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Retraites : Une semaine agitée en vue

Levée de boucliers contre la réforme des retraites (Flickr)

Après plus d’un mois de grèves massives et de manifestations monstres, la rentrée s’annonce décisive tant pour l’exécutif que pour les syndicats. Avec deux journées de mobilisation, les 9 et 11 janvier 2020.

Comment sortir de cet interminable conflit sur la réforme des retraites ? Le bras de fer entre les syndicats et l’exécutif est allé si loin que, désormais, personne ne veut perdre la face. Il y aura donc un vainqueur et un vaincu.
Le début de l’année 2020 commencera par un traditionnel Conseil des ministres, lundi 6 janvier. Au menu, forcément, la stratégie à mettre en place pour « casser » l’unité syndicale et trouver un « compromis rapide » souhaité par Emmanuel Macron lors de ses vœux aux Français, « avec les syndicats qui le veulent ». Pas besoin d’être un grand observateur de la vie politique pour comprendre que le gouvernement devra faire des concessions pour s’attirer la sympathie des syndicats dits réformistes que sont la CFDT, CFTC et l’UNSA. Peut-être sur l’âge pivot à 64 ans ? Si tel était le cas Édouard Philippe devra avaler une grosse couleuvre. Peut-être sur la pénibilité? Rien n’est moins sûr. Le jeu reste très ouvert.

Tâche d’huile

En tout état de cause, le Président de la République entend mener la réforme à son terme. Il l’a dit et répété. On ne voit donc pas quelles autres concessions pourraient être faites par l’exécutif. Dans le même temps, les syndicats, souvent dépassés par leur base, semblent vouloir durcir le mouvement.
Or, le temps presse. Et la grève fait tâche d’huile. Vendredi 3 janvier 2020, les professions libérales ont appelé à la grève : médecins, infirmiers, kinés, avocats, experts comptables… D’autres semblent vouloir leur emboiter le pas. Comme les salariés des raffineries de pétrole et des labos de chimie. Ils viendront renforcer le mouvement de protestation, avec blocage du 7 au 10 janvier. Mardi 7 janvier, reprise des négociations. On va parler de l’âge pivot, évidemment, des fins de carrière, de la pénibilité…
Il restera alors peu de temps pour ficeler un texte qui puisse être présenté en Conseil des ministres le 22 janvier.

La bataille de l’opinion

Mais, d’ici-là les grévistes vont chercher à mobiliser au cours de deux journées décisives : le jeudi 9 et le samedi 11 janvier. Philippe Martinez, le leader de la CGT « appelle tous les Français à se mettre en grève, il faut que le signal d’alarme soit encore plus fort ».
Il s’agit de gagner la bataille de l’opinion, pour les syndicats comme pour le gouvernement.
Selon un sondage Odoxa, les Français soutiennent encore les opposants à la réforme (61%) mais le chiffre est en baisse en raison, notamment, de l’impact de la grève sur la vie de tous les jours. Les syndicats le savent bien. Le conflit doit s’arrêter au risque de leur faire perdre toute crédibilité.
Même chose côté exécutif qui a bien conscience des conséquences du chaos sur l’économie française, à commencer par les artisans et les commerçants. « Il faut passer à autre chose » a affirmé le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.
Pendant le bras de fer, les négociations continuent. Mais il faudra bien que, tôt ou tard, l’un ou l’autre des protagonistes plie le bras de l’autre. Comme toujours, c’est celui qui aura les plus gros biceps et le plus fort mental qui remportera le match.

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