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Le pape François est mort à l’âge de 88 ans

Premier souverain pontife sud-américain, Jorge Bergoglio s’est éteint ce lundi 21 avril après avoir marqué l’Église catholique par ses réformes et sa proximité avec les plus démunis.

Pape François en Corée en 2014 (Korea.net / Korean Culture and Information Service (Photographer name), CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons)
Pape François en Corée en 2014 (Korea.net / Korean Culture and Information Service (Photographer name), CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons)

Le Vatican a annoncé ce lundi matin la disparition du pape François, décédé à l’âge de 88 ans. Hospitalisé à Rome mi-février pour une bronchite, le pontife argentin luttait depuis plusieurs années contre divers problèmes de santé qui l’avaient contraint à se déplacer en fauteuil roulant ou avec une canne depuis 2022.

De Buenos Aires au Vatican : l’ascension d’un jésuite engagé

Né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires de parents italiens, Jorge Mario Bergoglio a parcouru un chemin inattendu jusqu’au Saint-Siège. D’abord tenté par le mariage avec sa petite amie Amalia, il trouve sa vocation religieuse dans un confessionnal et rejoint la congrégation des jésuites en 1958. Sa carrière ecclésiastique se développe pendant la dictature militaire argentine, une période qui suscitera plus tard des controverses sur son rôle, bien qu’il ait été finalement blanchi par la justice.

Devenu archevêque en 1998 puis cardinal en 2001, il se distingue déjà par sa proximité avec les fidèles les plus défavorisés, n’hésitant pas à emprunter les bus de la capitale pour se rendre dans les quartiers populaires.

Un pontificat sous le signe de la rupture

Élu le 13 mars 2013 à la surprise générale, il choisit le nom de François en hommage à saint François d’Assise, signalant d’emblée son engagement pour les pauvres et la paix. « Il semble que les cardinaux sont allés me chercher au bout du monde », avait-il déclaré avec humilité lors de sa première apparition au balcon de la basilique Saint-Pierre.

Durant ses douze années de pontificat, François a bousculé les traditions vaticanes : renonçant aux appartements luxueux du palais apostolique, invitant régulièrement des sans-abri à sa table et adoptant un style direct qui tranchait avec ses prédécesseurs.

Réformateur face aux défis de l’Église

Face à une institution en crise, le pape François s’est attelé à plusieurs chantiers majeurs : réforme de la Curie romaine, assainissement des finances du Vatican et traitement des scandales de pédocriminalité. Il a levé le secret pontifical et imposé aux prêtres l’obligation de signaler les abus à leur hiérarchie, même si les associations de victimes attendaient davantage.

Sur le plan doctrinal, son pontificat a été marqué par un timide renouveau. S’il a critiqué les ravages du néolibéralisme et s’est engagé pour l’environnement, il est resté fidèle aux positions traditionnelles de l’Église sur le mariage, l’homosexualité et l’avortement.

Un héritage contrasté

François laisse l’image d’un « pape des pauvres » qui a œuvré pour le dialogue interreligieux, notamment avec l’islam, et pour la réconciliation des Églises catholique et orthodoxe. Son engagement contre la « mondialisation de l’indifférence » face aux migrants et ses positions sur les conflits internationaux ont également marqué son pontificat.

Populaire auprès des fidèles du monde entier, il a toutefois dû affronter une opposition interne tenace, particulièrement de la frange conservatrice de l’Église. Sa disparition marque la fin d’un chapitre important dans l’histoire du catholicisme, celui d‘un pape qui voulait « changer l’Église » en la ramenant à ses valeurs fondamentales.

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