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Nouvelles sanctions européennes contre la Russie

La présidence belge du Conseil de l’Union européenne a annoncé ce jeudi que les ambassadeurs des vingt-sept États membres de l’Union européenne (UE) ont approuvé un quatorzième paquet de sanctions  contre la Russie, en réponse à l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.

De l'eau dans le gaz entre Moscou et Washington (Ivéris)
De l’eau dans le gaz entre Moscou et Washington (Ivéris)

« Ce paquet prévoit de nouvelles mesures ciblées et renforce l’impact des sanctions existantes en resserrant les mailles du filet », a déclaré Charles Michel, président belge du Conseil de l’UE sur le réseau social X. De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a exprimé sa satisfaction sur X : « Ce paquet de mesures fortes va empêcher encore davantage la Russie d’avoir accès aux technologies. Il privera aussi la Russie de revenus supplémentaires dans le secteur de l’énergie. »

Une interdiction du transbordement de GNL pour perturber les exportations russes

En effet, parmi les nouvelles mesures adoptées figure une interdiction du transbordement de gaz naturel liquéfié (GNL) dans l’Union européenne. Cette mesure vise à interdire la logistique des exportations de gaz russe en provenance de l’Arctique.

En hiver, les exportations de gaz russe nécessitent l’utilisation de méthaniers brise-glace. Ces navires livrent le GNL dans les ports européens, tels que Zeebrugge en Belgique ou Montoir-de-Bretagne en France, avant que ce gaz ne soit acheminé par des méthaniers classiques vers le marché asiatique, en particulier la Chine.

Il est important de noter que ces nouvelles sanctions ne réduisent pas les volumes de gaz naturel fournis à l’UE, une condition jugée essentielle par certains États membres toujours très dépendants des livraisons russes.

L’effet boomerang sur l’économie européenne

On peut quand même s’interroger sur la pertinence de ces sanctions sur l’économie russe.
Comme nous l’avons écrit le 4 mai 2022, ces sanctions économiques à l’égard de la Russie sont non seulement inefficaces, mais surtout contre-productives. La mesure la plus significative et en même temps la plus préoccupante pour les pays européens concerne l’embargo contre le pétrole et le gaz. Les conséquences sont très lourdes pour tous et notamment pour la France où l’on voit notre économie s’effondrer sous nos yeux.

Les pays les plus dépendants des énergies russes, comme l’Allemagne, vont devoir aller s’approvisionner dans d’autres régions du globe pour faire tourner les usines et éviter une véritable catastrophe économique. En France, l’énergéticien Engie vient de signer un contrat de 15 ans avec l’américain NexDecade pour la livraison de 1,75 million de m3/an.

L’embargo sur le gaz et le pétrole livré par la Russie provoque une flambée des prix comme on n’en a pas connu depuis longtemps, un arrêt de certaines industries grosses consommatrices d’énergie, en Allemagne comme en France, et donc une récession économique dont on ne peut encore mesurer les effets à long terme. Ce qui paraît certain, c’est que le gaz et le pétrole seront plus rares, plus chers et donc rationnés.
L’Europe qui devait « provoquer l’effondrement de l’économie russe » (Bruno Le Maire) s’est bel et bien tiré une balle dans le pied. Et peut-être bien pire !

Chronologie des sanctions prises contre la Russie

10ème paquet de sanctions contre la Russie. Et puis ?

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