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Des conséquences financières du premier confinement

Un quart des personnes âgées de 15 ans ou plus considèrent que la situation financière de leur ménage s’est dégradée au cours du confinement du printemps 2020. Les départements où il y a le plus d’actifs sont les plus affectés (Insee).

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Les habitants d’Île-de-France, du pourtour méditerranéen, des Alpes, de Guadeloupe ou de l’Aisne, déclarent plus souvent une situation financière dégradée. D’une part, les personnes les plus modestes sont plus présentes dans ces départements, et elles ont été les plus touchées par la crise, et d’autre part, le tissu productif local est davantage tourné vers des activités à l’arrêt pendant le confinement, le tourisme notamment.
Les personnes déclarent plus souvent être passées par le chômage partiel ou technique entre le début du confinement et le mois de mai dans les départements ayant souffert de l’arrêt brutal du tourisme, tandis que le télétravail est plus fréquent en Île-de-France et dans les grandes métropoles.
À l’inverse, les habitants des départements du Centre et de l’Ouest du pays ressentent moins souvent une dégradation de leur situation financière du fait de la proportion importante des retraités, peu affectés par les répercussions économiques du confinement.

Seine-Saint-Denis: un tiers des habitants déclare une dégradation de leur situation financière

La situation financière se dégrade plus souvent dans certains départements de l’Île-de-France, du Sud-Est, des Hauts-de-France mais aussi des Antilles. Cela concerne plus de 26 % des habitants en Haute-Corse, Guadeloupe, Val-de-Marne, Seine-et-Marne, Alpes-Maritimes et Bouches-du-Rhône, contre 23 % en moyenne nationale. En Seine-Saint-Denis, 34 % de la population subit une situation financière dégradée, soit la proportion la plus élevée de France.
À l’inverse, la situation financière des personnes vivant en Bretagne, dans les Pays-de-la-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté mais aussi en Nouvelle-Aquitaine et dans les départements auvergnats, s’est moins fréquemment dégradée (moins de 22 %). Dans les départements comme les Deux-Sèvres, l’Aveyron ou l’Ille-et-Vilaine, moins de 18 % des habitants sont concernés. L’Orne et le Finistère sont les départements où la situation financière des personnes s’est le moins souvent dégradée (au plus 17 %).
Dans les départements d’outre-mer concernés par l’enquête, les résultats sont contrastés.

Les départements avec plus de retraités relativement épargnés

Les retraités ont été davantage épargnés par les conséquences financières du confinement puisque leurs pensions de retraites n’ont pas été impactées. Seuls 6 % des retraités déclarent que la situation financière de leur ménage s’est dégradée avec le premier confinement. Si les causes n’en sont pas connues, le revenu du conjoint pourrait avoir baissé, par exemple s’il était encore en activité. Les retraités, qui représentent 27 % des habitants de 15 ans ou plus du pays, sont inégalement répartis sur le territoire : dans la Creuse ou la Nièvre, ils représentent plus de 37 % de la population alors qu’ils ne dépassent pas le quart des habitants en Île-de-France, dans le Rhône ou en Haute-
Garonne.
Dans les départements où la part des retraités est plus élevée, la situation financière des habitants s’est en général moins souvent dégradée qu’en moyenne nationale. Ainsi dans l’Orne, les Hautes-Pyrénées, les Côtes-d’Armor ou l’Aveyron où il y a beaucoup de retraités (plus de 34 % de la population), moins de 18 % des personnes déclarent avoir subi une dégradation de leur situation financière.

Les personnes qui étaient déjà les plus pauvres ont plus durement subi la crise

Les différences entre départements quant à la dégradation de la situation financière de leurs habitants peuvent s’expliquer par la part des personnes ayant un faible niveau de vie, et plus précisément inférieur au 1er décile. C’est le cas pour l’Aude, la Seine-Saint-Denis et, dans une
moindre mesure, la Haute-Corse. En effet, la situation financière se dégrade d’autant plus que le niveau de vie était faible avant le confinement. Ainsi, parmi les 10 % de ménages les plus modestes (ceux dont le niveau de vie est inférieur au 1er décile), 35 % ont perçu une dégradation de leur situation financière lors du premier confinement. Hors retraités, la situation financière se dégrade également d’autant
plus que le niveau de vie était faible.

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