L’association alsacienne BonSens.org demande au Conseil Constitutionnel d’annuler les résultats du scrutin du 24 avril 2022. À l’origine, le score de Marine Le Pen revu à la baisse en direct sur France 2. Explications.
Tout s’est joué pendant la soirée électorale du 24 avril 2022. France 2 annonce le score des deux candidats en direct au fur et à mesure qu’ils arrivent. Le journaliste Jean-Baptiste Marteau annonce : « On est connectés en direct avec le ministère de l’Intérieur. Dès qu’un bureau de vote est validé, il apparaît là, et vous voyez le nombre de voix par candidats. »
Un premier résultat provisoire apparaît : « Emmanuel Macron : 13.697 236, Marine Le Pen : 13.899.494 ». La candidate du Rassemblement national fait la course en tête avec 202.258 voix d’avance.
Bug informatique ou fraude ?
Quelques instants plus tard, à 21 h 20 min et 51 secondes exactement, l’écran de France 2 affiche toujours un écart important en faveur de Marine Le Pen : Emmanuel Macron : 14.214.825 et Marine Le Pen : 14.432.396. « Pourtant, à la fin du dépouillement, à 3 h 30 du matin, le 25 avril 2022, le ministère de l’Intérieur annoncera les résultats suivants :
• Nombre total de votes exprimés 32 077 401
• Votes pour Emmanuel Macron : 18 779 641
• Votes pour Marine Le Pen : 13 297 760
« Comment se fait-il que Madame Marine Le Pen ait dépassé Monsieur Emmanuel Macron avec 13.899.494 voix en début de soirée le 24 avril, qu’à 21 h 15 elle le dépassait toujours avec 14.432.396 voix, mais que le ministère de l’Intérieur ne lui a attribué que 13.297.760 voix à 3 h 30 du matin » demande l’avocate de l’association Me Diane Protat dans sa requête au Conseil constitutionnel ?
« Une erreur informatique »
La vidéo de cette séquence sur France 2 a enflammé les réseaux sociaux, dès le lendemain. C’est le journal Le Monde qui donne l’explication : « Concernant les 14 millions de voix attribuées à la candidate d’extrême droite en direct, France Télévisions admet qu’il s’agit d’une erreur informatique dans le traitement des chiffres fournis par le ministère de l’Intérieur. ‘’Il s’agit d’un bug purement technique, on a affiché de mauvais chiffres », assume la chaîne, contactée par Le Monde, en toute transparence. Pour cette élection présidentielle, France Télévisions a voulu innover en permettant aux téléspectateurs de visualiser en temps réel la répartition des votes en France, grâce à un système de remontées de données issues du ministère de l’Intérieur, qui est chargé de l’organisation des élections politiques et du décompte des votes. »
Explications contestées
L’association BonSens.org met en doute ces explications. « Il s’agirait d’une erreur informatique dans le traitement des chiffres fournis par le ministère de l’Intérieur… s’il y a une liaison en direct entre France 2 et le ministère de l’Intérieur, pourquoi retraiter les chiffres avant de les afficher ? Ce qui du reste est incompatible avec une émission en direct… »
Le Monde précise encore que France Télévisions a fait appel à un prestataire chargé d’établir « la liaison directe avec le ministère sans aucune intervention humaine entre la réception des données et l’affichage » mais que, « lors de la réception de votes de plusieurs communes, l’ordinateur a additionné deux fois certaines communes, au lieu de les corriger et les actualiser correctement ».
L’avocate de BonSens.org s’étonne : « Si la liaison est directe sans aucune intervention humaine entre la réception des données et l’affichage, que vient faire ici un ordinateur qui additionnerait deux fois les votes de certaines communes pour ‘’les corriger et les actualiser’’ ? Là encore, pourquoi corriger ou actualiser des résultats adressés en direct par le ministère de l’intérieur qui sont adressées à une chaîne du service public ? »
Alerte au premier tour
L’association BonSens.org considère « qu’il s’agit d’une vaste fraude à qui doit conduire à l’annulation des résultats du second tour des élections présidentielles, car elle a vicié le déroulement général des opérations électorales et porté atteinte au fonctionnement normal des pouvoirs publics. »
Elle rappelle aussi qu’elle a déjà alerté l’OSCE-ODIHR (organisation pour la sécurité des élections) le 19 avril 2022 à la suite de « diverses potentielles irrégularités relevées lors du premier tour ».
Affaire à suivre…