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Verdir les Roses et rosir les Verts… Pour toucher large

Point-de-vue- « Le rapprochement entre socialistes et écologistes est aujourd’hui nécessaire. Il ne sera pas facile. Il imposera des efforts de part et d’autre » prévient l’ancien secrétaire d’Etat au Budget Christian Eckert.

Christian Eckert, ancien secrétaire d'Etat au Budget (DR)
Christian Eckert, ancien secrétaire d’État au Budget (DR)

Par Christian Eckert

Le regretté Michel Dinet (entre autres ancien président socialiste du Conseil général de Meurthe et Moselle) que certains lecteurs ont bien connu avait un sens mathématique que l’agrégé de maths que je suis avait pourtant pris comme modèle : « nous allons prouver que 1+1 n’est pas égal à 2, mais que la bonne réponse est que 1+1 fait plus que 2 ! ».
Au passage, je me dois de rappeler une autre métaphore que « le Michel » (on dit comme ça chez nous) affectionnait. Il la plaçait dans les discours qu’il avait généreux autant que lui l’était ! L’arithmétique et la géométrie prenaient une forme nouvelle avec sa devise : « ils sont mille, nous sommes 2, nous allons les encercler ! ». Michel Dinet nous manque et nous manquent surtout sa vision territoriale, sa notion des « pays » et sa volonté d’innover en s’appuyant sur les racines.

Bobos et intellos

Pour en revenir au sujet des travaux d’approche entre socialistes et écologistes, j’ai été sensible à une réflexion d’une camarade conseillère départementale entendue dans une table ronde à Bois il y a une quinzaine de jour. Elle contestait l’explication couramment avancée du vote vert dans les métropoles par la présence plus forte des bobos et des intellos. Pour cette camarade, l’explication était différente : elle citait un certain nombre de sujets pour lesquels, même avec des marges de progrès, les besoins des habitants des métropoles étaient assez bien couverts : couverture téléphonique sans fil, haut débit internet, présence médicale, désenclavement routier, transports collectifs, accessibilité aux services publics, offre scolaire … Loin des grandes villes, il en va tout autrement : les aspirations des habitants visent à obtenir les réponses à ces besoins devenus aujourd’hui essentiels comme l’avaient été jadis le déploiement de l’eau courante, des chemins de fer, de l’électricité ou encore des autoroutes.

Confort refusé

Les métropolitains, l’esprit libéré des préoccupations élémentaires ont évidemment tout loisir d’orienter leur vote en fonction d’objectifs plus éloignés comme la préservation de la planète ou la lutte contre le réchauffement climatique. Ces thématiques sont par contre peu mobilisatrices pour celles et ceux qui avant tout vivent mal le sentiment d’être exclus d’une modernité synonyme de confort qui leur est refusée.
Faire ce constat conforte l’idée qu’écologie et socialisme réunis peuvent « en même temps » répondre aux deux préoccupations. C’est pourquoi les écologistes doivent introduire dans leur projet de société des éléments de politique sociale et économique qui à l’heure actuelle semblent embryonnaires. A l’inverse, les idées sociales-libérales qui ont circulé au sein du PS doivent être abandonnées et le projet socialiste encore davantage verdi.
C’est à ces seules conditions que 1+1 fera plus que 2… Et à plus que deux, on encercle plus facilement un groupe de mille qu’à 2.

calculs politiques (pixabay)
calculs politiques (pixabay.com)
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