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Joséphine Baker, lumière Noire

Une table ronde est organisée autour du parcours de Joséphine Baker, de sa présence artistique à son parcours de résistante et de militante antiraciste mardi 16 novembre au musée de l’histoire de l’immigration à Paris. Une rencontre animée par Doan Bui, journaliste et Pascal Blanchard, historien, cofondateur du groupe de recherche Achac.

Joséphine Baker, Photo studio Harcourt © D.R.
Joséphine Baker, Photo studio Harcourt © D.R.

Des Années folles autour de La Revue nègre (1925) à la marche pour les droits civiques sur Washington (1963), en passant par son engagement dans la Résistance, le parcours hors normes de Joséphine Baker, chanteuse, danseuse et comédienne, lui vaut la reconnaissance de la nation française. L’entrée prochaine au Panthéon (le 30 novembre) de celle qui chantait « Mon pays et Paris » invite à revenir sur les racines du succès populaire de cette personnalité passée maîtresse dans l’art de déjouer et de jouer (avec) les clichés.

L’émancipation de personnes racisées

Comment appréhender son histoire ? En quoi représente-t-elle un modèle pour notre époque ? Ses engagements résonnent-ils avec les aspirations de la jeunesse d’aujourd’hui ? Quelles lumières projette cette icône célébrée sur les trajectoires d’émancipation de personnes racisées ? Comment sa présence artistique a-t-elle maquée les imaginaires et questionne sur les regards exotique et colonial ? Et si la panthéonisation de Joséphine Baker révélait à contre-jour la ligne de couleur qui traverse les représentations des Noirs en/de France ?

Lisette Malidor remplaçante de Zizi Jeammaire

Lisette Malidor, danseuse, chanteuse, meneuse de revue et actrice. Lisette Malidor quitte la Martinique pour la région parisienne à l’âge de 14 ans pour travailler dans une famille française. En 1970, vendeuse de programmes de théâtre, elle est repérée par le chorégraphe Roland Petit qui dirigeait le Casino de Paris à cette époque. Elle intègre le spectacle comme mannequin nue – en costume d’Yves Saint-Laurent et sur les musiques de Serge Gainsbourg dans la première revue de Roland Petit. Le rôle de meneuse de la revue Zizi je t’aime ! lui est confié en 1973, remplaçante de Zizi Jeammaire. La célébrité est immédiate et les journaux la comparent à une « nouvelle Joséphine Baker ». Elle lui rendra d’ailleurs hommage en 2010-2011, avec un spectacle musical de sa conception Joséphine Barker présenté sur le Queen Mary. Lisette Malidor poursuit alors sa carrière de meneuse de revue au Moulin rouge (1976 à 1979) et aux Folies Bergère (1983 à 1985).

Brian Scott Bagley, chorégraphe et danseur

À partir de sa carrière de danseuse, elle a une carrière d’actrice au cinéma, au théâtre et à l’opéra. Elle a participé à une dizaine de films, notamment La Truite de Joseph Losey, Ronde de nuit de JC Missiaen ou avec Peter Greenaway et Mon frère en 2018 de Julien Abraham. Elle s’est aussi tournée vers le théâtre, en collaborant avec le Théâtre noir dans les années 80, interprétant des classiques de la littérature noire comme avec Ourika de Claire de Duras, mis en scène par Philippe Adrien en 2011.

Brian Scott Bagley, chorégraphe, danseur de cabaret, de comédie musicale, professeur de théâtre, chanteur, ancien directeur artistique du Parc de Josephine Baker, premier meneur de revue noir du Crazy Horse de Paris.

Sylvie Chalaye, spécialiste des théâtres d’Afrique et des diasporas, anthropologue des représentations coloniales et historienne des arts du spectacle, est professeure à l’Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris III) où elle enseigne les dramaturgies afro-caribéennes et dirige l’Institut d’Études Théâtrales.

Rokhaya Diallo, journaliste, autrice, réalisatrice. Chercheuse en résidence à l’université de Georgetown (Washington). Cofondatrice de l’association Les Indivisibles, Rokhaya Diallo est l’auteure de plusieurs livres et documentaires engagés dans la lutte contre le racisme.

Olivier Sultan, artiste, galeriste, critique et photographe, a fondé en 2017 la galerie Art-Z (Paris), consacrée à l’art africain contemporain. Il est également le fondateur, au début des années 2000, du Musée des arts derniers.

Amanda Beauville, étudiante à Kourtrajmé. Cette jeune étudiante a intégré cette école de cinéma en présentant une chanson consacrée à Joséphine Baker.

INFORMATIONS PRATIQUES & RÉSERVATION

Musée national de l’histoire de l’immigration
293, avenue Daumesnil – 75012 Paris

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