Le gouvernement a déclenché le plan Orsan (organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles) pour faire face à cette vague inexpliquée de bronchiolite.
« La situation est très préoccupante » a reconnu François Braun, ministre de la Santé à propos de l’épidémie de bronchiolite qui touche de plus en plus de nourrissons. Les services des urgences sont débordés et les hospitalisations de plus en plus nombreuses. Au point que le ministre a dû déclencher le plan Orsan pour répartir les bébés malades. « Je ne nie aucunement les difficultés que génère cet épisode, exceptionnel par son ampleur, a ajouté François Braun, mais je ne laisserai pas dire qu’on décide de qui on laisse vivre ou mourir. Soyons très clairs, on ne trie pas les enfants à l’hôpital et nos soignants sont admirables dans leur engagement ».
Début de polémique
Un début de polémique est né lorsque plusieurs pédiatres ont tiré la sonnette d’alarme en pointant du doigt l’état calamiteux de l’hôpital incapable, selon les syndicats, de répondre à l’afflux des bébés malades. Julie Starck, pédiatre réanimatrice à l’hôpital Trousseau et porte-parole du Collectif de pédiatrie, a même déclaré sur RTL que son service était « obligé de trier nos enfants ».
Il est vrai que l’épidémie de bronchiolite est particulièrement importante et précoce.
Dans son bulletin épidémiologique bronchiolite pour la semaine 44-2022, Santé Publique France note « un nombre de passage aux urgence et d’hospitalisation très élevé, à des niveaux supérieurs aux pics épidémiques depuis plus de 10 ans. » Les hospitalisations pour bronchiolite représentent 50% des hospitalisations suite à un passage aux urgences chez les enfants de moins de deux ans. En comparaison, ce pourcentage était d’environ 40% lors des pics des saisons précédentes.
Parmi les 6 891 enfants de moins de 2 ans vus aux urgences pour bronchiolite en semaine 44/2022, 6 326 (92%) étaient âgés de moins de 1 an et 2 337 (34%) ont été hospitalisés. Parmi les 2 337 enfants hospitalisés, 2 214 (95%) étaient âgés de moins de 1 an.
Toutes les régions de France
Selon les indicateurs de surveillance de Santé Publique France, toutes les régions de France métropolitaine ainsi que la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane sont actuellement touchées par l’épidémie de bronchiolite.
Santé Publique France précise que la bronchiolite est une infection respiratoire d’origine virale (notamment virus VRS) qui se caractérise par un épisode de gêne respiratoire : toux, respiration rapide et sifflante. Il s’agit d’une maladie fréquente, et le plus souvent bénigne, qui touche les nourrissons et jeunes enfants de moins de deux ans, surtout en automne et en hiver.
Avant l’âge de deux ans, on estime que plus de 90 % des enfants auront contracté une infection due à ce virus, sans aucune conséquence dans l’immense majorité des cas.
Pour protéger les enfants et limiter la circulation du virus, les parents de nourrissons et jeunes enfants peuvent adopter des gestes barrières et des comportements simples et efficaces pour protéger leurs enfants et limiter la transmission du virus à l’origine de la bronchiolite :
- Limiter les visites au cercle des adultes très proches et non malades, pas de bisous, ni de passage de bras en bras, pas de visite de jeunes enfants avant l’âge de 3 mois ;
- Se laver les mains avant et après contact avec le bébé (notamment au moment du change, de la tétée, du biberon ou du repas) ;
- Laver régulièrement les jouets et doudous ;
- Porter soi-même un masque en cas de rhume, de toux ou de fièvre. Faire porter un masque aux visiteurs en présence du nourrisson ;
- Si le reste de la fratrie présente des symptômes d’infection virale, même modérés, les tenir à l’écart du bébé à la phase aiguë de leur infection ;
- Éviter au maximum les réunions de familles, les lieux très fréquentés et clos comme les supermarchés, les restaurants ou les transports en commun, surtout si l’enfant a moins de trois mois ;
- Aérer quotidiennement au moins 10 mn par jour le lieu de vie de l’enfant, en particulier la chambre où il dort, et éviter de fumer à l’intérieur du domicile, en particulier dans la chambre de l’enfant ;
- Éviter l’entrée en collectivité (crèches, garderies…) avant 3 mois, ne pas confier son enfant à une garde en collectivité les jours où il présente des symptômes d’infection virale.
Face à des niveaux d’hospitalisation sans précédent depuis 10 ans, engendrés par l’épidémie de bronchiolite, j’ai activé aujourd’hui le plan ORSAN. Nous renforçons les moyens de chaque région pour soutenir les soignants et assurer la prise en charge des enfants et des familles. pic.twitter.com/vYqqAIhWb0
— François Braun (@FrcsBraun) November 9, 2022
Je n’ai jamais vu autant d’enfants admis à l’hôpital avec des virus respiratoires. Mais où est donc la santé publique pour conseiller la population en matière de prévention? pic.twitter.com/vLsezsxXKP
— Dre Guylaine Larose 🩺 (@glarosemd) November 13, 2022
Le Titanic coule. j'ai envie de hurler". (sic).
Donc oui, @FrcsBraun, il s'agit bien de "tri".
Et l'épidémie de bronchiolite débordant actuellement les hôpitaux n'est que le symptôme d'un système à bout de souffle.— Anne Jouan (@JouanAnne1) November 12, 2022