sont pas encore réalisés ni diffusés. Saison 1 : Une fripouille est condamnée à de la prison. Saison 2 : La fripouille devient le cuisinier du tsar. Saison 3 : le cuisinier s’enrichit et devient chef de bande. Saison 4 : le chef de bande devient général d’une armée à sa solde. Saison 5 : le général se dresse en chien de garde garant des intérêts du peuple contre le Tsar aux yeux de pierre. Saison 6 : sa mutinerie fait florès tout un jour, mais le lendemain le molosse rentre à la niche. Saison 7 : le molosse s’acoquine à la fouine. Saison 8 : en cours d’écriture…
Le plus étonnant, c’est que l’Ours Blanc soit encore en vie.
Ce qui en dit long sur la perte de pouvoir de l’Ours Brun. J’ai hâte de voir la suite. Selon Clausewitz, le Brun ne peut plus gagner son Opération Spéciale car, comme l’ont démontré à Rostov les images de fraternisation du peuple avec les rebelles, le Brun n’a plus ni tout le peuple avec lui, ni toute l’armée dont la milice du Blanc était l’élite. Élite officieuse, mais celle qui a permis de conquérir Bakmouth.
Donc j’attends la saison 8 avec l’espérance d’avoir eu raison dans ma prophétie de janvier que tu rappelais tantôt.
Le monde occidental n’y a pas tout d’abord cru, même s’il espérait un changement de régime, et pour tout dire il est resté sur sa faim. Car l’Ours Blanc s’est dégonflé aussi vite qu’une baudruche tombée sur une épine de rose. Sans doute que pour continuer à foncer sur Moscou, il devait obtenir l’accord de ses relais hauts placés dans l’Armée Rouge. Car presque plus rien n’empêchait cette percée triomphale, la voie était libre et le peuple fraternisait avec ce rebelle dont il ne savait que peu, si ce n’est qu’il était puissant et cruel, râleur patenté et plus récemment tribun du peuple. Sa victoire était presque assurée sur cette Babylone rayonnante de fêtes, peu préparée à un siège, parce voulant ignorer la guerre et ne se privant de rien pour s’étourdir encore un peu…
Il faut s’imaginer les commensaux de l’ours blanc, bien entendu des ennemis du ministre de la Défense, s’étonner de son courage, s’apprêter à le soutenir, prendre un peu de distance, rien qu’une heure, avec les événements, pour hésiter et enfin finir par se décider à tout faire pour l’arrêter. J’entends d’ici un maréchal couvert de breloques lui vociférer dans les oreilles pour qu’il renonce à cette folle aventure, un général de division blindée en treillis l’agonir dans le vacarme du bruit des chenilles métalliques, ou un amiral se rompre la voix à en perdre sa casquette sur le pont d’un croiseur… Et puis quelques heures plus tard, contre toute attente, par crainte de s’être trompé sur les rapports de force, sur le sens de l’histoire, sur l’avenir de la Russie, une volte-face. Était-ce la prise de conscience d’un rapport de force défavorable ou d’un manque de soutien populaire pour faire basculer l’armée régulière ? Ou peut-être, paraphrasant la pensée de son maître Brillat-Savarin – on peut devenir cuisinier, mais l’on naît rôtisseur – se souvenir qu’il était devenu cuisinier, mais qu’il n’était pas né gouverneur. Le tsar a quand même eu chaud mais il n’est pas dit qu’il ne connaissait pas suffisamment son homme pour savoir qu’il n’irait pas jusqu’au bout.
Car jusqu’à présent, le maître du Kremlin est un fin psychologue.
Quand il fait emprisonner Mikhaïl Khodorkovsky qui dirigeait Loukos, cela choque l’Occident qui ne comprend pas que l’on puisse arrêter un milliardaire. Ça n’est pas concevable en Amérique ni en Europe de l’Ouest. Le maître du Kremlin lui sait qu’il n’y a pas de grande richesse sans grande corruption, que c’est même cette prise de risque avec la loi et la morale qui rend richissime. Donc le maître peut faire arrêter tout oligarque qui dangereux politiquement lui semble être devenu. Car cet homme a déjà forcément triché pour en être arrivé là. L’enquête à charge suivra et prouvera cela sans grande difficulté… Et le jour où il le fera libérer, il apparaîtra seigneur…
Boris Berezovsky a été mieux traité jusqu’à sa pendaison qui reste mystérieuse. À cause du traitement de l’information par sa chaîne de télévision du naufrage du sous-marin Koursk, mais en tant qu’ancien parrain lui ayant facilité l’accession au trône, il a été exilé mais en pouvant vendre les parts des sociétés qu’il dirigeait et vivre fastueusement à Londres et sur la Côte d’Azur.
