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Législatives : Le grand pataquès

Après le dépôt des candidatures dans les 577 circonscriptions de France, la campagne pour les législatives anticipées peut commencer. Dans la grande confusion.

François Hollande candidat en Corrèze (capture LCI)
François Hollande candidat en Corrèze (capture LCI)

Il est encore difficile d’y voir clair dans les candidatures des différentes formations politiques pour le scrutin des 30 juin et 7 juillet tant les jeux d’alliances sont compliqués et le contexte politique embrouillé. Lors de la dissolution de l’Assemblée, le 9 juin, le président Macron avait souhaité « la clarification » dans les partis. C’est l’inverse qui s’est produit.

La forte progression du RN en 5 ans

À gauche, on se rabiboche à la hâte pour faire barrage au Rassemblement National qui a engrangé 7,7 millions de voix, soit 31,5% des suffrages aux Européennes. Il a progressé de 2,5 millions de voix en 5 ans ! De quoi inquiéter autant les macronistes que les partis situés à sa gauche : LFI, PS, PCF et Écologistes qui se sont regroupés, en quatre jours, sous la bannière d’un Nouveau Front Populaire. Pas le choix, il fallait aller vite. Seulement voilà, il ne faut pas faire peur avec les positions trop radicales et ménager des susceptibilités électorales. Bref, on est d’accord pour s’unir, mais on ne sait pas encore bien sur quoi. Ce que ‘on sait, c’est qu’il faut gommer les aspérités.

Hollande en Corrèze

C’est ainsi que des figures de La France Insoumise telles qu’Alexis Corbière, Raquel Garrido ou Danielle Simmonet n’ont pas obtenu l’investiture. Et pourtant, Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales, l’a obtenue. Pas pour longtemps puisqu’il a dû se retirer face aux critiques et de la gauche et des mouvements féministes.
Autre accroc à gauche, la candidature surprise de François Hollande, en Corrèze. L’ancien président de la République, annonce se présente sous les couleurs du Nouveau Front Populaire. Pourtant, le siège du PS affirme avoir investi le maire de Tulle, Bernard Combes. Cherchez l’erreur.

Trois enquêtes visent Éric Ciotti

À droite, ce n’est guère mieux. Le psychodrame des Républicains se poursuit. Après le choix du président, Éric Ciotti, de faire alliance avec le RN, il a été exclu du parti. Mais la justice a estimé cette exclusion illégale. Au final, 62 candidats seront soutenus par Éric Ciotti et le RN. Reste le problème du logo LR que le président ne peut utiliser. Mais les barons du parti ont décidé d’investir 400 candidats dans 93 départements français, dont un contre Éric Ciotti à Nice. Mais pas contre Gérald Darmanin dans le nord !
Dernière nouveauté, une troisième enquête vise Ciotti pour détournement de fonds publics.

Des programmes à l’emporte-pièce

On voit à quel point la confusion règne dans la classe politique française. En attendant de nombreuses manifestations sont organisées un peu partout en France contre le Rassemblement national qui pourrait placer plus de 200 députés à l’Assemblée (il en faut 289 pour la majorité absolue). Des stars du sport, des célébrités du monde du spectacle sortent du bois pour prendre position dans cette campagne.
De nombreux Français avouent avoir du mal à comprendre ces jeux d’alliance parfois contre-nature, ces retournements de situation politique, d’autant que le programme des uns et des autres, élaboré à la hâte, n’est pas toujours très limpide. Il reste 13 jours pour convaincre.

 

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