Les éditions La Fabrique publient deux ouvrages passionnants sur l’Histoire.
Petrograd, Shanghai
Un voyage en Transsibérien ? Non, une méditation personnelle sur les deux révolutions du XXe siècle, les deux grandes victoires qui démontrèrent que l’impossible peut parfois survenir. Des Thèses d’avril de Lénine (1917) à la « Décision en 16 points » du Parti communiste chinois (1966), Badiou montre combien était intelligente et généreuse la pensée qui sous-tendait l’action révolutionnaire. Si pour finir ces deux révolutions ont échoué, victimes de la coalition disparate des cadres du parti, de l’armée comme toujours conservatrice et de l’esprit petit-bourgeois, leur histoire est pleine d’enseignements pour tous ceux qui croient en l’avenir du communisme.
Sortie : 20 août 2018
114 pages — 10 euros
Le Directoire
Quelle est donc cette « tyrannie » dont les artisans du Directoire, après Thermidor, voulaient débarrasser la France ? À en croire Boissy d’Anglas, qui rédige la Constitution de l’an III, c’est celle des assemblées primaires, livrées au suffrage universel, où le peuple est « constamment délibérant ». Étrange « dictature », remarquent Yannick Bosc et Marc Belissa, que celle qui favorise la délibération des citoyens, organise l’opposition et autorise les insurrections…
À l’encontre du récit qui fait de la période du Directoire celle du « retour à la normale », les auteurs de ce livre y voient surtout la répression des éléments les plus subversifs de la Révolution : où les Droits de l’homme, rangés au placard des principes abstraits, s’effacent devant le droit des propriétaires ; où l’on décapite l’opposition dans le procès de Babeuf et des « Égaux » ; où l’on confisque la souveraineté populaire dans la confidence des assemblées censitaires ; où les intrigues – et l’armée – demeurent les seuls instruments de régulation politique.
Longtemps boudé par l’historiographie, le Directoire méritait réexamen. Plus qu’une parenthèse entre la Révolution et le Premier Empire, il a été le laboratoire d’une forme de modernité politique, « celle de la république élitiste, parlementaire et colonialiste », dont la formule perdure encore : une république sans démocratie.
Sortie : 20 août 2018
304 pages — 15 euros