Quand l’Occident se gausse, le peuple russe se réjouit.
Tout peuple est jaloux, vindicatif, insatiable de prendre une revanche sur ceux qui se sont extirpés de sa gangue de malédiction, sur tous ceux qui ont triomphé de sa poisse vernaculaire pour briller sous ses yeux avec l’éclat des diamants. Ce peuple se réjouit de la déchéance des grands oligarques car elle le console de sa misère. En privant de liberté un nanti. Le citoyen est pauvre mais il jouit d’une certaine liberté, certes relative dans cette grande prison qu’est la Russie, toutefois moins exigüe qu’une geôle…
Ma chère Aurore, je fais un parallèle entre le temps et le peuple qui sont deux entités que l’on croit saisir tant que l’on ne cherche pas à les définir. Dans la mythologie grecque, le dieu Chronos qui incarne le temps est un ogre qui, pour exister dévore les instants qui sont ses enfants.
Dans l’histoire russe, le peuple doit avaler certains de ses enfants, ses sujets pour survivre.
L’Ours brun comprend bien le ressentiment populaire, sa haine, sa frustration car il en est issu. Mais il fait comme les tsars avant lui, il règne en donnant une compensation qui fait de chaque moujik le citoyen d’un grand empire. Son très écouté conseil Vadim Baranov, encore dénommé le Mage du Kremlin, dit dans la biographie qui lui est consacrée par Giuliano Da Empoli, que ça n’est pas l’argent qui mène le monde russe – contrairement à l’Occident où il est tout – mais la respectabilité, la notoriété et la proximité d’avec le pouvoir. Le Russe n’a pas besoin d’être riche pour être heureux mais il a besoin d’appartenir à un pays puissant. Plus j’y songe ma chère Aurore et plus j’y vois une explication des rapports tumultueux de ces puissances dont les valeurs sont quasi opposées.
Le dénommé Milan Kundera, écrivain transfuge des Démocraties Populaires de l’Europe de l’Est dans les année quatre-vingt, vient de décéder.
Comme l’écrit J.Rupnik, trois mots, trois mensonges : c’étaient des Dictatures Impopulaires d’Europe Centrale desquelles s’échappaient quelques individus comme Kundera, impatients de vivre sans la peur au ventre dès le petit déjeuner, quand il y avait du café… L’auteur écrivit « L’Occident Kidnappé » qui racontait l’emprise de la Russie sur ses Etats dits satellites qu’elle avait mis sous son joug : Hongrie, Tchécoslovaquie, Pologne, Roumanie, Bulgarie, Allemagne de l’Est. La Russie est une civilisation qui se caractérise par de multiples coutumes et se distinguait entre autres des pays satellites qu’elle avait annexés par son alphabet cyrillique, excepté pour le Bulgare. Dans les suites de la deuxième guerre mondiale, la Russie s’est imposée sur l’Europe Centrale jusqu’en 1989, sans réussir à la séduire par l’attrait d’appartenir à un empire dont cette Europe ne faisait que les frais, sans comprendre qu’elle tentait vainement d’annexer une partie de l’Occident dont l’emblème le plus évident était son alphabet Latin.
« Le Communisme était-il la négation de l’histoire russe ou bien plutôt son accomplissement ? » se demandait l’auteur. La séparation entre l’Europe Centrale et l’Empire Soviétique se réalisa à la première occasion avec la chute du mur qui divisait Berlin.
Le cas de l’Ukraine est différent, car la langue, l’alphabet et la religion sont les mêmes.
L’Empire existe, il a un tsar et une grande partie du peuple est fière de sa puissance. Et cet empire a besoin de s’accaparer d’autres états pour exister. Après la Révolution Orange d’Ukraine qui a contesté une élection présidentielle douteuse ayant élu un candidat pro russe, un nouveau vote obtenant 52% a mis en place un gouvernement pro-occidental le 26 décembre 2004 : l’Ours Brun y a décelé les prémisses de l’occidentalisation du peuple ukrainien. En 2014, l’annexion de la Crimée et la guerre du Donbass ont été les réponses, suivies par l’invasion ukrainienne en février 2022.
Le vrai danger pour ma planète, c’est que la Russie ne peut pas perdre car elle a le champignon maléfique qui la sauvera en dernier ressort, à moins que l’Armée Rouge refuse d’appuyer sur le bouton. Si l’Ours Brun parvient un jour à maîtriser seul le déclenchement, il le fera.
L’Ukraine elle ne veut pas perdre, mais si elle enfonce la défense russe, elle le paiera cher. Et le monde aussi. Car si la guerre atomique est déclenchée, la riposte de l’Occident sera l’une des possibilités qui ouvrira la porte à la prédiction biblique de l’Apocalypse.
