Le chercheur Jean-Marc Sabatier alerte sur la généralisation des vaccins à ARN messager dans l’élevage animal qui présente des risques réels pour la santé animale et la consommation humaine.

Dans une interview du média belge Kairos Jean-Marc Sabatier, docteur en biologie cellulaire, microbiologie, HDR en biochimie, alerte sur les dangers potentiels liés au développement croissant des vaccins à ARN messager auto-amplifiants chez les animaux d’élevage destinés à la consommation humaine, ainsi que pour les animaux domestiques.
Un nouveau type de vaccin ARNm aux conséquences incertaines
Les vaccins à ARN messager auto-amplifiants sont censés représenter une évolution technologique des vaccins à ARN messager conventionnels. Selon J.-M. Sabatier, cette nouvelle génération de vaccins contient « un ARN messager qui va coder à la fois pour l’antigène […] mais aussi pour un complexe réplicase », un ensemble enzymatique provenant généralement d’un alphavirus. Ce complexe permet à l’ARNm auto-amplifiant de se répliquer automatiquement dans l’organisme, produisant ainsi en continu l’antigène vaccinal sur une période prolongée.
En France, environ 62 millions de canards sont »vaccinés » contre la grippe aviaire H5N8, dont plusieurs millions avec un vaccin à ARNm auto-amplifiant. Des vaccins similaires sont développés pour les porcs, les bovins, les ovins et la volaille. Actuellement, au moins 33 candidats vaccins à ARNm auto amplifiants sont en cours développement dans le monde.

Des inquiétudes pour la chaîne alimentaire
Le chercheur s’inquiète particulièrement de la possibilité que ces ARN messagers puissent résister à la cuisson et à la digestion, notamment dans les viandes cuites à basse température comme le magret de canard rosé. « Les ARN messagers, normalement thermosensibles, peuvent résister à la cuisson », explique-t-il, précisant que certains ARNm peuvent rester stables jusqu’à « 100°C pendant 10 minutes ou 80°C durant 65 heures ».
De plus, les adjuvants comme le squalène et les nanoparticules d’oxyde ferrique utilisés dans ces vaccins pourraient protéger l’ARN messager de la dégradation par les acides gastriques lors de la digestion. Avant même d’atteindre l’estomac, la viande est au contact des muqueuses buccales et de l’œsophage, conduisant à une contamination potentielle.
Une généralisation inquiétante
Jean-Marc Sabatier révèle qu’au-delà de l’utilisation chez les animaux d’élevage, cette technologie est déjà commercialisée pour les animaux de compagnie aux États-Unis (vaccin Nobivac). Des vaccins à ARN messager auto amplifiants contre la leucose féline et la grippe canine ont reçu une autorisation en juin 2024.
Plus préoccupant encore, selon le chercheur, « ils comptent à l’horizon 2030 remplacer les 500 vaccins actuels par des vaccins à ARN messager » tant en médecine humaine (environ 120 vaccins) qu’en médecine vétérinaire.
Enfin, Jean-Marc Sabatier affirme que certains labos travaillent sur le développement de vaccins à ARNm dans les plantes. À terme, les humains pourraient être ‘’vaccinés’’ tout simplement en consommant non seulement de la viande, mais aussi du riz, de la laitue ou des épinards.

Des alternatives limitées
Face à cette situation, le chercheur évoque la possibilité théorique d’utiliser des ARN interférents comme « antidote » pour bloquer l’activité des ARN messagers. Tout en soulignant que cette technologie reste expérimentale. Toutefois, en l’absence de réglementation claire sur l’étiquetage des produits issus d’animaux vaccinés par cette technologie, il est recommandé de privilégier les circuits courts et les producteurs locaux dont on connaît les pratiques.
« Cela pose vraiment un problème d’alimentation parce qu’on n’est sûr de rien », conclut-il, appelant à une prise de conscience collective face à ce qu’il considère comme un danger potentiel pour la santé publique. « Il est temps de prendre conscience des dangers associés à l’utilisation de vaccins à ARNm, notamment auto-amplifiants, les plus dangereux, » conclut Jean-Marc Sabatier.