La question est posée par l’Association des Chambres de Commerce et d’Industrie Métropolitaines (CCIM) qui se refuse à admettre le drame économique et humain qui se joue sous nos yeux.
La crise sanitaire paralyse notre pays et chaque jour de nouvelles vies humaines sont en jeu. S’il est essentiel de se coordonner autour d’un plan d’action national, l’Association des Chambres de Commerce et d’Industrie Métropolitaines (ACCIM) tire la sonnette d’alarme à propos du drame économique qui est en train de se jouer dans les secteurs du commerce et de la restauration. Un drame économique, généralement doublé d’un drame humain, pour ces dirigeants d’entreprises dont l’activité professionnelle représente l’engagement de toute une vie et bien souvent la seule ressource pour leur famille.
Une forme de discrimination
Nous sommes dans l’urgence. L’urgence de permettre à nos commerçants de retravailler pour éviter que près de la moitié d’entre eux ne mettent la clé sous la porte et pour sauver leurs emplois et ceux de leurs salariés. Ces commerçants ont acquis leurs stocks il y a des mois en vue des périodes de fin d’année. Aujourd’hui nous sommes sur le point de leur appliquer une double peine dont ils ne se relèveront pas : pas de ventes – donc pas de chiffre d’affaires – et l’impossibilité de récupérer leur mise en écoulant leur stock. Les produits saisonniers dans le secteur de la mode, les articles de fêtes, la gastronomie… seront durement touchés.
Il y a une forme de discrimination qui n’est pas acceptable dans les dispositifs de lutte contre la pandémie dans notre pays. Certaines activités sont astreintes à des mesures plus restrictives que d’autres, comme les commerces et les restaurants qui font l’objet d’une fermeture pure et simple. L’objectif de toutes les mesures sanitaires est bien d’éviter la circulation du virus. Or il n’est pas démontré, semble-t-il, que les commerces sont des lieux où le virus se transmet davantage que dans les transports en commun ou dans les établissements d’enseignement, par exemple.
Plate-forme de vente en ligne
La formule de la vente en click & collect ne constitue pas une solution alternative satisfaisante à court terme pour nos commerçants. Elle ne s’improvise pas : il faut d’abord disposer d’une plate-forme de vente en ligne, sélectionner des produits adaptés à ce type de vente et ensuite communiquer massivement auprès des consommateurs. Il n’y a pas de réelles perspectives de chiffre d’affaires avant plusieurs semaines. Aujourd’hui les commerces qui sont en avance de phase, peinent à réaliser 10 à 30 % de leur chiffre d’affaires en click & collect.
Sur le plan sanitaire nos commerçants se sont pourtant bien organisés, en réalisant des investissements pour accueillir leurs clients en toute sécurité, notamment dans les petits commerces qui gèrent des flux de clients peux nombreux.
Pour toutes ces raisons, l’ACCIM demande instamment au gouvernement :
• de rouvrir les commerces au plus vite, avec un protocole sanitaire strict : limitation du nombre de personnes au m², respect des gestes barrières, engagement du commerçant sur la régulation des flux…
• d’autoriser le plus rapidement possible une ouverture sur RDV – très rapide à mettre en place et tout à fait respectueuse des impératifs sanitaires – qui pourra constituer une première étape de la reprise, en attendant le retour à une activité quasi normale dans les prochains jours.
A l’approche des fêtes de Noël, tout report de la réouverture des commerces serait contreproductif car il contribuerait à concentrer les flux d’achats et donc des flux de consommateurs dans nos villes à la reprise de l’activité.
La réouverture des commerces est un acte de première nécessité pour nos commerçants, pour nos villes et pour notre économie.
« Monsieur le premier ministre, l’heure est grave, nos commerces de proximité ne se relèveront pas. Autorisez les commerçants à exercer leur métier sans tarder ! » alerte et demande JeanLuc CHAUVIN, Président de l’ACCIM au nom de l’ensemble des Présidents des CCI métropolitaines.