Un compromis est-il possible ?
Comme je te le disais selon Clausewitz, l’Ours Brun ne peut pas gagner. Mais tout le peuple ukrainien sera-t-il assez uni contre le peuple russe qui partage sa culture, son alphabet, voire une certaine admiration pour son agresseur. L’Occident a du mal à comprendre cela. Si toute l’Ukraine est rattachée à l’Occident, on pourrait faire un parallèle avec Milan Kundera et parler d’un « Orient Kidnappé ». Et en déduire que l’affaire n’en restera pas là et risquera d’entraîner d’autres conflits. Je ne vois d’autre solution que l’acceptation par les deux parties du partage des terres imposées par l’agresseur… Elle évitera la guerre de tranchée qui est si couteuse en vies humaines comme l’a déjà démontré la première guerre mondiale.
Ma chère Aurore, un peu plus loin sur mes terres chinoises, l’oncle Xi a dû s’inquiéter d’avoir fraternisé avec l’Ours Brun qu’il croyait plus solide.
Mais si je le connais, il a stoppé la rébellion de l’ours blanc d’impériale façon en usant de sa persuasion qui repose quand même sur une armée et un peuple considérables. Et l’Ours Brun lui en est redevable. Ce qui est bien car il devra le payer d’une manière ou d’une autre pour cette manifestation « d’amitié indéfectible ». Cette rançon qui disqualifie l’appellation « indéfectible », la remplacera par « intéressée », qui est depuis le début le bon adjectif. L’oncle matois a la sagesse de ses ancêtres. Il s’accommode des imperfections d’un dirigeant établi mais craint les aventures qui immanquablement déstabiliseront le plus vaste pays du monde, déjà suffisamment compliqué à gérer avec un tyran.
Je pense que l’oncle Xi a assez de cartes en main pour présenter l’addition à son ami russe.
En rappelant à l’Ours Brun qu’il a une dette envers la Chine qui a fait avorter la rébellion de l’ours blanc, mais qu’il n’aura peut-être pas les moyens de contenir une deuxième rébellion…
D’autre part s’il donne de sérieux gages à l’Ukraine, comme un plan de financement de reconstruction et une acceptation tacite de son entrée dans l’OTAN, l’oncle XI peut imposer un cesser le feu, le gel des territoires occupés voire un traité de paix.
Ah ma chère Aurore, je n’en ai pas fini avec mon continent européen qui a encore d’autres soucis. La France souffre car la guerre civile a embrasé des quartiers. Ça n’est pas qu’une lutte entre de jeunes Français issus de l’immigration et la police, c’est une révolte des délaissés contre les établis. C’est, du fait d’une manière toute bourgeoise de parquer les pauvres dans les tours des quartiers rénovés mais sans âme, une révolte des jeunes de ces quartiers, une révolte catilinaire d’une jeunesse qui ne se voit pas d’avenir, privée d’ascenseur social et soumise encore plus que les autres aux diktats des réseaux sociaux, sans avoir les moyens culturels de les contrer et de les remettre à leur place de contreculture stérile et infantilisante. Une jeunesse qui a pris l’habitude de l’oisiveté, qui comme tout être humain plus que le labeur choisit la facilité de l’aide sociale ou le trafic, ce qui prouve que la copie des dirigeants est à revoir.
Les émeutes ont débuté après que le tir mortel d’un policier sur un habitant desdits quartiers ait été justifié par la soi-disant légitime défense du policier.
Mais quelques minutes après cette déclaration officielle, la vidéo du meurtre, filmée par un passant, apparaît sur les réseaux et montre une réalité tout à fait différente. La preuve du mensonge de l’autorité est établie. Et comme il y a beaucoup d’affaires de tirs mortels après contrôle de véhicules, 14 en moins de deux ans, le doute s’est établi sur les autres contrôles qui n’ont pas pu être filmés. Dans le cœur de ceux qui subissent les tutelles, si leur exemplarité disparaît, les tutelles doivent aussi disparaître. S’ensuivent donc plusieurs nuits d’émeutes, de révolte, de saccages des bâtiments publics et privés, de pillage et de revanche. Car il y a une volonté de revanche contre une police qui ne vient dans les quartiers que pour réprimer, contrôler une population pauvre, désœuvrée, oisive, au chômage. Les jeunes s’en prennent aux forces de l’ordre et les blessés sont nombreux. Depuis la loi Cazeneuve qui permet un plus large usage des armes à feu, certaines unités de police sont accusées d’exprimer un racisme, surtout si l’on compare le nombre de décès qu’ils ont provoqués à celui des gendarmes qui n’en ont pas.
