L’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse prennent des mesures de protection qui inquiètent les 170.000 travailleurs frontaliers du Grand Est.
« Le virus n’a pas de passeport » a justement rappelé Emmanuel Macron dans son propos à l’adresse des Français, jeudi 12 mars 2020. Le « repli nationaliste » est par conséquent une erreur, dit-il, même si de nombreux pays ont fermé leurs frontières pour endiguer la propagation du Civid-19.
Dans les pays voisins du Grand Est, l’Allemagne, la Belgique, la Suisse et le Luxembourg (800 km de frontière) où vont travailler chaque jour quelque 170.000 frontaliers, le coronavirus chinois joue les trouble-fête.
ℹ️ Information ℹ️Contrôles à la frontière avec l’Allemagne à Roppenheim, Gambsheim, Kehl et vers Offenbourg….
Publiée par Info Trafic Bas-Rhin sur Jeudi 12 mars 2020
L’institut Robert-Koch, responsable de la lutte contre les épidémies en Allemagne, considère le Grand Est « comme zone à risque internationale du Covid-19, tout comme l’Italie, l’Iran et certaines provinces de Corée du Sud et de Chine. » La ville de Kehl a demandé à ses salariés résident en Alsace de « rester à la maison ».
Plusieurs Länder ont décidé de fermer les établissements scolaires dès lundi. Les contrôles se multiplient à la frontière avec la France, provoquant de gros bouchons. Munis de masques, les policiers allemands arrêtent les automobilistes français et leur demandent notamment s’ils ont de la fièvre.
Cafés fermés en Belgique
En Belgique, où l’on compte 369 cas avérés de coronavirus, le Conseil national de sécurité a décidé de rester « en phase 2 » qui permet « de contenir la dispersion et la multiplication du virus ». Parmi les mesures visant à protéger la population, à compter de samedi 14 mars et jusqu’au 3 avril : toutes les activités récréatives, culturelles, folkloriques privées ou publiques sont annulée, qu’elle que soit leur taille. Les discothèques, restaurants et cafés sont fermés. Les cours sont suspendus dans les écoles mais les crèches restent ouvertes. Les transports en commun continuent de fonctionner. Aucune mesure particulière n’est prise à l’égard des transfrontaliers.
Luxembourg, Suisse
Au Luxembourg, où plus de 100.000 lorrains se rendent chaque jour, des mesures de protection identiques à celles qui sont prises en France et en Allemagne sont appliquées. Pourtant aucune mesure n’est prévue pour ralentir la venue des frontaliers, malgré la présence d’un foyer dans la région française du Grand-Est. « Au total, 70% des personnes qui travaillent dans le secteur médical sont des frontaliers. Donc il faudrait aussi fermer les hôpitaux » s’est interrogé le chef du gouvernement.
Le coronavirus Helvète semble particulièrement virulent. Selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) la Suisse comptait au 12 mars 2020 quelque 1125 cas avérés et 7 décès.
La Suisse a pris des mesures fortes, à peu près identiques à celles de ses voisins. Pourtant, les frontières restent ouvertes pour les travailleurs frontaliers, mais neuf postes frontières secondaires ont été fermés. Le but n’est pas de fermer le passage, mais de mieux surveiller les allers et venues.