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Grégory : un secret d’église ?

Quel crédit accorder à cette inscription découverte en mai dernier sur un registre paroissial de Lépanges-sur-Vologne et que révèlent nos confrères de l’Est Républicain : « C’est bien Bernard L. qui a tué Grégory, j’étais avec lui ». Signé : Murielle Bolle.

 

Murielle Bolle en 1984 (Ina.fr)
Murielle Bolle en 1984 (Ina.fr)

L’affaire du petit Grégory a connu ce matin un nouveau coup d’accélérateur. Murielle Bolle, 48 ans, la belle-sœur de Bernard Laroche, a été interpellée à son domicile par les gendarmes et placée en garde à vue.
Agée d’une quinzaine d’années à l’époque des faits, Murielle Bolle avait alors affirmé à quatre reprises, trois fois devant les gendarmes et une fois devant le juge Lambert, qu’elle avait participé au rapt de Grégory, le 16 octobre 1984. Elle avait expliqué que Bernard Laroche était venu la chercher au collège, le jour du crime, qu’il avait enlevé le petit Grégory chez ses parents, il était redescendu en voiture, était sorti avec l’enfant et revenu seul.
Murielle Bolle s’était ensuite rétractée, expliquant qu’elle avait subi des pressions de la part des enquêteurs. C’est cependant sur la foi de son témoignage que Bernard Laroche a été inculpé (comme on disait à l’époque) et écroué en novembre 1984. Il a été remis en liberté quatre mois plus tard par le juge Lambert. Des expertises graphologiques ont démontré qu’il n’était pas le fameux corbeau que la justice recherchait.
Pourtant, la mise hors de cause du principal suspect de l’assassinat de l’enfant, n’a pas convaincu Jean-Marie Villemin, le père de Grégory qui a tué Laroche d’un coup de fusil, le 29 mars 1985.

Un complot familial

Le petit Grégory Villemin (capture CreepyNews)
Le petit Grégory Villemin (capture CreepyNews)

L’enquête, relancée 32 ans après par le parquet général de Dijon, s’est recentrée sur l’idée d’un « complot familial » comme l’a expliqué le procureur général de Dijon, Jean-Jacques Bosc au cours d’une conférence de presse.
En effet, les époux Marcel et Jacqueline Jacob, oncle et tante de Jean-Marie Villemin ont été mis en examen, début juin 2017, pour « enlèvement et séquestration suivis de mort ». On savait que d’autres arrestations allaient suivre.
Le 14 juin, l’ADN de Murielle Bolle a été une nouvelle fois prélevé et confié à un laboratoire très connu de Bordeaux. Car il s’agissait de le comparer avec l’un des six ADN trouvés dans le registre paroissial de l’église de Lépanges-sur-Vologne.

Un secret d’église

Portrait robot du suspect
Portrait robot du suspect

De quoi s’agit-il ? En mai dernier, comme le révèle l’Est Républicain dans sa version numérique d’aujourd’hui, une dame venue enseigner le catéchisme aux enfants, découvre une étrange inscription dans le petit cahier où les paroissiens expriment leurs doléances. Elle lit ces quelques mots étranges : « C’est bien Bernard L. qui a tué Grégory, j’étais avec lui. Signé Murielle Bolle. »
La dame-catéchisme fait part de sa découverte à l’ancien maire de la commune qui, à son tour, alerte les gendarmes. La présidente de la chambre de l’instruction de Dijon qui instruit l’affaire demande des analyses génétiques. Sur la page, un mélange de six ADN dont celui de Murielle Bolle, recueilli par la justice en 2009. Voilà pourquoi les gendarmes décident de prélever l’ADN de la suspecte, le 14 juin dernier, le jour où les époux Jacob sont placés en garde à vue. Une autre expertise est alors effectuée. Et patatras ! les résultats sont différents : Ce n’est pas l’ADN de Murielle Bolle qui est sur le registre paroissial !
C’est à n’y rien comprendre. Comment la science peut-elle se tromper à ce point ? Et qui a écrit ces mots accusateurs ? Dans quel but ?
Les enquêteurs voudraient des réponses à ces questions. Ils comptent sur Murielle Bolle pour les aider.

Marcel GAY

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