C’est Yacine Bouzrou l’avocat des parties civiles, enfant de l’immigration, qui tire la sonnette d’alarme : le problème n’est pas celui de la Police mais celui de la Justice !…
L’affirmation est paradoxale mais elle semble intéressante. Les policiers d’avant et d’aujourd’hui ne doivent pas être très différents les uns des autres. Mais si la loi change, leur comportement s’adapte et l’exercice de leur pouvoir peut devenir un défouloir pour les plus agressifs. Et si dans les requêtes des parties civiles victimes d’une bavure policière, les juges privilégient les témoignages des autorités sur celui des plaignants, alors le sentiment d’injustice va amener la révolte qui explosera à la moindre étincelle apportée par une preuve irréfutable. La justice impartiale n’est pas facile à rendre. Mais il y va de l’avenir d’une société qui ne doit pas se briser sur la faute d’un détenteur de l’autorité usant de son arme, excédé sans doute par des incivilités à répétition qu’il gère tous les jours. Ces provocations le dépassent, il n’en est qu’un témoin et une victime anonyme, mais elles l’usent.
Son geste le dépasse aussi car il vise un comportement plus qu’un homme, mais quand il a fait feu il découvre qu’il a confondu les deux.
Les incivilités sont la manifestation de la révolte d’une jeunesse désœuvrée qui veut exister. Elle montre un refus de l’ordre bourgeois qui semble la dédaigner. Le peuple français a toujours eu du mal à supporter l’autorité. C’est le peuple occidental qui s’est révolté le plus souvent : 1648, 1789, 1830, 1848, 1871, 1968. Et ce peuple est maintenant – conséquence des suites de la colonisation et de l’importation d’une main d’œuvre nécessaire à son confort – composé d’Européens et d’Africains. Il est d’autre part soumis principalement à deux religions monothéistes qui se sont longtemps ouvertement combattues. Si soi-disant, l’intégration ne fonctionne pas dans ce pays, l’esprit de révolte lui y a été bien intégré par les habitants des quartiers issus de l’immigration.
Ces Français se révoltent comme tout frondeur, jacobin, juilletiste, printanier, communard, soixante-huitard l’ont fait en leur temps.
C’est une autre France qui a été reléguée dans des tours pour qu’elle ne s’enracine pas dans la profondeur du vieux pays. C’est une France jeune croupissant dans les hauteurs. Elle veut s’ancrer, redescendre de l’Olympe de béton qui lui a été assigné. Elle veut exister et crie son désarroi. Différemment, elle cherche une reconnaissance et manifeste son désir d’égalité et de considération. Elle s’inscrit violemment dans le paysage politique, mais comment faire autrement quand le peuple des révolutions ne croit pas encore en vous.
À cette révolte, il lui manque un leader, un tribun, un Catilina entraînant les révoltés.
Aucune force ne pourra alors lui résister mais ce sera un bienfait pour le pays, car le problème structurel de la cohésion sociale y trouvera une solution. Qu’on le veuille ou non, ces quartiers sont le Tiers État d’avant 1789, quelque part des révolutionnaires héritiers des Lumières. Il faut leur faire une place sur l’agora. Sinon… Ma chère Aurore, je suggérerais de reconstruire ces banlieues sous forme de petits villages où chacun aura les pieds sur la terre de son jardinet où il aura envie de s’ancrer. Qui plus est cela permettra la mixité sociale qui fait tant défaut à ce pays, car tout le monde aura envie d’y habiter. On me répondra que la place manque, mais quand l’on veut, l’on peut.
Il vaut mieux étendre l’emprise de l’habitat que celle de la colère.
Il manque encore un nom à cette révolution permise par la diffusion d’une scène de meurtre qui met fin aux artifices de la communication gouvernementale et qui utilisera en réponse des feux d’artifices contre les forces de l’ordre. La Guerre des Artifices ? La Révolution des Quartiers est un choix plus probable. Elle n’est que la répétition de celle des Banlieues de 2005. C’est la même révolte, mais le vocabulaire des journalistes a changé. Pas les origines du mal. Elle reviendra cette révolution, elle renaîtra de ses cendres encore chaudes si le remède n’est pas trouvé et si la faiblesse de la pensée politique, la considérant comme un épiphénomène, n’est pas combattue.
Ma chère Aurore, je me morfonds à penser à tous ces problèmes qui sont sans fin et dont les solutions sont d’autant moins évidentes qu’il y a autant d’avis que de charmants petits humanoïdes. Je t’enlace de mille zéphyrs célestes, de millions de boréales aurores, de trillions de photons éclectiques, mais d’une unique pensée d’amour.
Ta Gaïa