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La France s’enfonce dans le chaos

Grève des médecins, grève à la SNCF, grève des labos d’analyses médicales, grève de la Poste, des transports en commun, d’Air France… Crise énergétique et, bientôt, des coupures d’électricité : c’est le bordel généralisé !

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Manifestation des médecins et infirmiers des urgences 2018 (twitter-inter-urgences)

Ce dernier mois de l’année 2022 s’annonce compliqué pour tous les Français. Les grèves en cascade, la crise de l’énergie, l’inflation galopante, le foutoir à l’Assemblée nationale, le retour des épidémies de grippe, de bronchiolite et de la Covid-19… Bref, l’ambiance n’est pas franchement à la fête à trois semaines de Noël.

Une revalorisation de la consultation de 25 à 50 €

Les médecins libéraux sont en grève, ces 1er et 2 décembre 2022. Une grève historique. Les toubibs veulent peser sur les négociations de la future convention médicale. Un collectif baptisé Médecin pour demain (environ 15.000 adhérents) réclame une « revalorisation de l’acte médical » et demande à « d’être indépendant des forfaits contraignants de la Cnam (Caisse nationale d’assurance maladie) ». Plus concrètement, ils demandent que le prix de la consultation passe de 25 à 50 euros ! Le mouvement s’annonce très suivi et pourrait être reconduit.
Ce qui fait hurler le ministre de la Santé, François Braun : « Je n’accepterai pas de grève entre Noël et Nouvel An, car c’est faire reposer le soin sur l’hôpital et les urgences déjà éreintées » grogne le ministre dans les colonnes de l’Est Républicain.

« Nous ne sommes pas des profiteurs de guerre »

Les laboratoires de biologie médicale ne sont pas en reste. Ils fermeront le rideau du 1er au 3 décembre. Le mouvement de protestation pourrait être « illimité » si le gouvernement ne réagit pas. Les patrons des labos n’acceptent pas le « coup de rabot » de 250 millions d’économies que le gouvernement entend réaliser cette année dans leur secteur et 1,4 milliard sur 5 ans, après les énormes profits de ces mêmes laboratoires durant l’épidémie de Covid-19. « Nous ne sommes pas des profiteurs de guerre » réagit Lionel Barrand, président du syndicat Les biologistes médicaux.

Grève massive à la SNCF

Le mois de décembre sera également très difficile sur les rails. Les contrôleurs de la SNCF veulent une reconnaissance de leur métier. Ils réclament en premier lieu une revalorisation de leurs salaires. La grève sera massive ce week-end, annonce la direction qui contraint d’annuler plus de 60% des TGV et des trains Intercités. La grève pourrait durer… jusqu’à Noël. Une nouvelle fois les voyageurs se disent pris en otage.
La grogne gagne finalement à peu près tous les secteurs, privés ou publics, de l’économie : La Poste (à Bordeaux) les transports scolaires (Strasbourg, Brest), l’Éducation nationale, etc. Ajoutons une menace sérieuse de grève à Air France pour la Noël et on se fait une petite idée de la joyeuse ambiance qui règnera à Noël dans notre beau pays.

Le moral des ménages plombé

Car, en marge des grèves, la situation est plutôt déprimante. L’inflation a plombé le moral des ménages. Comment payer le carburant à plus ou moins 2 euros le litre à la pompe pour aller travailler ? Comment le boulanger peut-il faire tourner son four quand l’électricité ne permet plus de rentabiliser la baguette de pain ? Comment tout simplement se chauffer quand le prix du gaz et de l’électricité est multiplié par 6 ou par 7 tout comme le prix du bois de chauffage ? Comment se nourrir et nourrir ses enfants quand le prix des courses ne permet plus d’acheter les produits de première nécessité ?

Une note inquiétante aux préfets

Et le pire est à venir. Car le manque d’anticipation de la guerre en Ukraine et le retour de bâton des sanctions économiques infligées à la Russie, va nous frapper durement. Nos centrales nucléaires, dont la moitié est en maintenance, ne peuvent pas satisfaire à nos besoins en électricité. Et comme l’Allemagne ne peut plus nous fournir en raison du manque de pétrole russe, les risques de black-out sont réels si le froid devenait plus vif.
D’où cette note que la Première ministre va adresser aux préfets pour préparer les populations à d’éventuelles coupures de courant. En effet, en cas de coupure d’électricité dans un département ou une région de France, c’est toute la vie économie et sociale qui serait impactée : les téléphones portables ne fonctionneront plus (appels aux urgences impossibles), les ordinateurs non plus, les feux tricolores des carrefours seront étreints, les ascenseurs seront bloqués, le chauffage dans les logements ne fonctionnera plus, les trains seront annulés, les écoles fermées…
Bref, un casse-tête impossible à gérer, même si les populations sont prévenues à 15 heures par Ecowatt pour une coupure à 17 heures.
Bref, la France s’enfonce peu à peu dans le chaos. Joyeux Noël quand même !

Agenda des grèves en France

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