Russie
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20 février 2022 : 20022022 : un palindrome parfait

Point-de-vue. Comme Hitler avant lui, Poutine avait annoncé ce qu’il allait faire : reconstruire la Russie historique. On ne l’a pas pris au sérieux…

Macron-Poutine au château de Versailles (capture France24)
Macron-Poutine au château de Versailles en mai 2017 (capture France24)

Par Procope de Césarée

Poutine a gagné et Charles Michel, président du Conseil Européen, a déclaré que le comportement de Poutine était inacceptable : je pense que depuis cette déclaration péremptoire Poutine ne dort plus ! Dans la foulée, solidarité européenne oblige, Bruno Le Maire a lancé des sanctions qui devraient le faire aussi trembler.

Il avait tout écrit

La suite est facile à deviner : l’étude des propos de Poutine fournit une bonne part de la solution. L’histoire nous apprend que les occidentaux (la quasi-totalité des dirigeants) ont toujours accusé ce genre de dirigeant d’être des dissimulateurs alors que ces derniers expliquent constamment à l’avance ce qu’ils désirent faire. Le cas le plus éminent est Hitler : il avait tout dit (et écrit) de ses intentions avant. On se souviendra de Churchill qui a été mis au banc du monde politique anglais pendant des années, car il rappelait constamment ce que Hitler voulait faire. Macron partage les mêmes valeurs que ceux qui harcelaient Churchill…
Macron est de ceux qui pensent qu’une bonne discussion diplomatique peut changer des choses déjà réglées par des rapports de force, c’est la pensée d’un naïf dangereux, comme celle qui guidait un Daladier ou un Chamberlain. Il le pense d’ailleurs pour l’Iran et ça se terminera inévitablement mal : l’échec est assuré (et l’arme dissuasive par excellence sera aux mains de l’islam et il s’en servira, non pas pour dissuader, mais bien pour menacer l’Europe et faire avancer sa cause : l’Europe Islamique). Et Macron dira : j’avais fait un accord et on m’a trompé !

L’alpha et l’oméga

Poutine a une pensée centrée sur la  »Russie historique », c’est son alpha et son oméga. Il le dit et le répète. Cette Russie s’identifie par un espace géographique, une ethnie et une culture. L’ethnie est blanche, la culture est celle de la chrétienté orthodoxe, l’espace géographique : là où les deux critères précédents ont prévalu dans l’histoire.
La conclusion est que Poutine, autant qu’il pourra le faire, va s’efforcer de reconquérir les territoires  »russes » dispersés par les vicissitudes de l’histoire. Il n’a aucune envie de récupérer des populations qui ne sont pas  »Russes ». C’est de l’irrédentisme pur et simple appliqué au cas de la Russie.

L’Europe n’existe pas

Le moment est propice, il a un allié extraordinaire et puissant qui est la Chine. Cette dernière a un raisonnement similaire avec l’ethnie Han (le peuple du monde). Si la dissymétrie de puissance joue en faveur de la Chine, il n’empêche que ces deux pays sont des alliés objectifs pour remplir leurs ambitions. Ils ont déjà neutralisé politiquement le reste du monde à travers l’ONU où ils disposent tous les deux d’un droit de véto incontournable. À eux deux, ils vont challenger le reste du monde et l’Europe n’existe pas face aux ambitions de Poutine.

Rongée de l’intérieur

Il se trouve en plus que la puissance tutélaire (l’Amérique) est  »moralement faible », elle est rongée de l’intérieur par sa  »diversité » dont l’expression du moment est le mouvement woke (une somme assez hétéroclite de tout ce qui est abject). Ce mouvement a entrepris une destruction systématique de toutes les valeurs de la civilisation chrétienne qui a fondé l’Occident. Au passage, il détruit la pensée scientifique, fille de la pensée chrétienne (ce point n’admet pas la discussion : Niels Bohr, père fondateur de la physique quantique était mieux placé pour en juger que les petits philosophes actuels). Ça augure donc très mal pour l’Amérique, car la technologie, source de la puissance, est fille directe de la science.
La soi-disant  »fin de l’histoire » chantée par cet Fukuyama, adulé par tout ce qui se prétend  »intellectuel » en Occident (‘intellectuel’ de gauche bien sûr) est à confronter avec  »le choc des civilisations » du regretté Huntington, voué aux gémonies par les mêmes ‘intellectuels’. Le temps qui passe nous montre qui a tort et qui a raison.

Mon sentiment : Macron proclamait  »la mort cérébrale de l’Otan », la vérité, c’est l’Europe qui est dans cet état. Et il y a maintenant toutes les chances qu’elle meure plus vite que je le craignais.

Nota : on s’est fait virer du Mali – mais ça vient pour l’Afrique Noire : l’incident tout récent de Bangui est révélateur. Ce qui n’empêche pas Macron de faire des discours sur l’Europe et l’Afrique…

*Procope de Césarée (6ᵉ siècle après J-C. est un rhéteur et historien byzantin dont l’œuvre est consacrée au règne de l’empereur Justinien). Il s’agit ici bien sûr d’un pseudonyme. Celui d’une personne très bien informée des enjeux technologique, politiques et géostratégiques de notre époque.

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