Un an après le drame entre un train et un car scolaire qui a fait six morts et de nombreux blessés près de Perpignan les experts semblent disculper la SNCF et les cheminots.
Tout le monde se souvient de cet accident de car scolaire, près de Perpignan, le 14 décembre 2017, qui a fait six morts parmi les élèves et de nombreux blessés. Une pétition en faveur de la conductrice du car recueillit 60.000 signatures. Autrement dit, la catastrophe était due à une défaillance de la SNCF ou des cheminots.
Bernard Aubin, secrétaire général du syndicat de cheminots First revient sur cet accident et sur la pétition qui a suivi.
Il écrit : « Se posa très tôt la question des circonstances et des responsabilités ayant mené à la catastrophe. Si les premiers témoins attestaient de la fermeture des barrières avant l’arrivée du car, d’autres sons de cloches se faisaient entendre. Prudente comme l’exigent les circonstances, la SNCF se retrancha derrière un devoir de réserve pour le moins bienvenu.
Pointés du doigt
Ce ne fut pas le cas de tout le monde. Bien sûr, le doute était permis sur le fonctionnement effectif des installations du passage à niveau. Il appartenait aux experts d’établir la position réelles des barrières avant le drame. A ce stade, rien n’autorisait qui que ce soit, a fortiori profane, à arrêter telle ou telle responsabilité.
Force est cependant de constater que lorsqu’un train et est impliqué dans un accident, la SNCF et son personnel sont systématiquement pointés du doigt. C’est forcément la faute de la SNCF qui n’a pas entouré ses 30.000 kilomètres de voies de grillages pour protéger les passants face à un danger qu’ils ne pouvaient imaginer.
60.000 signataires
Avec le drame de Millas, l’ignominie est montée d’un cran. La « pétition de la honte » a indirectement pointé la responsabilité de l’Etat et de la SNCF dans le drame. Cette initiative a été soutenue par plus de 60.000 signataires. Rédigé dans un français pour le moins approximatif, le texte exprimait son soutien à la conductrice du car, sans apporter le moindre éclairage objectif sur les conditions entourant le drame. Le plus grave n’est pas la publication de cette pétition, mais le soutien qu’elle a engrangé en dehors du bon sens élémentaire. (…) Il ne s’agissait pas là d’un quelconque soutien à « Nadine » et encore moins aux familles des victimes… Il s’agissait bien là de la récupération d’une catastrophe à des fins de règlement de compte. Un déversement de haine vis à fis d’une profession et d’une entreprise publique, catalysée autour d’un drame.
Un rapport d’experts
Or, de récentes conclusions d’un rapport d’experts, incrimine clairement la conductrice du car. Une approche qui, de fait disculpe les cheminots et la SNCF de toute responsabilité. Non, les barrières n’étaient pas levées au passage du car.
Les cheminots sont désormais disculpés, soulagés, mais demeureront blessés par cette vindicte populaire aussi ignoble qu’injustifiée…! »