… Et vous verrez que tout ira mieux. » C’était le conseil de Georges Pompidou à Jacques Chirac en 1966. La leçon, hélas, n’a pas été retenue !
Point-de-vue. Des milliers de motards, ainsi que des automobilistes, se sont rassemblés samedi 27 janvier 2018 dans plusieurs villes de France. Au départ, il s’agissait de dénoncer l’ineptie de l’abaissement de la vitesse à 80 Km/h sur les routes secondaires à compter du 1er juillet. A l’arrivée, un grand tohu-bohu contre la vie chère et les réformes du gouvernement. Et peut-être le début d’un mouvement de révolte des Français qui n’en peuvent plus d’être pris pour des pigeons.
« Pour faire du fric »
La fronde est partie de Dordogne. Une manif à l’appel du collectif « Colère 24 » a rassemblé un millier de personnes à Périgueux. Grâce aux réseaux sociaux, la grogne s’est propagée à la vitesse de la lumière vers d’autres villes de France. Mâcon, Bordeaux, Nancy, Metz, du nord au sud, de l’est à l’ouest… un peu partout, des motards et des automobilistes se regroupent, crient leur colère, leur ras-le-bol d’être pris pour des vaches à lait.
Les micros se tendent. Les caméras filment. Aux actus, les motards se lâchent : « ras le casque » dit l’un, « la sécurité rentière, est en marche » ajoute un autre.
Pas un ne croit que la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires a pour but de faire baisser la mortalité. « C’est pour faire du fric, uniquement faire du fric » crie un automobiliste. « On n’en peut plus, trop c’est trop ».
« Pétition en ligne »
Les esprits s’échauffent. Ici, à Mâcon, un feu de joie est allumé. Ailleurs, des affrontements opposent manifestants et forces de l’ordre.
Les manifestants évoquent la hausse de la CSG, la hausse de gaz « il n’y a que la vitesse sur les routes qui baisse » note un automobiliste facétieux.
Finalement, tout va rentrer dans l’ordre à la tombée de la nuit. Mais la fronde n’est pas près de s’arrêter. Même les députés LREM sont divisés sur la question de la limitation de la vitesse.
La suite ? Elle prend la forme d’une pétition adressée au ministre de l’Intérieur. Elle a recueilli plus de deux millions de signatures en moins de 24 heures.
Finalement, c’est Pompidou qui avait raison : « Arrêtez donc d’emmerder les Français et vous verrez que tout ira mieux. »
Emilien Lacombe