France
Partager
S'abonner
Ajoutez IDJ à vos Favoris Google News

Retraites : 49.3 et motion de censure !

Gros chahut à l’Assemblée. La Première ministre conspuée engage la responsabilité de son gouvernement. Si la motion de censure est votée, le gouvernement sera renversé. La mobilisation syndicale continue. La révolte gronde.

Elisabeth Borne à l'Assemblée (capture BFMTV)
Elisabeth Borne à l’Assemblée (capture BFMTV)

Le suspense a duré jusqu’au bout. Le gouvernement d’Elisabeth Borne allait-il prendre le risque d’un rejet du texte élaboré la veille par la Commission mixte paritaire (CMP) sur la réforme des retraites ? Ou bien, n’étant pas assuré d’un vote favorable, l’exécutif allait-il « dégainer » le fameux article 49.3 pour passer en force ?

« Borne ne peut pas rester » (Marine Le Pen)

Finalement, vingt minutes seulement avant le début de la séance à l’Assemblée nationale, ce jeudi 16 mars 2023, on apprenait que le président Macron avait opté pour un recours à l’article 49.3 de la Constitution qui permet d’adopter la loi sans autre débat et sans vote.
Dès son entrée dans l’hémicycle, ce jeudi à 15 heures, Elisabeth Borne a été huée et même conspuée par les députés de la France Insoumise qui exhibaient des pancartes « 64 ans, c’est non ». Ils ont entonné la Marseillaise dans un brouhaha indescriptible pour empêcher la Première ministre de s’exprimer. Après une rapide suspension de séance, elle a pu prendre la parole pour annoncer qu’elle enclenchait le 49.3 et engageait la responsabilité de son gouvernement. De fait, les différents groupes de députés pouvaient dès lors déposer une motion de censure qui sera débattue et votée lundi 20 mars.
Dans la foulée de cette séance houleuse, Marine Le Pen a annoncé qu’elle déposerait une motion de censure contre le gouvernement car dit-elle, « Elisabeth Borne ne peut pas rester ». Même chose de l’autre côté de l’hémicycle où la Nupes annonce le dépôt d’une motion de censure.

Un vent de révolte

Quel que soit le sort qui sera réservé à ces motions de censure, la colère des Français et celle des syndicats est montée d’un cran. Laurent Berger, leader de la CFDT, évoque  d’ores et déjà de nouvelles journées de mobilisation. Les grèves en cours, dans les transports en commun, dans les raffineries, chez les éboueurs, vont se durcir.
Mais surtout, des manifestations et des blocages spontanés, apparus à Paris et dans plusieurs villes de province, témoignent d’un échec cinglant et d’un rejet définitif de la politique d’Emmanuel Macron depuis sa réélection, il y a un an. Les Français, dans leur majorité, ne voulaient pas de la réforme des retraites. Ils ne veulent plus, désormais, du président de la République.

France