L’INSEE constate 215 200 destructions nettes d’emplois au deuxième trimestre 2020 dont 158 200 dans le privé et 57 100 dans le public.
Entre fin mars et fin juin 2020, l’emploi salarié chute de 0,9 %, soit 215 200 destructions nettes d’emplois après −2,0 % (−499 700 emplois) au trimestre précédent. Il retrouve ainsi fin juin 2020 un niveau comparable à celui de fin mars 2017. La baisse concerne à la fois le secteur privé (158 200 destructions nettes soit −0,8 %) et la fonction publique qui perd 57 100 emplois (soit −1,0 %). Au trimestre précédent, la baisse concernait quasi exclusivement le secteur privé. Sur un an, l’emploi salarié chute de 572 900 (soit −2,3 %) : −513 800 dans le privé et −59 100 dans la fonction publique.
L’emploi intérimaire rebondit
L’intérim rebondit au deuxième trimestre 2020 : +23,0 % soit +108 100 emplois. Dans cette publication, les intérimaires sont comptabilisés au sein des services marchands, quel que soit le secteur de l’entreprise où ils effectuent leur mission (industrie, construction, services marchands ou non marchands).
Sur le champ des « secteurs marchands non agricoles » (industrie, construction et tertiaire marchand), l’emploi salarié est mesuré en série longue trimestrielle depuis fin 1970. Au deuxième trimestre 2020, il chute de 0,8 % sur ce champ après −2,8 % au trimestre précédent, soit −3,6 % sur le semestre. Il s’agit de la plus forte baisse semestrielle enregistrée sur cette série. À titre de comparaison, au cœur de la crise économique de 2008/2009, l’emploi salarié marchand non agricole avait baissé de 1,7 % entre septembre 2008 et mars 2009.
L’emploi intérimaire rebondit : +23,0 % après une baisse historique au trimestre précédent (−40,4 %)
Hors intérim, l’emploi baisse dans tous les secteurs, seule la construction se stabilise.
L’emploi industriel recule
Au deuxième trimestre 2020, l’emploi industriel hors intérim recule de 0,9 % (−28 400 emplois) après −0,3 % au trimestre précédent (soit −10 400 emplois). Sur un an, l’emploi baisse de 1,2 % dans ce secteur, soit 37 300 destructions nettes d’emplois.
Dans la construction, l’emploi salarié hors intérim se stabilise : 0,0 % après −0,2 % au trimestre précédent (−3 400 emplois). Sur un an, l’emploi demeure plus élevé qu’un an auparavant : +1,4 % soit +19 100 emplois.
Dans les services marchands, l’emploi salarié baisse de 0,9 % soit 110 600 destructions nettes, après une chute de 3,7 % au trimestre précédent (−466 500) qui était largement le fait de l’intérim. Hors intérim, l’emploi dans les services marchands se contracte de nouveau fortement : −1,9 % soit −218 700 emplois, après −1,3 % au trimestre précédent (−147 900 emplois).
L’emploi dans les services non marchands baisse davantage qu’au trimestre précédent
L’emploi salarié dans les services principalement non marchands chute de 0,9 % au deuxième trimestre 2020, soit 71 800 destructions d’emploi, après une baisse modérée (−0,2 %) au trimestre précédent. Il retrouve son plus bas niveau depuis le troisième trimestre 2014. Cette baisse provient principalement de l’emploi public, qui chute de 1,0 % (−57 100) après une quasi-stabilité au premier trimestre (−0,1 %) : dans la fonction publique aussi, la crise sanitaire a limité le renouvellement de contrats à durée limitée (contractuels, vacataires, etc.).