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StopCovid : une atteinte aux libertés publiques?

C’est ce que soutient le Conseil de l’ordre des avocats qui demande à ses adhérents de ne pas télécharger l’appli mobile du gouvernement.

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Dans un article intitulé « comment ça marche » nous avons annoncé le 2 juin dernier la création d’une appli mobile intitulée « StopCovid » destinée à se protéger et à protéger les autres de l’épidémie de coronavirus. Créée à l’initiative du gouvernement dans le cadre du déconfinement, cette appli a reçu l’approbation de l’Assemblée nationale et du Sénat après avoir reçu le feu vert de la CNIL.
Le principe, tel qu’annoncé par les autorités, est tout simple. Il s’agit de  » prévenir les personnes qui ont été à proximité d’une personne testée positive, afin que celles-ci puissent être prises en charge le plus tôt possible, le tout sans jamais sacrifier nos libertés individuelles. »

Développée bénévolement

StopCovid a été développée bénévolement par plus de 130 chercheurs et contributeurs réunis au sein d’une équipe-projet pilotée par l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) aux côtés d’une trentaine d’entreprises et organismes d’Etat.
Pourtant, le coût de fonctionnement est de l’ordre de 200 à 300.000 euros par mois si l’on en croit le secrétaire d’État au Numérique, Cédric O.
C’est beaucoup. Mais l’appli est-elle efficace? On sait que près de 1,5 million de citoyens ont téléchargé l’appli depuis le 2 juin. Or, l’efficacité du dispositif dépend du nombre d’utilisateurs. Ceux-ci sont alertés lorsque les smartphones de deux personnes se sont croisés à moins d’un mètre pendant plus de quinze minutes. Pour l’instant, le ministère de la Santé ne dispose d’aucun chiffre précis sur le nombre de traçage de cas contacts.

Banalisation de la surveillance

En revanche, de nombreux professionnels ou associations mettent en garde contre une possible atteinte aux droits et libertés fondamentales. C’est le cas en particulier du Conseil de l’Ordre des Avocats de Paris. Dans sa séance du 26 mai 2020, le conseil d’Ordre des avocat relève des « risques réels de fuite de données médicales et professionnelles ». Il souligne  » la question « d’accoutumance » au traçage, relevée par la CNIL dans son avis, et dénonce un risque de banalisation des technologies de surveillance comme la reconnaissance faciale et son acceptation. »
Le Conseil de l’Ordre du barreau de Paris:

  • alerte sur les risques d’atteinte aux droits et libertés fondamentaux pour tout utilisateur de l’application « StopCovid », partage à ce titre les inquiétudes de la CNCDH dans son avis du 28 avril 2020, réitérées le 26 mai ;
  • invite les confrères à ne pas installer cette application et à limiter l’usage de la fonction Bluetooth aux seules applications professionnelles présentant des niveaux de sécurité satisfaisante ;
  • appelle, enfin, les confrères à la plus grande vigilance sur l’utilisation de cette application sur leurs smartphones personnels. »
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