Le fonds d’investissement luxembourgeois LSK, présidé en 2013 et 2014 par l’ancien patron du FMI aurait aidé de riches clients à créer des sociétés offshore et à frauder le fisc via le cabinet panaméen Mossack Fonseca.
Le scandale des Panama Papers n’en finit pas de faire des vagues dans tous les pays au gré des révélations habilement distillées par les journaux. Aujourd’hui, on apprend que l’ancien patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, pourrait avoir une casserole de plus accrochée à ses basques.
Selon le journal Le Monde qui donne l’info, Assya Asset Management Luxembourg (AAML) une filiale du fonds d’investissement luxembourgeois LSK, présidée d’octobre 2013 à octobre 2014 par l’ancien patron du FMI, aurait créé et administré 31 sociétés offshore. Enregistrées aux Seychelles, aux Iles Vierges britanniques, au Panama et à Hong-Kong, elles auraient toutes servi à ouvrir des comptes occultes dans les paradis fiscaux. Grâce à quoi l’identité réelle des ayant-droits, c’est-à-dire des titulaires des comptes, restait inconnue des services fiscaux.
« De riches particuliers »
Parmi les bénéficiaires de ces opérations illicites, le quotidien du soir cite « de riches particuliers français, des producteurs audiovisuels asiatiques, un important groupe d’aménagement parisien qui se développe en Asie… ».
Les activités d’AAML n’ont pas commencé avec l’arrivée de DSK à la tête de la société en 2013. Depuis six ans déjà elle travaillait avec le cabinet panaméen Mossack Fonseca. Depuis 2007 exactement même si, à l’époque, elle s’appelait encore MZ Finance. Le « M » représentant Jean-Christophe Montant et le « Z » Fabien Zuili, co-fondateurs français de la société.
Des plaintes
Avec l’arrivée de Dominique Strauss-Kahn, en octobre 2013, les malversations se sont poursuivies, souligne Le Monde. DSK prend alors la présidence du groupe Anatevka qu’il rebaptise aussitôt « Leyne, Strauss-Kahn and Partners, Compagnie Financière » (LSK) pour développer un pôle banque d’affaires internationale. Le groupe a été créé par Thierry Leyne, en 1994 et s’est spécialisé dans les services financiers. Avec l’arrivée de l’ex-patron du Fonds Monétaire International, LSK élargit son champ d’activité et regroupe le conseil aux Etats, aux sociétés, aux entrepreneurs qui souhaitent se développer à l’international ou restructurer leur dette.
Mais les affaires vont tourner au vinaigre. En octobre 2014, Thierry Leyne se suicide à Tel Aviv. Quelques jours plus tôt DSK a quitté la présidence de la société. Depuis le 7 mai, LSK est en état de cessation de paiements. En novembre elle est en faillite. Des plaintes affluent : escroquerie en bande organisée, abus de biens sociaux, abus de confiance… Une enquête préliminaire est ouverte par le parquet de Paris en juillet 2014 puis une information judiciaire confiée à trois juges, le 24 mars 2016.
L’entourage de Dominique Strauss-Kahn assure qu’il n’était pas au courant de cette activité de domiciliation offshore de LSK.
Mais peut-on le croire ?
M.G.