Ils étaient nombreux, les salariés de la centrale nucléaire alsacienne de Fessenheim, ce jeudi après-midi, devant le siège d’EDF à Paris où le conseil d’administration de l’électricien devait se prononcer sur la demande de fermeture de la plus ancienne centrale de France. On sait que c’était l’une des promesses du candidat François Hollande en 2012.
Au cours d’un conseil d’administration, le 24 janvier 2017, EDF avait donné son accord au principe de l’arrêt de la centrale alsacienne en 2018 en contrepartie d’une indemnisation de 446 M€. Ce jour-là, six voix s’étaient prononcées pour la fermeture, six voix contre (les six administrateurs représentant l’Etat ne pouvaient pas prendre part au vote sous peine de conflit d’intérêts) et, finalement, la voix prépondérante du PDG, Jean-Bernard Lévy a fait pencher la balance du côté de la fermeture programmée. Mais ce n’était qu’une étape.
La question est donc revenue cet après-midi sur le tapis à la demande de l’Etat. Mais, le vote a été différent si l’on en croit les syndicalistes CGT. Le conseil d’administration aurait rejeté la demande de fermeture. Et cela malgré « la pression » exercée par la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, qui plaide pour la fermeture.
Des positions divergentes
En pleine campagne électoral pour les présidentielles, les candidats sont eux aussi montés au créneau. Avec des positions bien différentes sur la question. Si Emmanuel Macron propose de fermer Fessenheim dès la mise en marche de l’EPR de Flamanville, Marine Le Pen et François Fillon préconisent la prolongation de l’exploitation des réacteurs de Fessenheim à 60 ans.
En tout cas, la décision de ne pas précipiter la fermeture prise par le conseil d’administration d’EDF a été perçue comme une victoire par les salariés de la centrale alsacienne qui emploie, avec les sous-traitants, quelque 2.000 personnes.
Plusieurs élus alsaciens se sont félicités de cette décision.
E.L.