L’association présidée par Denis Heftre regroupe une centaine d’entreprises et environ 17.000 salariés sur le technopôle Henri-Poincaré. Objectif : faciliter les échanges et promouvoir les entreprises.
A cheval sur plusieurs communes (Nancy, Vandoeuvre, Villers-lès-Nancy) le technopôle Henri-Poincaré s’étend sur le plateau de Brabois, le campus sciences et, désormais, Artem. « C’est la pointe du diamant » souligne Denis Heftre, président de l’association fondée en 2004 lorsque l’on parlait encore du technopôle de Nancy-Brabois. D’où le nom de l’association : Nancy-Brabois Technologie (NBTech) dont le but est d’assurer l’animation et la promotion du site sur lequel sont implantées 160 entreprises (dont une centaine adhère à NBTech) et favoriser le bien-être de ses quelque 17.000 salariés. Un accélérateur d’idées, en quelque sorte.
« Ce technopôle a une caractéristique, précise Denis Heftre, celle de rassembler à la fois des entreprises, des établissements publics (comme le CHRU) et des universités. Quel est le point commun entre le patron du CHU qui pilote une communauté de 9 à 10.000 personnes et moi, patron du groupe ADH, à la tête de d’une communauté de 50 personnes, lui dans le public, moi dans le privé ? Nous partageons le même territoire de vie. »
Un plan d’actions
Ce qui signifie qu’il y a des intérêts communs au premier rang desquels l’accessibilité. NBTech a mis en place dès 2011 et pour la première fois en France, un Plan de déplacements interentreprises (PDIE) qui vise à délaisser autant que possible la voiture au profit de modes de transports alternatifs : vélo, covoiturage, transports en commun.
« Il était important de faire bouger les lignes du point de vue de la mobilité et d’inciter les gens à regarder la mobilité autrement qu’à travers la seule voiture, explique Denis Heftre. Nous avons engagé un plan d’actions conséquent. »
Ainsi, NBTECH et BlaBlaLines (l’appli de BlaBlaCar pour les covoiturages quotidiens), se sont-ils associés pour développer le service sur le Grand Nancy faisant du technopôle un site pilote en France.
Autre initiative : le printemps du vélo. Une grande manifestation populaire destinée à promouvoir l’usage du vélo pour ses déplacements. Et, tous les ans, une grande fête de la mobilité.
Moins de voitures plus de vélos
Et ça marche. Selon une enquête effectuée à la demande de NBTech « entre 2011 et 2018, l’usage de la voiture a diminué de 8 à 9%, celui des transports en commun a progressé de 33%, celui du covoiturage de 50% et l’usage du vélo a progressé de… 300% » constate Denis Heftre en précisant que, pour le vélo « on partait de zéro ».
L’enquête a permis de savoir aussi que sur les 17.000 personnes qui travaillent sur le technopôle, 27% seulement viennent de la Métropole.
« Autrement dit, il faut raisonner en termes de bassin d’emplois, explique le président du Technopôle. Car les gens viennent de Toul, Pont-à-Mousson, Lunéville, Charme, Dieuze. De ce point de vue, les limites administratives des communes n’ont aucun sens. »
Plan transports à revoir
D’où la nécessité de repenser le plan transports qui couvre l’ensemble du bassin d’emploi un peu comme Paris et sa banlieue. Avec des transports en commun reliés les uns aux autres : TER, bus, tram pour amener les gens sur leur lieu de travail, le Technopôle.
« Nous avons la ligne 10 qui dessert le technopôle, mais c’est insuffisant. Les communautés de communes et de la métropole doivent trouver un terrain d’entente. »
Cette nouvelle approche des mobilités s’impose d’autant plus que le technopôle est l’une des zones ATP (une association, un territoire, un projet) initiées en 2006 par le Grand Nancy pour dynamiser neuf sites économiques. Denis Heftre en ajoute une dixième, celle qui se situe entre Laneuveville-devant-Nancy et Dombasle (Solvay, Novacarb…). Objectif des ATP : « travailler sur la question des déchets, des transports etc. Nous allons proposer, début janvier, un mémorandum comportant 80 propositions concrètes ».
Quel tram ?
Impossible de parler mobilités sans parler du tram. Il s’agit de prendre en compte un grand nombre de voyageurs dans des créneaux horaires courts (7 h-9h et 17 h 19 h) et de faire grimper les voitures sur des pentes de 7 à 8%. Le tout, sans rupture de charge au Vélodrome.
Un premier projet prévoyait une desserte du technopole via un viaduc de 15 mètres de haut près du jardin botanique. Rejeté par les riverains. Un deuxième projet fait passer le tram un peu à l’écart, via un remblai végétalisé. « A partir de cette colonne vertébrale de la ligne 1 du tram, il faut construire un vrai réseau de transports, explique le président de l’association des entreprises du technopôle. Avec une poursuite du tram vers Roberval à Vandoeuvre, pour retrouver le train et l’autoroute, au sud, une liaison avec Saint-Georges et le chemin de fer. Et, de proche en proche, couvrir l’ensemble du territoire concerné. »
Le problème, c’est que dans deux ans, en 2020, le tram actuel n’aura plus le droit de rouler. Or, les travaux du futur tram ne seront, à l’évidence, pas achevés puisqu’ils n’ont pas commencé. Et personne ne sait où trouver 450 M€ pour construire ce tram.
Comment fait-on pour résoudre cette équation à la fois technique, économique et politique?
Si vous avez une idée…
Une conciergerie virtuelle
L’association NBTech a pour but de promouvoir les entreprises et de faciliter la vie des 17.000 personnes qui travaillent sur le technopôle. Pour cela, elle propose via son site internet une kyrielle d’activités et de services appelés « conciergerie virtuelle ».
Ils sont classés par catégories : ma maison, ma voiture, mon bien-être, mon entreprise.
Sans sortir de son bureau on peut faire entretenir sa voiture, se faire livrer des courses, ou des repas, faire du sport, se décontracter par un bon massage… Bref, vivre aussi un peu en dehors de son travail.