L’ancien footballeur doit s’expliquer sur une affaire de corruption liée à l’attribution de la Coupe du Monde au Qatar en 2022. Claude Guéant a été également convoqué.
Coup de tonnerre dans les milieux du foot et de la politique. Ce matin, l’ancien N°10 et ancien président de l’UEFA, le nancéien Michel Platini a été convoqué et placé en garde à vue dans les locaux de l’Office anti-corruption de la police judiciaire (OCLCIFF) de Nanterre selon une info de Médiapart confirmée par l’AFP et d’autres médias parisiens. Claude Guéant, ancien ministre et ancien secrétaire général de l’Elysée sous l’ère Sarkozy est lui aussi entendu dans la même affaire mais avec le statut de « suspect libre ». Sophie Dion, ex-conseillère de Nicolas Sarkozy, aurait également été placée en garde à vue.
Platini et Sarkozy
L’affaire ne date pas d’aujourd’hui. Elle remonte au 2 décembre 2010 lors de l’attribution au Qatar de l’organisation de la Coupe du Monde de foot en 2022 par la FIFA. Mais ce choix a beaucoup intrigué. Car il fait une chaleur insupportable en été dans ce pays du Golfe et il n’est pas possible d’y organiser une compétition sportive de cette ampleur en plein été. Mais les dirigeants de la FIFA ont décidé de l’organiser en hiver, contrairement à toute logique.
Depuis 2010, 16 des 24 membres de la FIFA, dont Michel Platini, ont eu, depuis, quelques soucis. Soit ils ont été radiés, soit visés par des enquêtes pour corruption. Selon plusieurs journaux étrangers, quelques membres de FIFA auraient touché des pots-de-vin pour ‘’vendre’’ leur vote en faveur du Qatar et au détriment des Etats-Unis. Le Sunday Times allait plus loin en affirmant que la FIFA aurait perçu 800 millions de dollars de l’émirat pour attribuer la Coupe au Qatar.
De son côté Sepp Blatter, ancien président de la FIFA (et lui-même impliqué dans une affaire de corruption) avait évoqué l’influence de Michel Platini et de Nicolas Sarkozy dans cette affaire.
Agapes politico-sportives
En 2015 le Parquet national financier (PNF) de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour « corruption privée, association de malfaiteurs, trafic d’influence » dans l’attribution de la Coupe au Qatar.
Les enquêteurs s’intéressent plus particulièrement à un déjeuner organisé à l’Elysée le 23 novembre 2010 auquel participaient le président de la République, Nicolas Sarkozy, Michel Platini, l’émir du Qatar Tamim Ben Hamad Al Thani mais aussi Claude Guéant et Sophie Dion.
Les policiers de l’office anti-corruption aimeraient sans doute savoir ce qui s’est dit au cours de ces agapes politico-sportives.
Info: Au terme de sa garde à vue, Michel Platini a été relâché sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.