La 32e édition du Festival du Film Arabe de Fameck vient de révéler son palmarès. Le festival se poursuit jusqu’à dimanche soir, 55 films au total sont en sélection officielle.
Grand prix à Memory Box
Le Jury du Grand Prix, présidé par le compositeur Amine Bouhafa, entouré de Farida Ouchani (comédienne) Aïda Touhiri (journaliste, réalisatrice, productrice), Abel Jafri (comédien) et Moussa Maaskri (comédien), a décerné le Grand Prix au film : MEMORY BOX de Joana Hadjithomas & Khalil Joreige (France, Liban, Canada & Qatar, 2020)
Montréal, le jour de Noël, Maia et sa fille Alex, reçoivent un mystérieux colis en provenance de Beyrouth. Ce sont des cahiers, des cassettes et des photographies, toute une correspondance, que Maia, de 13 à 18 ans, a
envoyés de Beyrouth à sa meilleure amie partie à Paris pour fuir la guerre civile. Celle-ci vient de décéder. Maia refuse d’affronter ce passé mais Alex s’y plonge en cachette. Elle y découvre entre fantasme et réalité, l’adolescence tumultueuse et passionnée de sa mère dans les années 80 et des secrets bien gardés.
Le jury a également décerné deux mentions spéciales pour La Femme du fossoyeur de Khadar Ayderus Ahmed et Une Histoire d’amour et de désir de Leyla Bouzid.
Prix de la presse
Le Jury Presse, présidé par Nathalie Chifflet (chef de la rubrique culture et cinéma de la newsroom parisienne du groupe EBRA), entourée de Benoit Basirico (journaliste spécialiste de la musique de film, directeur et fondateur du site Cinezik.fr), Zina Berrahal (directrice marketing en charge des pays d’Afrique du Nord pour TV5Monde) et Lina Mahmoud Le Guen (journaliste culture à Monte Carlo Doualiya), a primé le film : NOTTURNO de Gianfranco Rosi (Italie, France & Allemagne, 2020).
De combien de douleurs, de combien de vies se compose l’existence au Moyen-Orient ? Notturno a été tourné au cours des trois dernières
années le long des frontières de l’Irak, du Kurdistan, de la Syrie et du Liban ; tout autour, des signes de violence et de destruction et au premier plan l’humanité qui se réveille chaque jour d’une nuit qui paraît infinie.
Le jury a également décerné une mention spéciale au film Mes Frères et moi de Yohan.
Prix du jury jeune
Le jury jeune composé de jeunes du lycée Marc Chagall (Reims), du Lycée Charles Hermite (Dieuze), du Lycée Saint-Exupéry (Fameck), du Gymnasium Ulrich-von-Hutten-Schluchtern (Allemagne), et de l’École européenne de Luxembourg Kirchberg, a primé le film : GAGARINE de Fanny Liatard & Jérémy Trouilh (France, 2020).
Youri, 16 ans, a grandi à Gagarine, immense cité de briques rouges d’Ivry-sur-Seine, où il rêve de devenir cosmonaute. Quand il apprend qu’elle est menacée de démolition, Youri décide d’entrer en résistance. Avec la complicité de Diana, Houssam et des habitants, il se donne pour mission de sauver la cité, devenue son « vaisseau spatial ».
Membres du Jury Jeune : Léa Baudouin, Mina Verzelloni, Tom Fehl, Marion Deslandes, Romane Durand & Yasmine Chana.
Prix du documentaire
Le Jury Documentaire, présidé par Jacqueline Gozland (réalisatrice et productrice), entourée de Yamina Belarbi (productrice), Florent Leone (auteur et réalisateur) et Ségolène Roederer (directrice de Québec Cinéma), a primé le film : WE ARE FROM THERE de Wissam Tanios (Liban & France, 2020).
Jamil et Milad sont des frères aux personnalités très différentes. Jamil est un menuisier qui suit les traces de son père. Milad est un trompettiste sensible et rêveur. Alors que leur pays d’origine, la Syrie, s’enfonce encore plus dans la guerre civile, Jamil émigre d’abord à Beyrouth avant de faire un voyage illégal en Suède, pays du bois. Milad, de son coté, part pour Berlin où il s’intègre à la communauté
musicale. Leur cousin Wissam enregistre leurs pérégrinations pendant plus de cinq ans. L’occasion de s’interroger sur le vrai sens du mot « maison » et du mot « exil ».
Prix du court métrage
Le Jury Courts Métrages, présidé par Karim Aitouna (producteur), entouré de Latifa Saïd (réalisatrice), Guillaume Poulet (directeur d’Image’Est) et Catherine Kammermann (vice-présidente du Festival International du Film Oriental de Genève), a primé le film : BAB SEBTA de Randa Maroufi (Maroc, 2020).
Bab Sebta est une suite de reconstitutions de situations observées à Ceuta, enclave espagnole sur le sol marocain. Ce lieu est le théâtre d’un trafic de biens manufacturés et vendus au rabais. Des milliers de personnes y travaillent chaque jour.
Le jury a également décerné une mention spéciale au film Le Bain d’Anissa Daoud.
Prix du public
LEUR ALGÉRIE de Lina Soualem (France & Algérie, 2020)
Après 62 ans de mariage, les grands-parents de Lina, Aïcha et Mabrouk, ont décidé de se séparer. Ensemble, ils étaient venus d’Algérie à Thiers en Auvergne, il y a plus de 60 ans, et côte à côte ils ont traversé cette vie chaotique d’immigrés. Pour Lina, leur séparation est
l’occasion de questionner leur long voyage d’exil et leur silence.
Au sujet du Festival du Film Arabe de Fameck – Val de Fensch
Le festival est organisé par l’U.A.S.F. Cité Sociale de Fameck et la Ligue de l’enseignement -Fédération des Œuvres Laïques de la Moselle, avec l’aide de bénévoles. Il regroupe plus de 110 projections embrassant la production de pays comme le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Égypte, la Jordanie, la Syrie, la Palestine, l’Irak, le Liban… Plusieurs distinctions sont remises lors du palmarès : Grand Prix, Prix du Jury Jeune, Prix du Jury Presse, Prix du Public, Prix du Documentaire et Prix du Court Métrage. Une sélection hors compétition intitulée « Ouverture sur le monde » est également proposée. Elle réunit des films qui ne sont pas produits par des pays du monde arabe, mais qui y sont liés par les thématiques qu’ils traitent (Israël, Afghanistan, Iran, etc.). Enfin, chaque année un pays est mis à l’honneur et une dizaine de films lui sont consacrés.