« Je vais clarifier les choses car je n’ai rien à cacher » a déclaré François Fillon lors d’une conférence de presse cet après-midi. En promettant de publier les feuilles de paie de son épouse sur internet.
François Fillon a joué son va-tout, cet après-midi, devant plus de deux cents journalistes devant lesquels il a souhaité s’expliquer sur ce que l’on a appelé le PénélopeGate, cette affaire d’emplois fictifs présumés de son épouse et de ses enfants.
Que faut-il en retenir ? Une sorte de repentance, un malentendu, mais rien de pénalement répréhensible, selon le candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle. « En travaillant avec ma femme et mes enfants, j’ai privilégié cette collaboration de confiance qui suscite aujourd’hui la défiance. C’était une erreur et je présente mes excuses aux Français… J’ai cessé il y a plus de trois ans toute collaboration avec ma famille, contrairement à beaucoup de ceux qui me font aujourd’hui la leçon. »
Le tableau des rémunérations
Visage grave, raide comme la justice derrière son pupitre François Fillon a martelé : « Oui, j’ai employé mon épouse comme collaboratrice. Elle a occupé ce poste pendant 15 ans pour un salaire moyen de 3.677 € net. Son salaire était parfaitement justifié… Elle a géré mon courrier, te nu mon agenda, m’a représenté lors de manifestations culturelles. Mon épouse a pris en charge des taches simples mais essentielles. »
Pour monter qu’il est « transparent » et « irréprochable », François Fillon annonce qu’il va publier un tableau de rémunération de son épouse sur Internet.
Ses enfants ? Oui, il les a bien rémunérés comme collaborateurs parlementaires, Marie et Charles en 2005 et 2006. « Rien n’a été dissimulé. » Tout cela était légal, insiste Fillon.
Etait-ce pour autant moral ? « Le premier courage, en politique, ses de reconnaître ses erreurs. Ce qui était acceptable hier ne l’est plus aujourd’hui.
Pas de Russe
S’agissant de sa société 2FC, François Fillon énumère la liste de ses clients : les assurances AXA, la banque Oddo, la holding Fimalac, le cabinet Ricol. Il précise : « la liste de mes clients ne compte aucune entreprise russe. Toutes les conférences données dans ce pays ont été faites à titre gratuit. »
Finalement, il reconnaît avoir mis « un peu plus de temps qu’il n’aurait fallu à comprendre les évolutions de la société » mais, il le jure : « je n’ai pas enfreint la loi ».
Par conséquent, il n’est pas question pour lui de se retirer de la course à la présidentielle car, dit-il « je suis le seul à présenter un programme de rupture. » Et si les sondages étaient mauvais ? « En aucun cas, les sondages ne pourront me faire changer d’avis. Je suis candidat à la présidentielle pour la gagner. »
A-t-il convaincu ? On le saura bien vite…
E.L.