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Université de Lorraine : une étude sur l’enseignement à distance

Trois questions de Factuel, à Yves Granjon, directeur de l’EEIGM sur les premières données de l’étude sur « La perception de l’enseignement à distance par les étudiants en situation de confinement ».

 Yves Granjon, professeur à l’université de Lorraine, CNRS, CRAN, Directeur de l’École Européenne d’Ingénieurs en Génie des Matériaux
Yves Granjon, professeur à l’Université de Lorraine

Yves Grangeons, prof à l’université de Lorraine et chercheur au CRAN (CNRS/Université de Lorraine), Directeur de l’École Européenne d’Ingénieurs en Génie des Matériaux (EEIGM) aborde l’étude qu’il a menée sur la perception de l’enseignement à distance par les étudiants de l’Université de Lorraine en situation de confinement et à laquelle plus de 7000 d’entre eux ont répondu.

En quoi consiste cette étude ?

L’étude, qui a été menée en novembre et décembre 2020, a consisté à recueillir le sentiment des étudiants et étudiantes de l’établissement sur l’enseignement à distance qui leur a été imposé depuis mars 2020. C’est un questionnaire d’une quarantaine de questions qui leur a été diffusé par l’intermédiaire de leurs directeurs ou directrices que je remercie ici pour avoir permis de disposer d’une masse de données très significative, tous secteurs confondus. Parmi les sujets abordés : aspects positifs et négatifs de l’enseignement à distance, avis sur les outils qui se sont substitués au présentiel, que ce soit en cours, en TD et même en TP, position vis-à-vis des évaluations à distance, mesure de la fracture numérique au sein de l’établissement, notamment.

Pour quelle raison avoir lancé cette étude ?

Au départ, je souhaitais, en tant que directeur de composante, disposer d’informations sur la perception que pouvaient avoir mes élèves sur l’enseignement dispensé à distance pendant le confinement, étant entendu que cet enseignement fut surtout mis en place comme une transposition pure et simple d’un enseignement classique. C’est important de souligner cela. En discutant de ce projet avec des collègues directrices et directeurs, je me suis dit qu’il serait sans doute intéressant d’élargir la cible en adressant ce questionnaire aux étudiants et étudiantes de tous les secteurs de l’université.

Quel est votre ressenti sur les réponses des étudiants ?

J’ai d’abord fait le constat qu’il existait assez peu de divergence dans les réponses selon les différents secteurs disciplinaires, selon le genre ou le niveau d’études des répondants ou encore selon leur type de logement (seul, domicile parental, colocation). Je me suis ensuite rendu compte qu’à part le gain de temps dans les transports, peu d’étudiants trouvaient des vertus à ce mode de formation imposé. En revanche, parmi les aspects négatifs, on retrouve chez plus de la moitié d’entre eux la perte de motivation, le sentiment d’isolement, le sentiment d’une pédagogie dégradée ou des difficultés de concentration. Un autre point intéressant concerne la préférence des étudiants pour tout ce qui peut être considéré comme des interactions en temps réel, que ce soit en cours ou en TD. Même virtuel et au travers d’un écran, le contact avec l’enseignant est irremplaçable.

Concernant les examens à distance, l’étude met également au jour des résultats très intéressants qui montrent que de telles évaluations sont loin d’être plébiscitées. Autre point de vigilance : près d’un étudiant sur 5 déclare ne pas disposer d’une connexion internet de bonne qualité. Mais s’il ne fallait retenir qu’un chiffre, c’est la part des étudiants et étudiantes qui considèrent l’expérience comme positive : seulement un tiers. La souffrance qu’ils ont subie pendant le confinement est bien une réalité.

Les résultats détaillés de cette enquête sont disponibles dans le dernier numéro de la revue « Distances et Médiations des Savoirs » dans un article intitulé : La perception de l’enseignement à distance par les étudiants en situation de confinement : premières données.

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